Tu le sais, nous grandissons à l’abri de la famille, et nos parents. Jusqu’à il y peu, la véritable figue d’autorité, le « chef de famille », c’était le Père.
Voilà qui explique pourquoi, de façon inconsciente, voir une femme occuper la plus haute fonction de l’état était impossible dans l’inconscient collectif.
Revenons sur la place que nous donnons à l’état et au président dans nos vies.
Nous grandissons donc à l’abri de nos familles. Et quand vient l’heure de prendre son envol, chacun d’entre nous se retrouve dès lors en première ligne.
Il n’est plus question de demander de l’aide à nos parents, nous sommes grands.
Mais vers qui nous tourner quand les choses vont mal.
Quand l’état remplace la famille
Le concept de l’État et du président comme substituts à la famille et au patriarche n’est pas nouveau.
Il a été exploré dans des domaines comme la psychologie, la sociologie et les sciences politiques.
D’après de nombreuses études, il s’avère, en quelque sorte, que l’État prend le rôle du parent bienveillant (ou parfois pas si bienveillant), et le président, celui du patriarche.
Du moins, c’est ce que l’Humain attends, et c’est très fort en France.
Voyons comment s’opèrent les différents transferts :
Le Besoin de Sécurité
C’est un peu comme quand tu étais gosse et que tu courais vers tes parents dès que quelque chose n’allait pas.
L’État, avec ses institutions, ses lois et ses services publics, fournit cette sécurité que tu cherches instinctivement.
Le Besoin de Leadership
Le président, en tant que « père de la nation », incarne cette figure d’autorité à laquelle on veut croire.
Il prend des décisions, donne des orientations, parfois même gronde et récompense. Un peu comme Papa, non ?
Le Besoin d’Appartenance
Les valeurs et les idéaux nationaux forment une sorte de tissu familial élargi.
On parle de « la mère patrie » ou de « frères et sœurs » de nation. Cela donne un sens d’appartenance, de même que la famille le fait.
Le Besoin d’Éducation
L’éducation est souvent le rôle de la mère et du père.
Ici, c’est l’État qui prend la relève, avec ses écoles, ses universités, et ses programmes de formation.
Le Besoin de Reconnaissance
Qui ne voulait pas être félicité par ses parents après avoir bien agi ? On attend la même chose du président et de l’État : des récompenses sous forme de reconnaissance sociale, d’avancements, de subventions.
Les dangers de ces transferts émotionnels
On touche là un sujet délicat et fascinant. Transférer nos besoins familiaux vers l’État et ses représentants, c’est un peu comme demander à une simple écharpe de te réchauffer quand t’es à poil dehors.
La Déception Inévitable
Ton père, ta mère, peuvent te décevoir, mais tu leur trouves des excuses, tu connais leur humanité.
L’État, lui, n’a pas cette marge de manœuvre dans ton cœur. La déception à son égard peut être amère, froide, et tu te sens trahi, abandonné même.
La Régression Émotionnelle
Transférer la responsabilité de ton bien-être à une entité supérieure, c’est parfois se placer volontairement dans une position d’impuissance.
Un adulte qui cherche un parent en son président risque de perdre son sentiment d’autonomie et d’indépendance.
C’est une régression, un retour à une dynamique enfant-parent plutôt qu’une relation entre adultes responsables.
La Polarisation et le Tribalisme
Ton père, c’est le plus fort, non ? Et si quelqu’un pense que son père est meilleur, les tensions s’installent. Pareil pour le président.
Cette figure « paternelle » peut engendrer une forme de tribalisme politique où chaque « famille » défend farouchement son patriarche. Bonjour la division !
Le Vide Émotionnel
Et que se passe-t-il quand Papa État ne remplit pas ses promesses ? Un vide. Un silence émotionnel qui peut être aussi déroutant que dévastateur. Le citoyen se retrouve alors en quête d’un autre « parent », et le cycle continue, souvent sans fin.
L’Évitement de la Réalité
Faire de l’État ou du président ton refuge émotionnel, c’est parfois une façon d’éviter de faire face à tes propres failles, tes propres responsabilités.
Plutôt que de bâtir ta propre « maison » émotionnelle, tu squattes celle construite par d’autres. Et si le toit fuit ? Tu te plains mais tu ne bouges pas.
Alors, vois-tu, ce transfert n’est pas sans risques. Il évoque une fuite, une évasion hors de la réalité et de ses exigences. Et comme toute évasion, elle est éphémère et potentiellement destructrice.
Retrouver sa propre souveraineté
Retrouver l’équilibre après un transfert émotionnel aussi massif que celui qu’on fait souvent à l’État ou au président, c’est comme trouver son chemin dans une forêt dense.
Ça demande du temps, des outils et un bon sens de l’orientation.
Voici comment tu peux t’y prendre :
Arrête de Chercher un Sauveur
La première étape, c’est de te rendre compte que l’État, le président, ne seront jamais tes parents. Tu es ton propre sauveur. Ça fait peur, hein ? Mais c’est aussi incroyablement libérateur.
Revisite tes Valeurs
Qu’est-ce qui est vraiment important pour toi ? Pas pour la société, pas pour ta famille. Pour toi. Écris-les, pense-y, incorpore-les dans ta vie. Tes valeurs sont ton ancre, ton propre code de conduite.
Affronte tes Peurs
Ce transfert émotionnel, c’est souvent le symptôme d’une peur profonde : peur de l’abandon, de l’incompétence, de l’échec. Confronte ces peurs. Parle-en, écris sur elles, médite, mais surtout, agis en dépit d’elles.
Établis des Limites
C’est ton espace émotionnel, et tu décides qui y entre et qui n’y entre pas. L’État, les politiques, les institutions ont leur place, mais pas au centre. Pas comme dirigeants de ton monde émotionnel. Apprends à dire non, à mettre des limites.
Reconstruis ta Confiance
Quand tu cèdes ton pouvoir à quelqu’un d’autre, tu perds confiance en toi. La récupérer demande du temps.
Commence par de petites victoires, de petits pas vers l’autonomie. Chaque succès, aussi minime soit-il, est un brique dans la reconstruction de ta confiance.
Cherche le Soutien, Pas le Sauvetage
Il est naturel de chercher du soutien chez les autres, y compris les institutions. Mais ne les laisse pas te sauver. Le soutien et le sauvetage sont deux choses différentes. Le premier te rend plus fort, le deuxième te rend dépendant.
Tu vois, ce n’est pas une mince affaire. C’est un travail sur toi-même qui va prendre du temps et de l’énergie.
Mais crois-moi, une fois que tu auras retrouvé ton équilibre émotionnel, tu te demanderas comment tu as pu vivre autrement. Alors, prêt à reprendre les rênes de ton monde émotionnel ?
Alors, c’est marrant finalement comme le développement personnel est lié à notre rapport à la politique.