Comment choisir, puisque choisir, c’est renoncer, il faut en avoir les “moyens”. Voici une phrase que j’ai lue dans une conversation sur LinkedIn dernièrement. Et cette phrase est, à mon sens un renoncement de la personne, une perte de pouvoir, car au delà du ressenti émotionnel, nous avons toujours le choix.
Nous avons tous le choix. Vous pouvez faire le choix de passer du temps sur Facebook, ou de prendre un livre, de vous former sur internet pour faire évoluer vos compétences.
Apprendre à faire un choix !
Vous avez le choix d’avancer ou de stagner, de vous plaindre de votre sort, de vous en prendre à la société, à la vie. Oui, que vous le vouliez ou non, ce sont des choix que vous faites.
Et même si vous avez peur, parce que choisir, c’est changer (aussi oui), il faut bien décider, sinon, vous n’avancerez jamais, ou pire encore, ce sont les autres, les évènements qui vont choisir pour vous.
De manière générale, je ne nous vous jetterais pas la pierre, parce que je l’ai fait durant des années. J’avais, comme beaucoup, de bonnes raisons (je crois) d’en vouloir à la société et à la vie.
À la grande loterie de la naissance, je ne peux pas dire que j’ai eu la chance de tirer le gros lot. Et les choses allaient empirer d’année en année.
Prenons un exemple factuel : vous ne vous sentez pas légitime. Allez rester toute votre vie sur cette vision, ou allez-vous agir pour vous libérer ?
Le poids des émotions dans l’art de faire un choix
J’ai vécu en colère, contre tout, contre tout le monde, tout le temps. J’avoue avoir été totalement débordé par mes émotions (la colère est une émotion parmi les plus puissantes).
Dans ces conditions, le choix semble impossible. Dans les faits, j’aurais pu faire des choix plus raisonnés, au lieu de cela, j’ai fait des choix dictés par ma colère, ou ma peur, des choix qui confortaient cette dernière. Je m’enfermais dans mes croyances (les riches, la société, etc…).
Ce qui rend le choix impossible, ce sont nos émotions qui nous submergent, nous empêche de voir et raisonner avec le calme nécessaire à la prise de décision. Raison pour laquelle il nous faut apprendre à gérer nos émotions.
Qu’est-ce qu’un choix, si ce n’est une décision ? Certaines décisions sont effectivement bien plus délicates à prendre que d’autres.
Prenons un exemple humainement terrible, celui d’une femme tombée enceinte après un viol. Que doit-elle faire ? Conserver cette vie ? Avorter ? Voilà un choix particulièrement difficile et chargé d’émotions. Et je ne souhaite à personne d’avoir à devoir faire un tel choix.
Quand je repense à ma maman, avait-elle le choix ? Une famille de six personnes (quatre enfants, son mari et elle-même) à charge, sur son seul salaire. Des dettes, un mari aux abonnés absents, et quatre enfants à faire vivre. Voilà de quoi se sentir pris au piège, et pas qu’un peu.
Elle aurait pu baisser les bras, se contenter de juste faire son job, de ramener un salaire, et basta ! Hé bien non !
Elle a pris la décision d’y aller, de se donner les moyens d’évoluer, d’aller chercher plus. Elle s’est battue comme une lionne pour progresser dans son métier. Elle a vécu une reconversion professionnelle, en interne, pour évoluer. Et croyez-moi, elle n’a vraiment pas ménagé sa peine !
Quand vous rentrez en tant qu’intérimaire, au poste d’aide-documentaliste dans une entreprise et que vous en sortez avec un poste de responsable produit, y’a de quoi être fier du chemin parcouru.
Certes, le monde de l’entreprise n’est plus le même que dans les années 80/90. Cependant, tout reste toujours possible pour qui est animé par la volonté de réussir.
Les conséquences du choix
C’est vrai, rien n’est facile ! Et alors que vous partez du bas de l’échelle, le chemin sera encore plus long, plus difficile. Comme je le disais plus haut, nous sommes nombreux à pouvoir nous plaindre, à raison. Les motifs légitimes ne manquent pas.
Et nous avons malgré tout le choix. Allons-nous passer une vie à ruminer et vivre et entretenir l’enfer continuellement, où allons-nous au moins tenter de faire évoluer notre condition avec le risque de réussir ?
Le choix n’est pas un luxe. Ne pas choisir est un choix, qui n’apportera rien de bon à votre vie.
Un choix n’est jamais facile à faire. Se laisser déborder par ses émotions le rend encore plus délicat. Et pour rendre la chose encore plus complexe, nous projetons en notre mental les suppositions que nous faisons quant aux conséquences de nos choix ! Voilà qui rend la chose impossible.
Faire un choix c’est perdre quelque chose
Un choix implique deux choses. La première commence à être bien connue : renoncer, et l’humain n’aime pas perdre. Mais choisir est-ce vraiment renoncer ou perdre ?
La seconde, c’est d’assumer le choix. Ce qui veut dire « être responsable ». Et dans nos esprits, responsabilité signifie « culpabilité », et rien n’est plus faux.
La vie n’est rien d’autre qu’une suite de choix. Cela semble bateau ? Pourtant, si vous en avez pleinement conscience, alors la façon dont vous allez faire un choix pourrait bien changer votre vie. Chacun des choix que nous faisons impacte notre vie. J’ai tiré cet enseignement de deux expériences de ma propre vie.
Expériences de vie sur la notion du choix
La première, en tant qu’arbitre officiel de football. Vingt-deux joueurs, deux staffs, le public. À chaque décision, je faisais des mécontents. Chaque situation de jeu est un choix : faute, pas faute ? Penalty, pas penalty ?
Lorsque l’on sait toute la violence émotionnelle, toute la tension qui règne sur un terrain, croyez-moi, dans certains cas, mon intégrité physique était en jeu. Je siffle ou je ne siffle pas ?
Au travers de cela, j’ai appris que je pouvais me tromper, assumer mon erreur et la reconnaitre, parce que je suis humain. J’avais moins d’une seconde pour prendre ma décision. Cela forge.
La seconde expérience vient de mon service militaire que j’ai fait dans la Police nationale. Quand vous êtes dans la rue et que votre collègue vous dit de vous tenir prêt, en protection, cela implique d’ouvrir la pochette que vous avez à la ceinture.
Cette pochette (le holster) contient votre arme à feu, chargée, prête à l’emploi. Vous posez la main sur la crosse de l’arme, prêt à en faire usage. Au moindre mouvement suspect, vous n’avez qu’une seconde pour décider : faire usage de votre arme, ou pas. Dans ces conditions, faire un choix n’est pas de tout repos !
En face, votre collègue vient de mettre son existence entre vos mains. Vous pouvez soit lui sauver la vie, soit tomber dans la bavure policière et faire basculer votre vie. En voilà un de choix à la con aussi tiens !
Ce jour-là, tout s’est bien passé. J’ai eu un drôle de contrecoup durant les minutes qui suivirent, quand j’ai revécu la scène et que mon esprit s’est mis à me jouer des « et si… ». Je remercie la personne interpellée de ne pas avoir fait quoi que ce soit qui aurait pu me pousser à faire usage de mon arme.
Avec tout cela, oui, je comprends que faire un choix soit difficile. Ajoutez à cela que notre incapacité à reconnaitre et nommer nos émotions nous place dans des postures parfois intenables.
De fait, comprendre nos émotions ne peut que nous aider à faire un meilleur choix. Alors, le choix n’est pas un luxe, c’est avec des choix que nous conduisons nos vies.
Penser et/ou croire que le choix est un luxe, c’est renoncer au pouvoir que vous pouvez exercer sur votre existence.
Vous avez le choix. Et vous avez même le choix de croire que vous n’avez pas le choix.