Tu sais exactement ce qu’il faut faire.
❌ Mais tu ne le fais pas. Pourquoi ?
T’as ce don. Ce flair. Cette capacité à cerner les blocages, à trouver les bons mots, à dire ce qu’il faudrait que l’autre comprenne. Quand quelqu’un doute, tu deviens limpide. Lucide. Inspirant·e, même.
Tu guides, tu éclaires, tu encourages.
Et pourtant, quand il s’agit de toi… tout se brouille. Tu patauges. Tu doutes. Tu procrastines. Tu tournes en rond. Tu répètes les mêmes schémas.
C’est pas un manque de connaissance. C’est pas un manque de volonté. C’est juste que t’es dedans. Et que dedans… c’est un autre monde. Un monde de peur, de loyauté invisible, de blessures anciennes qui se réveillent dès que tu veux bouger.
Alors aujourd’hui, on ne va pas te juger. On va te tendre un miroir. Doucement. Et t’expliquer pourquoi ce décalage est humain, normal, mais pas une fatalité.
1. Parce que quand tu parles aux autres, tu n’as pas la même peur
😬 Ce n’est pas ton histoire, donc ce n’est pas ta douleur
Quand tu aides quelqu’un, tu vois clair. Tu analyses, tu fais des liens, tu proposes une direction.
Mais tu le fais depuis un endroit sécurisé : ce n’est pas toi qui risques. Ce n’est pas ton cœur qui bat, ta peur qui tremble, ton histoire qui s’expose.
En coaching, on appelle ça la distance émotionnelle. Elle donne de la clarté. Du recul.
Mais quand c’est ta vie, ton job, ton couple, tes décisions… la clarté fout le camp. Parce que l’enjeu est viscéral. Parce que la peur du rejet, de l’échec ou du changement te saute à la gorge.
👉 Tu ne bloques pas parce que tu es incohérente.
Tu bloques parce que tu es impliquée. Touchée. Engagée.
Et cette vulnérabilité, elle te paralyse plus qu’elle ne te propulse.
🧠 Le psy Albert Bandura a montré que l’auto-efficacité – la croyance qu’on peut réussir ce qu’on entreprend – dépend beaucoup de l’émotionnel. Quand l’enjeu est perso, on se sent souvent moins capable, même si on a les compétences.
2. Parce que tu crois que “savoir” suffit à “faire”
🌀 Tu es lucide. Mais la lucidité ne suffit pas.
Tu sais ce qu’il faudrait. Tu pourrais écrire le plan d’action. Tu pourrais même le vendre.
Mais tu ne bouges pas.
Pourquoi ? Parce que savoir n’est pas ressentir. Parce que comprendre n’est pas digérer. Parce que dire n’est pas incarner.
La plupart du temps, nos blocages ne sont pas logiques. Ils sont somatiques, émotionnels, inconscients.
Tu peux répéter en boucle à une amie qu’elle mérite mieux, qu’elle doit quitter ce boulot toxique, qu’elle vaut plus que ce qu’on lui renvoie…
Mais toi ? Tu restes là. Dans ta routine. Dans ton couple à moitié éteint. Dans cette sensation de vide, que tu caches avec des to-do list et du café serré.
Tu te parles. Mais tu ne t’entends plus.
Et parfois, il faut quelqu’un d’autre pour te tendre le miroir. Pas pour te conseiller.
Juste pour t’aider à t’écouter.
Avec bienveillance. Avec sincérité.
Sans te juger de ne pas être déjà plus avancée.
3. Parce que ton cerveau te joue des tours
🧱 Tu fais face à des croyances que tu ne vois même plus
Tu es brillante, sensible, lucide. Tu sais tout ça. Mais ce que tu ne vois pas toujours, ce sont les croyances que tu portes depuis l’enfance.
Celles qui disent que tu dois être forte. Que tu ne dois pas déranger.
Que tu dois “mériter” le bonheur.
Ou que “si tu échoues, tu n’es plus aimable”.
Ces croyances, tu ne les choisis pas. Tu les intègres. Et elles deviennent des automatismes.
Tu donnes des conseils aux autres avec clarté, parce que leur problème n’est pas relié à ta propre blessure.
Mais dès que ça touche à ton histoire… ça coince. Tu t’auto-sabotes. Tu reportes. Tu doutes.
💥 Tu crois que tu es illogique.
Tu ne l’es pas.
Tu es humaine. Complexe. Fragmentée.
Ce n’est pas de la mauvaise volonté. C’est un conflit intérieur entre ce que tu veux… et ce que tu crois possible.
📚 L’étude “Self-Other Knowledge Asymmetry” (Vazire, 2010) montre d’ailleurs qu’on se connaît moins bien qu’on ne croit. Et qu’on sous-estime souvent notre propre attitude intérieure en situation stressante.
4. Parce que te conseiller… c’est aussi te confronter
💡 Ce n’est pas que tu ne sais pas. C’est que tu n’es pas encore prête.
Il y a des phrases que tu dis aux autres, mais que tu n’arrives pas à digérer toi-même.
Des phrases puissantes. Vraies. Mais douloureuses.
“Tu mérites une vie douce.”
“Tu peux poser des limites.”
“Tu as le droit de changer d’avis.”
Tu les dis. Tu les penses.
Mais pour toi… elles restent coincées.
Parce que les incarner, ce serait affronter quelque chose de profond : le deuil d’une ancienne version de toi.
Celle qui tenait, qui gérait, qui encaissait.
Et ça, c’est pas rien. C’est pas “juste” un déclic. C’est une transition intérieure. Une mue.
Alors arrête de te juger.
Tu n’es pas incohérente.
Tu es en chemin.
Et c’est précisément parce que tu ressens tout si fort… que tu résistes. Parce que tu sais que si tu ouvres cette porte, tout peut changer.
Et peut-être que tu n’étais pas prête avant.
Mais là, maintenant, en te lisant, en te reconnectant… tu commences peut-être à l’être.
📌 Ce que tu peux faire maintenant (sans pression)
Tu n’as pas besoin d’une méthode miracle.
Tu as besoin de revenir à toi, en douceur.
Voici quelques pistes simples, pour redémarrer sans te juger :
- Écris ce que tu dis souvent aux autres. Puis relis-le comme si tu étais ta propre amie.
- Observe ce que tu ne t’autorises pas à faire… mais que tu encourages chez les autres.
- Pose une petite action alignée cette semaine. Une seule. Pas pour cocher une case. Pour réaffirmer qui tu es.
Et surtout : parle-toi comme tu parles à celles que tu aimes.
Avec douceur. Avec confiance.
Avec cette foi fragile… mais précieuse.