Décryptage pour une vie plus libre et authentique
On dit souvent que pour être bien, il suffit de parler et de « poser des limites ». En réalité, si la communication pouvait vraiment tout résoudre, il y a bien longtemps qu’on serait tous sereins.
Alors, pourquoi est-ce si compliqué ?
L’analyse transactionnelle nous dit que, dans chaque échange, une part de nous agit en mode automatique, influencée par des rôles, des messages hérités de notre passé, et des émotions parfois inconscientes.
Je vais te montrer comment l’analyse transactionnelle éclaire ce que chacun de nous transporte en soi, pour enfin agir en adulte autonome et connecté à son Why.
C’est parti pour un petit tour d’horizon : on va démystifier ces techniques pour les intégrer dans ton quotidien.
Les « États du Moi » : qui parle vraiment quand tu communiques ?
En analyse transactionnelle, l’une des bases est la technique des « États du Moi » – trois modes d’être qui s’expriment à travers nous :
- l’Enfant,
- le Parent
- et l’Adulte.
Chacun de ces états influence nos échanges, nos réactions et, bien souvent, nos relations.
Le problème, c’est que sans y prêter attention, on se laisse guider par un état dominant qui n’est pas toujours celui qu’on croit.
Quand tu réagis sous le coup de la colère ou de l’émotion, qui parle vraiment ?
Probablement ton « Enfant » – celui qui a appris à se protéger, à cacher ses vulnérabilités. Il se déclenche dès qu’un souvenir douloureux est réactivé ou qu’une peur enfouie refait surface.
Parfois, c’est le « Parent » en toi qui s’impose, celui qui se sent obligé de donner des leçons ou de rappeler à l’autre ce qui « devrait » être fait.
Ces rôles, tu les connais bien, non ?
Dans mon propre parcours, j’ai découvert que mon « Parent critique » se réactivait souvent, notamment dans des situations de stress. Ce discours intérieur qui me disait de « faire plus », de « ne jamais flancher », c’était lui, pas moi.
En prenant conscience de cette voix, j’ai pu choisir de l’ignorer ou de lui répondre en me positionnant en « Adulte » – celui qui prend du recul, analyse les faits, et répond en toute conscience.
Ça change tout !
L’Adulte, c’est ce point d’équilibre, la voix qui te connecte à ton Why, à ce qui te fait avancer vraiment, sans tomber dans le jugement ni dans la réaction.
Alors, la prochaine fois que tu échanges avec quelqu’un ou que tu réagis instinctivement, demande-toi : qui parle vraiment ?
l’art d’identifier le « Parent critique » et le « Parent nourricier » en toi
Avec l’analyse transactionnelle, poser des limites, c’est avant tout savoir d’où elles viennent.
En effet, l’AT distingue deux aspects dans notre « Parent intérieur » :
- le Parent critique
- et le Parent nourricier.
Le premier, comme son nom l’indique, juge, ordonne et impose ; le second soutient, encourage et cherche à protéger.
Chacun de ces « Parents » a son rôle, mais lorsqu’ils dominent nos pensées et nos comportements, ils peuvent nous jouer de sacrés tours.
Alors, comment savoir si ta limite est vraiment constructive ?
Quand tu te fixes des exigences trop élevées, voire inatteignables, c’est souvent ton « Parent critique » qui se manifeste.
Par exemple, quand tu te dis : « Je dois réussir, sinon je ne vaux rien », c’est ce Parent qui cherche la performance à tout prix, quitte à en épuiser l’Enfant en toi.
J’ai souvent senti ce parent critique me rabâcher que je ne pouvais pas échouer.
Et ce n’est qu’en m’autorisant un « Parent nourricier » que j’ai pu lâcher un peu de pression, poser des limites bienveillantes envers moi-même et vers les autres.
Pas besoin de devenir laxiste ; c’est juste reconnaître que fixer des limites, ce n’est pas se punir, mais se protéger.
La prochaine fois que tu t’imposes une règle ou une limite, demande-toi : quel Parent en moi est en train de poser cette limite ? Est-ce pour m’aider, ou pour me juger ?
En adoptant ce Parent nourricier, tu deviens bien plus à même d’agir en accord avec ton Why, en fixant des règles qui te soutiennent vraiment, sans te juger.
La motivation intérieure : réveiller l’Enfant libre qui sommeille en toi
En analyse transactionnelle, on parle souvent de l’« Enfant libre », cette part de nous qui est créative, spontanée, et profondément connectée à ce qu’elle veut vraiment.
C’est l’état de soi qui incarne notre essence, nos désirs bruts, sans se laisser influencer par les attentes des autres. Et c’est justement sur ces points que nous travaillons pour établir ton Why.
La clé de la motivation, c’est de savoir libérer cet Enfant intérieur, sans chercher à le museler par des obligations ou des règles qui étouffent.
Pourquoi ? Parce que sans lui, on n’agit plus par envie, mais par devoir, et ça, ça finit par nous vider.
Je l’ai vécu, ce poids des attentes extérieures. Longtemps, je croyais que la motivation venait du respect des règles et des normes, de toujours faire ce qu’il « fallait ». Sauf qu’à force, on finit par perdre de vue ce qu’on aime vraiment.
En redonnant la parole à mon Enfant libre, j’ai reconnecté avec ce qui m’animait, sans avoir besoin de l’approbation de qui que ce soit.
C’est ça, la motivation authentique : elle vient de toi, de cet Enfant qui n’a pas besoin de permission pour rêver, créer, explorer.
Alors, quand tu cherches à te remotiver, demande-toi : est-ce que je laisse mon Enfant libre s’exprimer ? Est-ce que ce que je fais aujourd’hui me passionne, ou est-ce que je le fais pour répondre à un « il faut » qui ne me correspond même pas ?
Pour rallumer ta flamme, reconnecte-toi à cette spontanéité de l’Enfant libre, celle qui t’ancre dans ton Why et te rappelle pourquoi tu fais ce que tu fais.
rompre avec les rôles de Sauveur, Victime et Persécuteur
L’analyse transactionnelle nous met en garde contre les « jeux psychologiques » : ces scénarios inconscients où chacun endosse le rôle de Sauveur, de Victime ou de Persécuteur. Le fameux Triangle de Karpman
Dans ces dynamiques, on se retrouve piégé sans le savoir, en reproduisant des comportements qui nous donnent l’illusion d’agir tout en nous maintenant dans un état d’impuissance.
La réalité, c’est qu’aucun de ces rôles ne mène à un vrai changement, et qu’ils finissent par nous éloigner de ce qui compte vraiment.
Quand on cherche constamment à sauver les autres, on s’éloigne de soi. J’ai connu cette tendance au début de mon parcours professionnel, où je voulais aider tout le monde, parfois jusqu’à m’oublier moi-même.
Ça m’a pris du temps, mais j’ai appris que le Sauveur finit souvent par s’épuiser, la Victime à ressasser, et le Persécuteur à s’isoler.
La solution ? Rompre ce cercle en prenant une position de responsabilité – celle de l’Adulte – qui agit en conscience et ne cherche plus à entrer dans ces jeux. C’est ce qui m’a permis de me recentrer sur mon Why, en m’affranchissant des attentes et des drames inutiles.
Alors, la prochaine fois que tu sens le besoin d’endosser un de ces rôles, demande-toi : est-ce que je suis en train de répondre à mon besoin authentique, ou est-ce que je joue un jeu qui me piège ?
En choisissant de rester aligné avec toi-même, tu sors du cycle, tu affirmes ton Why et tu agis pour toi, sans te laisser happer par les jeux de rôles qui t’épuisent.
En conclusion
L’analyse transactionnelle offre des outils puissants pour mieux se comprendre et communiquer en toute authenticité.
En prenant conscience de nos « États du Moi », on apprend à identifier qui parle en nous et à se libérer de réactions automatiques.
Poser des limites n’est plus une contrainte, mais devient un moyen de s’apporter du soutien, en choisissant un « Parent nourricier » plutôt qu’un « Parent critique ».
On découvre que la motivation, loin des injonctions extérieures, se réveille en donnant voix à notre « Enfant libre ».
Sortir des jeux psychologiques, enfin, c’est reprendre la main sur notre vie, en renonçant aux rôles de Sauveur, Victime ou Persécuteur pour agir en Adulte, en conscience et en alignement avec notre Why.
En appliquant ces principes, tu te donnes les moyens de vivre une vie plus alignée, en pleine conscience de ce qui t’anime vraiment.
Alors, prêt à reconnecter avec l’essentiel et à bâtir des relations authentiques ?