J’ai raté ma vie. Ha oui, vraiment ?

Voila, c’est fait, c’est dit : j’ai raté ma vie. Bon, hé bien maintenant que c’est posé, on fait quoi désormais ?
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Et voilà ! Le monde se moque de moi, mon travail m’ennuie, personne ne me porte vraiment d’intérêt, avec mes parents c’est pas la joie, mon psy s’est suicidé à cause de moi, mes amours se limitent à des séries sur Netflix, je me déteste et ma vie n’est qu’une suite d’échec, je ne me sent pas à ma place !

Bref, j’ai raté ma vie, je suis donc un raté, belle définition de soi. Bien ! Voici donc un outil pour vous en sortir.

Fâcheuse impression que celle d’avoir raté sa vie n’est-ce pas. Quand une personne de 90 balais vous annonce cela, bon, bah il ne reste plus grand espoir encore que… Il n’est jamais trop tard pour trouver sa voie.

Tu as quel âge ?

Quand c’est un individu de 20 ou 30 qui vous annonce cela ? Il y a un drôle de problème à régler. Parce qu’à vingt ou trente piges, la vie est bien loin d’être terminée.

Mais peut-on réussir sa vie, à n’importe quel âge, quand on pense l’avoir déjà ratée ? C’est un sacré challenge.

Le truc, c’est que, quel que soit l’âge, une vie n’est que très rarement aussi foutue et ratée que l’on veut bien se le faire croire, et que l’on peut tout à fait changer de vie, ou sa vision.

Le storytelling de sa propre vie

C’est quoi rater sa vie si nous écoutons ceux qui en parlent ? C’est une histoire. Et souvent, une histoire mal racontée, une histoire ou l’auteur se confond avec le problème pour ne faire qu’un. Et ce « un » est un problème.

Une vie dite ratée est souvent une lecture que l’individu fait de sa propre histoire, sous l’angle unique de la négativité, parce qu’elle n’est pas parfaite.

Il ne voit que tout ce qui n’a pas fonctionné, tout ce qui l’a fait souffrir, tous les problèmes rencontrés.

Et notre individu en tire une majestueuse conclusion : je suis le problème, ma vie est ratée. Fin de l’histoire.

Il est évident qu’avec une telle vision, la personne va vivre un vrai conte de fées ! Voilà qui donne une envie folle de vivre sa propre vie tiens ! Tu m’étonnes que cet individu va foncer sur les méthodes pour changer de vie.

Et cette personne aura beau s’entêter, avec ce qu’elle a dans le crâne, avec la vision qu’elle a d’elle-même, tout ce qui pourrait lui arriver de bon ne sera jamais qu’une confirmation de plus de son échec. Il faudrait un peu changer les habitudes…

Elle aimerait bien s’en sortir, mais elle ne voit pas comment faire, et croit dur comme fer qu’elle est condamnée à souffrir. Et puis, dans tous les cas, dès qu’elle commence un peu à réussir, voici qu’arrive le manque de légitimité et en route pour le grand sabotage, retour à la case départ : je suis un raté !

Les petits oublis et les grandes conséquences

Une histoire est enchainement de petits et grands faits. D’évènements plus ou moins marquants, plus ou moins porteurs de sens. Ce puzzle aide tout à chacun à se construire l’image qu’il se fait de son identité. Un petit bout par-ci, un petit bout par-là, et voilà !

Chacun procède de la même façon. Pourtant, pour certaines personnes, les morceaux du puzzle ne sont pas si évidents que cela à assembler.

Il se trouve en effet que des relations délicates avec les parents peuvent venir ternir le tout. Et l’on se retrouve avec des pièces uniformément grises ou noirs. Pas facile de faire le puzzle ! Et puis bon, si c’est pour avoir un monochrome bien triste, pourquoi se casser le cul ?

Seulement, cette vision est assez restrictive, car elle omet un sacré paquet de petits détails et d’évènements à même de changer totalement l’histoire.

Le petit truc en plus

Prenons l’exemple d’un gamin turbulent, un peu paumé, et dont les parents baissent les bras. Le môme devient plus ou moins violent, et enchaine les conneries.

Toute la famille se sent dépassée, et peu à peu, le minot se retrouve isolé, continuant d’enchainer les âneries.

Un jour pourtant, au lieu de tout fracasser autour de lui, il décide de prendre du recul, et de rester tranquille, surprenant ainsi tout son monde.

Mais au lieu de voir une lueur d’espoir, la famille voit cela comme un épiphénomène, et tout le monde va oublier l’effort fait pas le mioche. Le mioche lui-même finissant par oublier.

Là où la majorité des gens voient une exception qui ne fait que confirmer la règle, nous pouvons voir un acte délibéré de vouloir changer quelque chose. Car ce moment a bien existé. Ce n’est pas une hallucination ni une erreur.

Il y a eu un acte délibéré de la part d’un individu, il s’est passé quelque chose d’important, une initiative personnelle, un volonté d’agir.

Ces petits moments ont tendance à être oubliés, malheureusement. Mais ils ne sont pas perdus pour autant. Loin de là ! Le cerveau est un sacré outil, capable de faire ressurgir des souvenirs que l’on pensait perdus, comme s’ils n’étaient jamais arrivés.

La force des souvenirs

Un tel souvenir va donc finir par passer à la trappe, pour ne laisser place qu’aux évènements qui viennent renforcer l’idée que l’on se fait de soi, l’idée que les autres se font d’une personne.

En additionnant les deux, nous avons donc là une belle trame d’une vie pourrie. Alors il est vrai que les faits sont là. Et l’on peut en parler des plombes, les ruminer, encore et encore, et encore.

Et d’ailleurs, c’est bien cela que font les individus qui pensent, à n’importe quel âge, avoir raté leur vie. C’est vachement utile !

En même temps, il est bien plus facile de se souvenir de tout ce qui vient renforcer la croyance. C’est un principe bien connu en psychologie, on parle du principe de cohérence.

Si l’on commence à se remémorer des souvenirs qui viennent contredire la croyance, il se crée alors ce que l’on appelle une dissonance.

En gros, ça ne colle pas ! Le souvenir ne colle pas avec l’histoire, et c’est emmerdant. On se demande ce qu’il vient foutre là ce souvenir, pourquoi nous avons eu un comportement différent. On se demande ce qui a bien pu nous passer par la tête ce jour-là !

Et comme ça ne colle pas, et que les réponses ne cadrent pas avec l’Histoire, autant éliminer la chose.

Réécrire l’Histoire

Seulement voilà, ce souvenir existe, et comme n’importe quel autre souvenir, il porte en lui un sens, une genèse. Il s’est passé quelque chose à ce moment-là. Et c’est bien là qu’il faut creuser également.

Les conneries sont faites, on ne peut rien y changer. Mais il existe aussi d’autres choses, d’autres évènements qui viennent contredire cette histoire, cette vision, cette croyance.

Prendre un fait en lui-même ne dit rien. C’est un fait, point. Et s’arrêter au fait pour en tirer des conclusions, des généralités, c’est facile, certes, et c’est aussi dangereux. Car une fois encore, un fait ne raconte rien en soi.

Que dit le fait, que signifie-t-il, que raconte-t-il, comment se fait a-t-il pu se produire, ou trouve-t-il ses racines ? Voilà quelques questions utiles se poser pour commencer la réécriture d’une histoire de vie.

Comment lire un fait ?

Reprenons notre exemple cité plus haut, celui du gamin qui dévaste tout sur son passage, et puis qui un jour, sans que l’on sache pourquoi, ne le fait pas.

Nous pouvons le voir comme un fait isolé, une anomalie, un éclair de lucidité sans suite. Ce que beaucoup de gens feront d’ailleurs, parce qu’il n’est pas non plus donné à tout le monde de vouloir chercher à comprendre et aider.

Plus tard, il est possible de revenir sur cet évènement, et par un jeu de question-réponse, de faire émerger des valeurs, des envies, les raisons d’un choix et ce que ces raisons suggèrent d’important pour l’auteur de l’acte, ici, le gamin.

Et plus proche de nous, pour tout à chacun, sans verser dans la pseudopensée positive, nous pouvons toujours choisir de lire une chose sous deux angles.

Soit nous voudrons y trouver ce qui vient conforter notre croyance et la vision que nous avons de nous-mêmes, soit nous pouvons y voir des faits et des raisons plus constructives, des éléments à renforcer pour nous aider à sortir de cette histoire ratée.

N’oublions pas non plus la dimension émotionnelle dans la façon dont nous construisons nos histoires. Humain que nous sommes, nous avons une tendance naturelle à nous souvenir des émotions négatives et bien les ancrer en nous. Apprendre à gérer ses émotions n’est pas un luxe !

Les parents et l’enfant

Je vais prendre un nouvel exemple simple et assez universel : la relation parent enfant. Dans tous les cas, les parents veulent toujours le meilleur pour leurs mioches. C’est un fait. Vous pouvez ne pas être d’accord, comme je le fus pendant longtemps.

Vouloir le meilleur pour sa progéniture ne veut pas dire être capable de le faire. Et c’est bien là que les problèmes commencent.

J’ai lu et entendu des histoires de parents qui ont tenté de se suicider. On ne peut pas dire que de laisser ses enfants seuls soit une belle éducation.

Cependant, ces parents en étaient arrivés à se persuader que la vie de leurs enfants serait meilleure sans eux. Ces parents se sentaient dépassés, indignes et incapables.

Pour ces mêmes raisons, d’autres ont fini par céder à la violence physique ou verbale, ou les deux.

Je ne sais pas s’il existe un « métier » plus difficile que celui de parent, en dehors de celui d’enfant.

J’ai vécu une relation des plus brutales avec ma propre mère. Une relation qui m’a minée durant des décennies. C’est réécrivant le fond de l’Histoire que j’ai mieux évalué les choses, que j’ai trouvé des pépites, et de nouvelles pistes pour apporter une nouvelle compréhension à ce que je suis.

C’est en dépassant la colère initiale, en allant plus loin que la lecture sommaire des faits que j’ai pu faire ce travail. J’ai retrouvé des souvenirs, des initiatives personnelles, des envies que j’avais oubliées.

Et c’est en partant de tout ceci que je me suis donné la chance de me réinventer, de me donner une nouvelle définition de moi.

Se souvenir, c’est le début

Reprendre son histoire, c’est apprendre à nouveau qui l’on est, retrouver sa place, c’est retrouver son propre message à soi, celui qui est nous, ce sont des pages de sa vie à redécouvrir, de nouvelles pages à écrire.

Les faits restent, ils sont indélébiles. Seulement, l’interprétation première n’est pas toujours la vérité. Et puis, il y a tous ces évènements que l’on a rangés, quelque part, et qui ont beaucoup à nous dire sur ce que nous souhaitons être, nous, vraiment.

Une vie n’est jamais totalement ratée. C’est une question de point de vue, de souvenirs, et de la façon dont on souhaite se raconter cette histoire.

Le voilà l’outil : l’Histoire, et savoir se souvenir de tous les moments qui viennent contredire ce que l’on croit de soi, et de tels moments, il en existe bien plus que vous ne pourriez le croire.

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Un échange humain.

Effectivement, Stephane dépote.

Plus qu’un coaching, c’est un vrai moment de partage d’expérience de la vie, ce qui rend la discussion riche.

Je me suis fait remuer, et je dois dire que si j’étais réticente, au bout du compte, j’en avais besoin.

Valérie F.

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On ne se fait pas gronder ou engueuler, mais ça remue, ça bouge.

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