Que signifie faire son deuil ?
Faire son deuil est un processus psychologique et émotionnel par lequel une personne apprend à accepter et à vivre avec la perte d’un être cher, la fin d’une relation, ou tout autre événement marquant entraînant une perte importante dans sa vie.
Le deuil peut également aider une personne à retrouver un sentiment de contrôle sur sa vie, en acceptant que certaines choses sont hors de son contrôle, mais qu’elle peut choisir de réagir de manière positive à la situation.
Il implique généralement de traverser différentes périodes que l’on nomme les phases du deuil
Les étapes du deuil selon Kübler-Ross
- le choc,
- le déni,
- la colère,
- le marchandage (ou négociation),
- la tristesse
- et, finalement, l’acceptation.
Durant le deuil, l’individu peut être traverser par des émotions comme la tristesse, de violentes colères, de la peur, il peut également y avoir une phase de dépression.
C’est un travail de deuil, une période d’acceptation et, au bout du compte, de reconstruction.
Chaque personne vit le deuil différemment et il n’y a pas de durée précise pour ce processus.
Certaines personnes traversent ces étapes rapidement, tandis que d’autres peuvent prendre beaucoup de temps pour accepter la perte et s’adapter à leur nouvelle réalité.
Le soutien de la famille, des amis et parfois d’un coach ou d’un psy peut être très utile pour aider une personne à traverser ces moments difficiles.
C’est quoi un deuil ?
Un deuil est une réaction naturelle et normale à la perte d’un être cher, d’un objet, d’une situation ou d’une relation importante dans la vie d’une personne.
Le deuil peut être déclenché par différents types de pertes, telles que
- la mort d’un proche,
- la rupture d’une relation amoureuse,
- la perte d’un emploi,
- la fin d’une amitié,
- ou d’autres changements significatifs dans la vie.
A lire dans le dossier En finir avec le Passé
Le deuil est un processus complexe qui englobe diverses émotions, pensées et comportements.
Il peut inclure des sentiments de tristesse, de colère, de choc, de déni, de culpabilité, de regret et d’acceptation, parmi d’autres.
Les individus vivent et expriment le deuil de différentes manières, et il n’y a pas de modèle unique pour vivre ce processus.
Le but du deuil est d’aider la personne à accepter la perte, à s’adapter à sa nouvelle réalité et à intégrer l’expérience de la perte dans sa vie.
Le processus de deuil peut prendre du temps et varier en fonction des circonstances et des caractéristiques individuelles.
Les étapes du deuil sont-elles toujours les mêmes ?
Le modèle Kübler-Ross qui implique le choc, le déni, la colère, le marchandage (ou négociation), la tristesse et, finalement, l’acceptation, a été initialement développé pour comprendre les réactions des patients en phase terminale et qui allaient donc faire face à leur propre fin dans un temps pour ou moins restreint.
Ce modèle a été largement appliqué pour comprendre le processus de deuil en général.
Cependant, le deuil est un processus très individuel et varie d’une personne à l’autre.
Certaines personnes peuvent passer par toutes ces étapes, tandis que d’autres peuvent en sauter certaines ou les vivre dans un ordre différent.
Les étapes du deuil ne sont pas linéaires, et il est possible de passer d’une étape à l’autre plusieurs fois avant d’atteindre l’acceptation.
Il existe également d’autres modèles de deuil qui reconnaissent la complexité et la diversité des expériences de deuil.
Modèle du deuil à double processus (Margaret Stroebe et Henk Schut)
Ce modèle met en avant l’importance de l’équilibre entre deux types de processus de deuil : la confrontation à la perte et la restauration.
La confrontation à la perte concerne les émotions et les pensées liées directement à la perte, tandis que la restauration concerne l’adaptation à la nouvelle réalité et aux changements dans la vie quotidienne.
Selon ce modèle, les personnes en deuil oscillent entre ces deux processus, ce qui leur permet de faire face à la perte tout en continuant à fonctionner dans leur vie quotidienne.
Tâches de deuil (William Worden)
William Worden a développé un modèle basé sur quatre tâches que les personnes en deuil doivent accomplir pour s’adapter à leur perte. Ces tâches sont les suivantes :
- Accepter la réalité de la perte
- Traiter la douleur du deuil
- S’adapter à un environnement sans la personne décédée
Trouver une connexion durable avec la personne décédée tout en continuant sa propre vie
Ce modèle met l’accent sur les actions et les changements nécessaires pour s’adapter à la nouvelle réalité, plutôt que sur les émotions spécifiques liées au deuil.
Théorie de l’attachement (John Bowlby)
La théorie de l’attachement de John Bowlby est un autre modèle qui peut être appliqué au deuil. Bowlby a identifié quatre phases du deuil basées sur la théorie de l’attachement :
- Phase de choc et de numbing (engourdissement) : la personne en deuil peut être dans un état de choc et d’incrédulité face à la perte.
- Phase de recherche et de désir ardent : la personne en deuil cherche activement la personne disparue et peut éprouver des sentiments intenses de manque et de désir pour elle.
- Phase de désorganisation et de désespoir : la personne en deuil se rend compte que la personne disparue ne reviendra pas et peut éprouver de la tristesse, du désespoir et une perturbation de sa vie quotidienne.
- Phase de réorganisation : la personne en deuil commence à s’adapter à la vie sans la personne disparue et à intégrer l’expérience de la perte dans sa vie.
Existe-t-il un modèle meilleur qu’un autre ? Plus rapide ? Plus utile ? L’essentiel est de se rappeler que le deuil est un processus unique pour chaque individu, et il n’y a pas de « bon » ou de « mauvais » moyen de vivre ce processus.
On ne va pas « choisir » un modèle plus qu’un autre pour faire son deuil, on le fait, on traverse son émotion, souvent un peu comme on peut. Et puis, un jour, on retrouve de l’allant.
Quelle est la durée d’un deuil ?
Il n’existe pas de durée universelle pour le deuil. Pour certaines personnes, cela pourra durer quelques mois, tandis que pour d’autres, cela pourra durer des années.
La durée du deuil peut varier en fonction de plusieurs facteurs, tels que la nature de la relation avec la personne ou l’objet perdu, les circonstances entourant la perte, le soutien social et familial, et les caractéristiques individuelles de la personne en deuil.
Comment savoir si on a fait son deuil ?
Le deuil restant un processus très intime et souvent complexe, savoir si vous avez fait votre deuil n’est pas simple. Toutefois, nous pouvons nous appuyer sur certains points qui peuvent laisser à penser que vous progressez ou que vous avez effectivement fait votre deuil.
Acceptation de la réalité
Vous avez pleinement accepté la réalité de la perte et comprenez que la personne ou la situation perdue ne reviendra pas.
Diminution de la douleur
Bien que vous puissiez toujours ressentir de la tristesse ou de la nostalgie, l’intensité de la douleur et des émotions négatives associées à la perte diminue au fil du temps.
Retour à un fonctionnement normal
Vous êtes en mesure de reprendre vos activités quotidiennes, sociales et professionnelles sans être constamment accablé par la perte.
Établissement de nouvelles relations ou expériences
Vous pouvez créer de nouvelles relations ou vous engager dans de nouvelles expériences sans vous sentir coupable ou déloyal envers la personne ou la situation perdue.
Maintien d’une connexion saine avec le passé
Vous êtes en mesure de vous souvenir de la personne ou de la situation perdue d’une manière saine et positive, sans que cela ne vous plonge dans un profonde tristesse, ou dans la peur.
Le deuil est-il obligatoire dans la vie ?
Le deuil est une réaction normale et naturelle à une perte ou à un changement significatif dans la vie.
Il n’est pas obligatoire de passer par un processus de deuil, mais la plupart des gens ressentent un certain niveau de douleur et de chagrin lorsqu’ils perdent quelque chose ou quelqu’un d’important pour eux.
En outre, le deuil apporte son lot de bénéfices. De par sa nature introspective, il nous permet de grandir. Voici quelques exemples d’avantages qu’un deuil peut apporter à une personne.
Acceptation
Le processus de deuil peut aider une personne à accepter la perte ou le changement qu’elle a subi, en reconnaissant que c’est une partie inévitable de la vie.
Résilience
Le deuil peut aider une personne à développer sa résilience en lui apprenant à faire face à l’adversité et à surmonter les défis.
Croissance
Cela peut aussi être l’opportunité pour une personne de réfléchir sur sa vie et de faire des changements positifs qui lui permettent de se développer personnellement et devenir plus fort.
Renforcement des liens
Cette période peut également renforcer les liens avec les autres, en offrant l’occasion de partager des souvenirs, de se soutenir mutuellement et de se rapprocher.
Quel est le pire deuil ?
Il n’y a pas de deuil pire que les autres. Chaque situation de perte est unique et peut être difficile à sa propre manière.
Par exemple, la perte d’un être cher peut être particulièrement difficile à gérer, mais la perte d’un emploi, d’une maison ou d’un animal de compagnie peut également être très douloureuse.
Quand on parle de pire, on cherche des repères, mais ceux-ci ne sont pas sains et teintés d’une forme de compétition dans la douleur.
Si cela peut donner des repères sur le moment, un deuil reste une douleur intense, quelle qu’en soit l’origine.
Faire son deuil, en conclusion
La perte et le changement restent des moments délicats et douloureux à vivre pour la grande majorité des individus.
Nous y apprenons, entre autres, l’acceptation et la résilience qui sont deux éléments fondamentaux pour qui souhaite se développer.
Enfin, le deuil fait partie intégrante de l’existence et nous apporte des occasions de grandir.