Gérer ses émotions : réprimer ou exploser ?
On nous a tous appris, dès le plus jeune âge, à gérer nos émotions comme des robots. T’as le droit d’être “triste”, mais pas trop longtemps. T’as le droit d’être “en colère”, mais faut pas crier trop fort, sinon ça dérange.
Bref, tout ce bordel est conditionné par des règles sociales à la con. Résultat : on passe notre vie à enterrer ce qu’on ressent, à réprimer ce qui bouillonne en nous. C’est ça, la gestion des émotions selon les “normes”.
La psychologie classique te parle souvent d’autorégulation émotionnelle. En gros, il s’agit de reconnaître l’émotion pour mieux la contrôler. Le but, c’est d’éviter l’explosion, parce qu’on sait tous que ça finit souvent mal : les regrets, les disputes, les décisions irréfléchies.
Alors on tente de garder tout ça sous le couvercle, comme une cocotte-minute. Sauf qu’à force, la pression monte et la moindre goutte fait tout péter.
Regarde autour de toi : combien de personnes explosent pour des trucs insignifiants ? La tasse de café renversée, la voiture qui démarre pas, le voisin qui parle trop fort. Ce ne sont jamais les vraies raisons, c’est juste l’accumulation de mois, voire d’années, d’émotions refoulées.
C’est ce que j’ai fait pendant longtemps : encaisser, encaisser, jusqu’à ce que tout s’effondre. Crise de panique, crise d’angoisse, tout le package ! T’as l’impression que tu peux garder le contrôle, mais en vrai, tu te bouffes de l’intérieur.
Ce modèle de gestion classique repose sur deux grandes erreurs :
- Croire que l’émotion est mauvaise. Dans ce système, une émotion forte, c’est un problème qu’il faut régler, au lieu de la voir pour ce qu’elle est vraiment : un signal, un message de ton corps ou ton esprit.
- Vouloir tout contrôler. Plus tu cherches à maîtriser tes émotions, plus tu les renforces en les étouffant. C’est comme un élastique : plus tu tires, plus il va claquer fort quand tu lâches.
La psychologie te dirait qu’il faut éviter les extrêmes, ni trop réprimer, ni exploser. Sauf que, dans la vraie vie, c’est rarement équilibré. Soit tu fais le mec qui encaisse tout en silence jusqu’à l’implosion, soit tu laisses tout déborder et tu deviens insupportable.
Mais à force de marcher sur des œufs, tu te perds toi-même, et tu finis par croire que c’est normal de vivre dans cet état permanent de tension. C’est là qu’on se gourre : les émotions, elles sont là pour être vécues, pas pour être muselées.
Alors, ouais, la gestion classique, c’est une façon de faire qui te permet d’éviter la catastrophe à court terme, mais ça ne règle rien en profondeur. Tu reportes juste l’explosion pour plus tard.
Si tu as besoin de méthodes pour gérer tes émotions à l’instant j’ai deux méthodes pour toi :
Mon approche : Laisse sortir la bête !
Bon, maintenant qu’on a vu ce que vaut la gestion classique, parlons de la vraie solution : arrêter de faire semblant et laisser sortir ce qu’on a dans le ventre. Quand t’es en train de bouillir, est-ce que tu crois vraiment qu’appliquer les “7 étapes pour gérer tes émotions” va t’aider ?
Spoiler alert : non. Ces méthodes toutes faites, c’est un pansement sur une plaie ouverte. On te vend l’idée qu’en suivant un protocole bien ficelé, tu pourras “gérer” tes émotions. La vérité ? C’est souvent du bullshit bien marketé.
Prenons ces fameuses étapes que tu vois dans les bouquins de dev perso :
- “Reconnaître l’émotion“. Super, t’as identifié que t’es en colère, et après ? Rien ne change si tu fais que reconnaître ton émotion sans l’explorer. C’est comme dire à un mec bourré qu’il est saoul, ça va pas le rendre plus sobre.
- “Prendre du recul“. Facile à dire quand t’es posé tranquille à lire ton bouquin dans ton salon. Mais quand t’es en pleine crise de panique ou que la rage te fait trembler, le fameux recul, c’est un fantasme. Prendre du recul, c’est pour les situations où t’as encore un minimum de contrôle, pas quand t’es au bord de l’explosion.
- “Respirer profondément”. Sérieux, quand t’es sur le point de péter un câble, la respiration va peut-être t’aider à calmer le truc temporairement, mais c’est un cache-misère. C’est bien pour pas gifler ton collègue, mais ça n’a jamais réglé le fond du problème.
- “Exprimer tes émotions de manière appropriée”. Qui décide de ce qui est approprié, hein ? T’es censé te dire “ok, je vais expliquer calmement à mon boss que j’ai envie de le décapiter à coups de clavier” ? On marche sur la tête. Sauf que la réalité, c’est qu’une colère, une tristesse, un stress, ça a besoin de sortir. Sinon, ça devient un poison lent.
C’est là que je me pointe avec mon approche du lâcher-prise : laisse sortir la bête ! T’as jamais vu une cocotte-minute sans soupape ? Ça finit par exploser, c’est physique. Pareil pour toi. Faut que ça sorte. Écris-le, gueule-le, tape dans un sac de frappe si t’as envie. Peu importe le moyen, mais exprime-le.
Moi, j’ai vidé mes tripes sur 1500 pages. Vive le journaling. Est-ce que c’est joli ? Non. Est-ce que ça a réglé mes problèmes émotionnels en profondeur ? Ouais. Parce que ça t’oblige à affronter ce que tu ressens au lieu de jouer à l’adulte bien dans ses baskets.
Le truc, c’est que toutes ces méthodes douces et bienveillantes qu’on te vend dans les bouquins, c’est surtout du court-terme. Ça t’empêche de faire une connerie immédiate, mais à long terme, si tu n’as pas un espace pour libérer vraiment tes émotions, tu te prépares à la dépression ou à l’explosion.
Ce qu’ils oublient souvent de te dire, c’est qu’on est des créatures viscérales. Les émotions, c’est du brut, du sauvage, et il faut une soupape régulière pour ne pas imploser.
La vraie libération émotionnelle, c’est pas de coller un filtre de bien-pensance sur ce que tu ressens. C’est d’accepter que parfois, t’as besoin d’exploser pour t’en sortir. Ça ne veut pas dire taper sur les gens ou foutre le feu à ton bureau, mais trouver un exutoire qui t’appartient.
Moi, c’était l’écriture. Toi, ça peut être le sport, l’art, ou même juste crier dans ta bagnole. Le plus important, c’est de laisser sortir ce qui te bouffe de l’intérieur avant que ça ne te ronge totalement.
Alors oui, ces “étapes” que tu lis un peu partout, ça peut t’aider à tenir une journée ou deux, mais c’est loin de régler la vraie question : qu’est-ce que tu fais de toute cette merde que t’as refoulée depuis des mois, voire des années ?
La réponse n’est pas dans un guide en 10 points, camarade, elle est dans ta capacité à trouver un espace pour libérer cette bête en toi.
Le Why : ancre de sérénité
Quand tu connais ton Why, tout change. Tes émotions ne sont plus ces trucs incontrôlables qui te baladent d’un côté à l’autre comme une feuille dans le vent. Elles deviennent des signaux, des alliées, pas des ennemies. Ton Why, c’est ton ancre.
Quand tu sais pourquoi tu fais ce que tu fais, pourquoi tu te lèves le matin, même en pleine tempête émotionnelle, tu restes solide. Ça ne veut pas dire que tu ne ressens plus rien. Au contraire, tu ressens tout, mais t’es capable de donner du sens à ces émotions.
T’as peur ? Ok, ça veut dire que tu t’aventures en dehors de ta zone de confort pour quelque chose qui en vaut la peine. T’es en colère ? Peut-être que quelqu’un a piétiné une valeur fondamentale pour toi. Une fois que t’as compris ça, t’as déjà fait la moitié du boulot.
La clé, c’est que ton Why te raccorde à l’essentiel. Quand tu fais face à des émotions fortes, au lieu de te laisser submerger, tu te demandes : Pourquoi je ressens ça ? Est-ce que c’est en phase avec ce que je veux vraiment dans ma vie ?
Si la réponse est non, t’arrêtes de t’énerver pour rien. Si la réponse est oui, alors cette émotion devient un moteur pour agir. C’est pas de la magie, c’est juste que t’as une boussole claire. Moi, c’est quand j’ai trouvé mon Why que j’ai pu sortir la tête de l’eau.
Ce n’est pas une solution miracle, ça ne fait pas disparaître les émotions, mais ça te permet de les gérer avec du sens.
Quand tout est aligné, t’es plus serein, et t’as la résilience pour affronter n’importe quelle merde qui se pointe sur ton chemin.