Nos pensées. Si nous devions saisir toutes les pensées qui traversent notre esprit durant ne serait-ce qu’une journée entière, nous devrions fous ! Nous avons des pensées sur tout, et n’importe quoi.
Et, plus intéressant, voire intriguant, nous avons des « pensées automatiques », et celles-ci peuvent nous jouer de vilains tours et détruire notre confiance. Alors, que sont les « pensées automatiques » et comment les gérer ?
C’est quoi une pensée automatique ?
Les pensées automatiques ce sont dialogues internes, nos croyances sur nous et sur le monde qui est le notre. Chaque individu est donc peuplé par ce type de pensées.
Et si chacun a des pensées automatiques, les individus ne sont pas tous égaux face à cela. En effet, certaines de ces pensées sont véritablement toxiques pour l’individu et peuvent générer un stress immense.
Certaines de ces pensées vont conduire la personne vers un gouffre de mal être, d’inquiétude, d’anxiété, voire, d’angoisse.
Détecter ces pensées, savoir déjouer le piège et les remplacer par d’autres pensées plus constructives n’est donc pas un luxe et voici comment faire.
Par ailleurs, ces pensées pèsent sur l’image que vous vous faites de vous même, elles perturbent la notion du soi, du « qui suis-je ». Alors, autant se défaire de ces pensées qui très souvent, n’aident en rien pour être sûr de soi.
Comment ça fonctionne ?
L’affaire se jour en trois temps, comme suit :
- L’individu vit une situation « problème »
- Elle déclenche une émotion négative
- Une pensée automatique survient et renforce le problème et l’émotion
Exemple :
- Lors de ma prise de parole durant la réunion, j’ai rougi.
- J’ai eu honte et j’ai un peu tremblé.
- Je me suis senti nul, et incapable de gérer mon émotion
La pensée automatique est un véritable réflexe. L’individu, pour une raison qu’il pourra chercher dans le passé s’il le souhaite, s’est conditionné, tout seul, avec le temps. Il a renforcé sa croyance et la pensée qui l’accompagne.
Détecter la pensée automatique
Pour mettre au jour ce type de pensée, une question très simple à se poser : « quelle pensée me traverse l’esprit à l’instant ? ». Et notez la réponse par écrit.
Il est une différence notable entre se dire « je me sens nul » pour ensuite plonger tête la première dans l’émotion négative, ou prendre conscience de ce que l’on pense, marquer un temps d’arrêt et comprendre de ce qui est en train de se jouer.
Exemples de pensées automatiques (distorsions cognitives)
Le tout ou rien
Pour l’individu, tout est blanc ou noir. Seulement, la réalité, elle, est bien plus nuancée. De fait, pour cet individu, s’il connait un échec, aussi relatif soit-il, dans un domaine précis, hé bien, pour lui, sa vie est un échec. Hé bah !
Généraliser à l’extrême
Un problème survient, et forcément, c’est toute la vie qui part en vrille, forcément, vont suivre des tonnes de catastrophes ensuite.
Le filtre négatif
Focaliser son attention sur le détail qui n’est pas comme il faut, en faire une généralité, et de nouveau, tout voir en noir.
Le rejet du positif
Pour un grand nombre d’individus, quand ils échouent, c’est uniquement leur responsabilité, même si la cause première était hors de leur champ de contrôle. Pour ces mêmes personnes, si elles réussissent, c’est un coup de chance. Tu parles d’une vie toi !
Les conclusions hâtives
Voir une chose, et s’en faire une histoire. Par exemple, une personne du sexe opposé sourit à notre individu. Forcément, y’a une ouverture. Vraiment ?
Le patron croisé ce matin dans les couloirs fait la gueule, c’est forcément la faute de notre individu. Ah bon ?
La dramatisation
Bienvenue dans le monde « social » d’internet. Là où la moindre chose est un drame, une horreur, une catastrophe. Tout est exagéré sous l’emprise de l’émotion. Pour vivre sereinement, c’est pas trop ça.
Je dois, je devrais, il faut
Bien connus pour se motiver, ils sont bien plus des outils contre-productifs. C’est comme si vous aviez besoin d’être puni pour faire quelque chose. Et tant que ce n’est pas fait, c’est un sentiment de culpabilité qui vous hante. Sympa de vivre ainsi. Essayez donc le Why pour vous motiver, c’est plus sympa.
Comment en finir avec les pensées automatiques ?
En la questionnant. En la mettant en doute, en la traquant.
L’argument pour et contre
En général, l’individu va voir ce qui va dans le sens de sa pensée. « Le patron fait la gueule ce matin, c’est de ma faute ». Sur quoi cette pensée se fonde ? Quels sont les arguments qui valident et ceux qui invalident la pensée.
Les hypothèses alternatives
Gardons l’exemple de ce patron bougon. Pourquoi pourrait-il être mal luné ce matin ?
- Il a peut-être pris une soufflante de la part de son boss ?
- Peut-être a-t-il passé une mauvaise nuit ?
- Peut-être s’est-il engueulé avec sa femme la veille ?
- Peut-être fut-il pris dans un gros embouteillage ce matin, ce qui l’a mis hors de lui ?
Gardons-nous de toutes suppositions sans avoir de faits tangibles, de preuves.
L’impact de la pensée automatique
Est-ce que de penser, croire, que le patron est furax à cause de soi (sans en avoir la preuve) est utile et agréable ? J’en doute.
Alors, voici une question simple : cette pensée m’apporte-t-elle quelque chose d’utile ou d’agréable ?
La pensée automatique en conclusion
La pensée automatique ne vient pas de nulle part. Elle est le fruit inconscient de notre parcours, de nos ressentis, de notre apprentissage émotionnel.
Seulement, sans personne pour nous orienter, les erreurs sont monnaie courante. Nous en arrivons donc à croire ce que nous voulons bien croire, à croire ce qui renforce nos croyances, parce que nous avons besoin d’une certaine cohérence, d’une certaine logique.
Un môme qui aura entendu maintes fois dans son enfance qu’il était incapable va finir par le croire, et dans tout ce qu’il verra, fera, entendra, ne cherchera que cette confirmation de son incapacité.
Les quelques questions que nous venons de voir en fin d’article sont très utiles pour commencer à disqualifier ces pensées automatiques, souvent très sombres, et qui emprisonnent l’individu dans des schémas bloquants.