Si vous êtes intéressé par le développement personnel et la psychologie, alors, peut-être avez-vous déjà entendu parler de la notion de l’enfant intérieur, souvent utilisée pour venir à bout de l’angoisse.
De prime abord, on pourrait penser que l’enfant intérieur, c’est là une théorie fumeuse sans grande utilité, un genre de poudre de perlimpinpin pour des adultes naïfs. Hé bien, pas vraiment. Encore faut-il y croire et tester. Mais…
C’est quoi l’enfant intérieur
Dans un premier temps, l’enfant intérieur, c’est quoi ce truc ? C’est simplement une part de chacun de nous qui est restée à l’âge de l’enfance. Cette période de notre vie, l’enfance, est particulièrement importante dans le sens où elle va grandement influer sur notre existence tout entière.
Note : l’enfant intérieur est utilisé dans le bouddhisme depuis des siècles. Alors, sans aller vers ce type de pratique si cela ne vous tente guère plus, vous pouvez quand même prêter attention à la chose parce que, c’est une technique qui fonctionne plutôt… très bien
Ce qui se passe dans l’enfance, la relation que nous vivons avec nos parents, l’image que nous construisons de nous même, tout cela va nous suivre chaque jour. C’est l’Histoire que nous racontons au quotidien, sur laquelle nous appuyons pour écrire notre mythologie personnelle.
Autant vous dire que mieux cette période se déroule, mieux c’est pour l’individu. Cependant, c’est là la beauté de la chose, nous ne sommes pas immuables, et ce qui est peut changer. Parce que tout peut changer.
Quand le passé devient un poids au présent
Quand tout s’est bien passé, la vie coule souvent d’elle-même. Toutefois, il arrive souvent que tout ne se passe pas bien, et que certaines douleurs conscientes ou non viennent placer des barrages sur la route et vivre le moment présent n’est pas toujours simple. Parce que le passé nous rattrape.
C’est là que l’enfant intérieur entre en scène quand le changement s’opère à l’âge adulte. Certes, l’évolution ne se fait pas en un claquement de doigts, cela demande toujours un petit quelque chose de soi, un effort, de l’attention, de la conscience pour que la modification se fasse et s’ancre pour de bon.
Donc, l’enfant intérieur, c’est vous, quand vous étiez gamin. Et ce gamin reste niché en vous, il est là, ce petit garçon, cette petite fille, c’est la part de rêve, c’est la part de tristesse, la part d’envie, ou de douleur qui subsiste en vous de cette époque.
Une part parfois toxique
Les rêves perdus, les douleurs enfouies, dans les deux cas, c’est l’enfant intérieur, et dans les deux cas, ils peuvent devenir toxiques à votre existence.
Parfois, sans le savoir vraiment avant d’en prendre conscience, nous réalisons des bouts de rêves qui vont nous remettre sur le chemin dont nous rêvions alors que nous étions enfants.
Parfois, nous nous engluons dans la tristesse passée, sans en avoir non plus conscience, sans comprendre pourquoi, et nous trainons ce boulet avec nous. Un boulet qui devient une part de notre identité, nous devenons lui, il devient nous. Et plus la fusion devient forte, plus s’en défaire va être difficile, pas impossible, mais difficile.
L’enfant intérieur, une somme d’émotions
Des rêves, de la tristesse, de la colère aussi, nous sommes des êtres d’émotions. Et ces émotions peuvent décider pour nous, à notre insu, ou nous pouvons décider de reprendre la main. Nous ne pourrons pas contrôler nos émotions, mais nous pouvons mieux nous comprendre pour mieux agir.
L’enfant intérieur peut alors nous y aider. Et de façon très simple. Bon, certes, ça va vous paraitre totalement étrange et vous allez avoir le réflexe classique « Hey, j’suis pas taré hein ». Non, vous ne l’êtes pas. Mais si vous ne tentez pas l’expérience, vous pourriez le devenir, et vous le seriez de ne pas tester.
Contacter son enfant intérieur
Papier, crayon. Écrivez à cet enfant. Dites-lui ce que vous avez sur le cœur, dites-lui ce que vous ressentez quand vous pensez à lui, à ce petit garçon, à cette petite fille. Dites-leur donc ce qui vient.
Au début, ce sera compliqué, vraiment étrange, car se parler à soi, c’est passer pour un loufoque, alors, se parler à soi au travers du temps, je vous laisse deviner.
Toutefois, en votre esprit, formez une image de cet enfant que vous étiez, laissez venir l’émotion et parlez-lui. Dites-lui ce que vous auriez aimé que l’on dise.
Apaisez-le, aimez-le, protégez-le cet enfant intérieur, vous verrez à quel point peu à peu cela va devenir efficace. Attention, ce n’est pas non plus de la magie.
Encore une fois, en matière de psychologie, les choses demandent un peu de temps et d’y revenir, d’y passer du temps, d’y mettre un peu de soi.
Dans mon cas, j’utilise l’enfant intérieur pour retrouver de l’estime et de la confiance, pour apaiser les tourments lié à mon passé avec des parents toxiques.
L’enfant intérieur est pratique, mais pas magique
Comme je vous le disais, ce n’est pas magique, c’est un chemin, un pas après l’autre. Lentement.
Vous allez retrouver des émotions que vous aviez mises au rebut, des émotions que vous vous étiez interdit de ressentir par pur instinct de survie.
Par exemple, pour ne pas sombrer sous les coups de mère et ses humiliations quotidiennes, je tentais de ne pas souffrir, d’encaisser sans broncher, je me montrais « fort ».
Faire le vide grâce à l’enfant intérieur
Seulement, tout ça, c’est resté là. Les choses se sont entassées, comme on entasse les fringues dans un panier à sale, sans jamais le vider. Alors, avec le temps, le tas devient une montagne.
Et il faut bien s’en occuper. Parce que, ça prend de la place, ça bouffe aussi de l’énergie et ça moisi. Et pour retrouver des vêtements propres, il faut bien s’occuper de vider la panière à linge sale, il faut laver ce linge.
En termes d’émotions, on parle de « traverser ». Il faut traverser son émotion, c’est une vraie traversée, une aventure en soi, une aventure intérieure. Et ça fait flipper. Vraiment.
Quand reviennent les émotions passées, on fait quoi ?
Tout ce que l’on a vécu va remonter. Il y aura de bons souvenirs que l’on croyait perdus dans les limbes du cerveau, et puis tous les mauvais qui vont ressurgir, avec les douleurs non vécues.
Cependant, vous n’êtes plus en danger. Vous n’êtes plus l’enfant vulnérable, seul, face au danger. Vous êtes l’adulte, vous êtes dans un autre temps, un autre contexte, et si tout va bien, avec une personne qui vous aime et partage votre vie. Peut-être avec un ou deux enfants, qui peuvent aussi vous venir en aide. Ce n’est pas rien.
C’est vrai que cela va vous secouer un peu. Beaucoup même peut-être. Toutefois, ce que vous allez trouver derrière cette traversée en vaut quand même le coup.
Parce que, toutes les méthodes gourou version miracle avec zéro effort, ça donne envie. C’est vrai que faire la paix avec son passé sans devoir verser une larme, sans aucune souffrance, ça donne envie.
Parce que, retrouver la confiance et l’estime de soi, sans devoir passer par la case « effort » ou la case « douleur », c’est plus que tentant.
L’enfant intérieur en conclusion ?
Seulement voilà, désolé de faire le rabat-joie, mais en psychologie, la magie ? Y’en a pas. Si ce n’est celle de vouloir, d’agir et d’obtenir.
Vous voulez perdre un minimum de temps et ne pas souffrir plus que cela ? Faites les bons choix tout de suite. Et le bon choix c’est d’accepter qu’il faille un peu de temps (des fois, un peu plus), et traverser ce qui doit l’être. Parce que sinon, tout reste là.
Et l’enfant intérieur est outil vraiment intéressant pour faire cette traversée. Instaurer un dialogue avec cet enfant que nous sommes encore, en nous, c’est doux, c’est poétique, c’est apaisant.
Et cela ne coute pas d’argent ! Si ce n’est le papier, le crayon et un peu de temps.
