Libérer ses émotions : et si tu arrêtais de faire semblant d’aller bien ?
Tu veux avancer. Mais tu te retiens.
Pas parce que tu ne sais pas quoi faire.
Mais parce que tu ne veux pas exploser. Parce que tu n’as pas appris à exprimer sans gêner, à ressentir sans t’effondrer, à pleurer sans avoir honte.
Et maintenant ?
Tu t’endurcis. Tu bloques. Tu fais “comme si”.
Comme si ça allait.
Comme si tu pouvais tout contenir.
Mais ce n’est pas vrai.
Et tu le sais.
Ton corps le sait. Ton cœur le sait. Ton souffle le sait.
Ce que je te propose ici, ce n’est pas une méthode miracle. C’est un espace où tu peux souffler. Déposer. Regarder. Et peut-être… oser libérer ce qui te traverse.
1. Ce que tu retiens, t’étouffe
😶 Les émotions non exprimées ne disparaissent pas. Elles s’impriment.
Tu crois que tu maîtrises. Que c’est mieux ainsi.
Ne pas déranger. Ne pas craquer. Ne pas montrer.
Mais ce que tu retiens, ton corps l’enregistre.
La tension musculaire, les migraines récurrentes, l’épuisement chronique, la boule dans le ventre… Ce ne sont pas des caprices. Ce sont des messages.
Selon la psychologue américaine Susan David, auteure de L’agilité émotionnelle, “rejeter nos émotions ne les fait pas disparaître. Cela les rend plus toxiques.”
Plus tu les ignores, plus elles s’accumulent.
Et derrière ces émotions comprimées, il y a :
- Une peur de ne plus être aimée si tu es “trop”
- Une loyauté invisible à une famille qui n’a jamais su écouter
- Une fatigue d’avoir toujours tout porté seule
Tu ne bloques pas parce que tu es faible. Tu bloques parce qu’on ne t’a jamais montré comment faire autrement.
2. Pleurer, ce n’est pas flancher
😢 C’est donner une issue à ce qui brûle à l’intérieur
Tu sais ce qui fait du bien ? Autoriser l’émotion à circuler.
Pas forcément en criant. Ni en cassant des verres.
Mais en accueillant ce qui monte, au lieu de l’étouffer avec des “je vais bien”.
Pleurer, écrire, bouger, souffler fort, respirer comme si tu voulais faire sortir quelque chose… Ce ne sont pas des signes de faiblesse. Ce sont des actes de régulation émotionnelle.
Des études publiées dans Psychological Science ont démontré qu’exprimer activement une émotion permettait de diminuer l’activité de l’amygdale, le centre de la peur et du stress.
Concrètement ?
Dire “j’ai peur” fait baisser la peur.
Dire “je suis triste” soulage.
Et non, ce n’est pas être “dans le mental”. C’est revenir dans le vrai.
🔧 Quelques gestes simples pour commencer :
- Note chaque soir ce que tu ressens, sans filtre
- Prends 2 minutes pour bouger ton corps sans performance
- Essaie de nommer ce qui t’habite à voix haute, même seule
- Accepte de pleurer. Même si c’est moche. Même si c’est “trop”.
3. Tu n’es pas une bombe à désamorcer
🧨 Tu es un être vivant, pas un projet émotionnel
Tu n’as pas besoin de tout comprendre pour libérer tes émotions.
Tu as besoin d’un cadre sécurisant. D’un endroit où tu n’as pas à performer, où tu peux tomber sans être jugée.
Et surtout, tu as besoin d’arrêter de croire que tu dois “gérer” ce que tu ressens.
Libérer ses émotions, ce n’est pas “s’énerver moins”, ou “être plus zen”.
C’est apprendre à sentir sans fuir, à exprimer sans exploser.
C’est poser la main sur ta poitrine et te dire :
“J’ai le droit de ressentir. J’ai le droit d’exister entière.”
Comme le dit Carl Rogers, fondateur de la psychologie humaniste :
“C’est le paradoxe de la vie : quand je m’accepte tel que je suis, alors je peux changer.”
4. Libérer ne veut pas dire s’exposer
🔓 Tu peux te dire, sans t’abandonner
Certaines émotions sont là depuis des années.
Elles ne partiront pas en un week-end bien-être, ni en 3 mantras.
Mais elles peuvent s’apaiser, quand tu leur offres un espace.
Libérer, ce n’est pas tout balancer.
Ce n’est pas “parler pour parler”.
C’est poser les bons mots, dans un espace sûr, avec la bonne personne, ou seul·e avec toi, dans un journal, un cri, un texte, une marche.
🧭 Ce que tu peux faire, dès maintenant :
- Te demander : “Qu’est-ce que je retiens depuis trop longtemps ?”
- Identifier une émotion principale que tu refuses de sentir (colère ? honte ? chagrin ?)
- L’accueillir. Juste ça. Sans t’y accrocher. Sans vouloir qu’elle parte.
5. L’émotion libérée devient de l’énergie
⚡ Ce que tu transformes, ne t’empoisonne plus
Quand tu autorises l’émotion à s’exprimer, tu dégages une force immense.
Pas celle de ceux qui n’ont peur de rien.
Mais celle de ceux qui n’ont plus peur de sentir.
Et là, tu deviens libre.
Parce que tu ne joues plus à faire bonne figure.
Parce que tu n’attends plus qu’on t’autorise.
Parce que tu ne confonds plus maîtrise et anesthésie.
Libérer tes émotions, ce n’est pas un luxe. C’est un acte de dignité intérieure.
📚 Références complémentaires
- L’Agilité émotionnelle – Susan David
- Le Processus de la Présence – Michael Brown