Le mot “meilleur” te fait rêver… et t’épuise
💭 L’idéal qui t’écrase
Tu veux le meilleur job, le meilleur couple, la meilleure version de toi-même.
Tu veux faire les meilleurs choix, vivre la meilleure vie possible, ne pas te planter, ne pas perdre de temps.
Mais à force de viser le top du top, tu ne bouges plus.
Tu cogites.
Tu compares.
Tu repousses.
Et tu deviens ce que tu redoutais : un·e spectateur·rice de ta vie.
À vouloir le meilleur, tu passes à côté du mieux.
Le psy Barry Schwartz, encore lui (oui, il est bon), a identifié ça comme un “effet paralysant du choix” dans son étude Le paradoxe du choix : plus on a d’options, plus on est insatisfait, voire figé. Et ce, même après avoir choisi.
Tu connais ce sentiment, pas vrai ?
Tu décides… et tu regrettes aussitôt.
T’aurais peut-être dû…
T’aurais pu attendre…
Tu veux le meilleur.
Et ce “meilleur” t’empêche juste d’avancer.
Derrière “le meilleur”, il y a une peur
😨 Ce que tu veux vraiment éviter
On va se parler franchement.
Quand tu dis que tu veux “le meilleur”, en fait :
- Tu veux éviter de te planter.
- Tu veux être sûr·e que ça vaut le coup.
- Tu veux la garantie que ça va marcher.
Mais la vie ne marche pas comme ça.
Il n’y a pas de test comparatif pour “s’engager dans une relation qui a du sens” ou “changer de métier sans flipper sa race”.
Il n’y a pas de top 10 des “meilleures décisions pour guérir ton vide existentiel”.
Ce que tu cherches dans “le meilleur”, c’est la certitude.
Mais la certitude, c’est l’inverse du vivant.
Chercher le meilleur, c’est refuser le risque. Refuser d’être déçu. Refuser d’être vulnérable.
Mais devine quoi : c’est justement dans cette vulnérabilité que tu te rencontres.
Comme l’explique la psychologue Brené Brown dans Le pouvoir de la vulnérabilité :
« Nous sommes des êtres conçus pour ressentir profondément. Vouloir éviter la déception, c’est se couper de la joie. »
Tu ne veux pas le meilleur. Tu veux te sentir vivant·e.
🔥 Ce que tu cherches (vraiment)
Et si, au fond, tu voulais juste :
- Te sentir à ta place
- Avoir un peu plus d’élan le matin
- Ne plus subir tes choix mais les assumer
- T’aimer un peu plus
- Arrêter de douter de tout, tout le temps
C’est pas “le meilleur” que tu veux.
C’est du vrai.
Un boulot où tu sens que t’es utile.
Un couple où tu peux respirer.
Une vie où tu n’as pas besoin de justifier pourquoi tu fais ce que tu fais.
Et ça, ça ne passe pas par une échelle de performance.
Ça passe par un chemin un peu flou, un peu bancal, mais profondément aligné.
Comment sortir de la quête du “meilleur” ?
🛠️ 1. Redéfinis ce que “réussir” veut dire pour toi
Pas pour Instagram.
Pas pour ton boss.
Pas pour ta mère.
Pour toi.
Pose-toi cette question simple :
👉 À quoi je reconnaîtrais que ma vie a du sens ?
Et note ce qui vient. Même si c’est bizarre, flou ou maladroit. C’est ton point de départ.
👣 2. Fais un choix imparfait. Mais fais-le.
Tu veux reprendre le sport ? Prends une paire de pompes, pas “les meilleures”.
Tu veux te former ? Commence par un podcast ou un bouquin, pas un MBA.
Tu veux créer ? Ouvre un document vierge. Même si c’est nul. Surtout si c’est nul.
Ce n’est pas le bon choix qui te transforme.
C’est le fait de choisir.
🎯 3. Fixe-toi des critères de “suffisamment bon”
Tu ne cherches pas le meilleur appart. Tu veux :
- Un lieu où tu peux respirer
- Où tu n’as pas peur d’inviter quelqu’un
- Où t’as envie de te lever le matin
C’est suffisant.
Tu ne veux pas le meilleur partenaire. Tu veux :
- Une personne qui te voit
- Qui t’écoute sans te corriger
- Avec qui tu peux être moche, fragile, bancal
C’est suffisant.
Tu n’as pas besoin de viser l’absolu.
Tu as besoin de trouver ce qui est juste pour toi maintenant.
Ce que tu gagnes à lâcher “le meilleur”
- Du temps
- De l’énergie mentale
- De la clarté
- De la paix
- Et surtout : la permission d’essayer, de rater, de réessayer
Parce que c’est ça, vivre.
Pas performer. Pas optimiser. Pas gagner.
Mais vivre. Ressentir. Choisir. Assumer. Et continuer.
Ce que tu peux faire maintenant
📓 Exercice rapide
- Écris trois domaines où tu cherches “le meilleur” (pro, amour, toi-même…)
- Pour chacun, note ce que tu pourrais accepter comme “suffisamment bon”
- Pose une action dans les 24h qui part de là. Une seule.
Ce sera peut-être bancal. Mais ce sera vivant.
📚 Pour aller plus loin :
- Barry Schwartz – Le paradoxe du choix
- Brené Brown – Le pouvoir de la vulnérabilité
- Martin Steffens – Petit traité de la joie