L’automne : ce moment où tout en toi se met à bouger, même quand tu crois que tout s’endort
Y’a un truc qui se passe quand les feuilles commencent à tomber. Pas juste dans les arbres — dans ta tête aussi. L’automne, c’est pas seulement la saison des plaids et des putains de citrouilles Instagram.
C’est le moment où ton corps, ton humeur, ton envie de vivre, tout fout le camp ou se réorganise, selon ta lucidité du moment.
Et ouais, ça secoue. Parce que contrairement à ce qu’on t’a vendu, la “mélancolie automnale”, c’est pas qu’une histoire de météo. C’est biologique, symbolique, et foutrement existentiel.
Le corps se met en veille, toi tu paniques
Les jours raccourcissent, la lumière baisse, ton cerveau enregistre le changement. Boum : baisse de sérotonine, hausse de mélatonine. Résultat ? Tu dors plus, tu cogites plus, t’as la flemme de tout.
Et forcément, tu crois que quelque chose ne va pas. Tu crois que t’as “perdu ton feu intérieur”, que t’es “moins motivé·e”, que t’as “plus d’énergie”. Non. Tu es juste un animal. Un putain d’animal programmé pour ralentir quand la lumière s’éteint.
Mais comme t’es un humain moderne, t’as désappris à écouter ce tempo-là. Alors tu luttes. Tu compenses. Café, sport à outrance, to-do lists et bullshit de productivité. Tu refuses de sombrer dans le calme. Tu veux forcer ton été à durer, à coups de “positive mindset”.
Mais la nature s’en fout de ton Excel. Elle, elle descend doucement. Elle se replie. Et toi, t’es censé faire pareil.
Le cerveau veut comprendre, mais c’est le cœur qui parle
Ce qui te pèse en automne, c’est pas juste le manque de soleil. C’est ce qu’il réveille. Le ralentissement, le silence, la fin d’un cycle. Tu sens confusément qu’il faut lâcher. Mais lâcher quoi ? Tes attentes ? Tes illusions ? Tes foutues certitudes ?
L’automne, c’est une saison de dépouillement.
Ce qui meurt dehors te rappelle ce qui, en toi, n’a plus lieu d’être. Et ouais, ça fait flipper. Parce qu’on ne veut jamais mourir un peu, même symboliquement. Pourtant, c’est ça, le passage. La nature te le montre sans détour : rien ne pousse sans passer par la décomposition.
Et si t’es honnête avec toi, tu le sens : ce n’est pas une déprime, c’est une mue. Tu ne perds pas ton énergie, tu la transformes. Tu changes de régime intérieur. Tu passes de la flamme à la braise.
Ce que tu refuses, c’est la lenteur
Tu veux aller vite, encore et toujours. Parce que t’as peur. Peur du vide, peur du silence, peur de toi. Le mouvement, c’est ton alibi. Tant que tu bouges, t’as l’impression d’exister.
Mais l’automne, lui, t’impose une pause forcée. Une respiration. Et si tu ne la prends pas, ton corps, lui, va la prendre pour toi : fatigue, irritabilité, sommeil de merde, baisse de libido, bref, tout le package.
La réalité, c’est que t’as besoin de cette lenteur. Elle t’oblige à regarder ce que t’évites depuis des mois. Tes choix. Tes liens. Tes manques. Tes désirs éteints.
Elle te ramène à toi, mais pas à la version bien habillée de toi, non. À celle qui doute, qui rame, qui s’effrite un peu. Celle que tu caches quand tout va vite.
L’automne, c’est la saison des vraies questions
Quand tout ralentit, quand les feuilles tombent, c’est le moment où tu peux enfin voir les branches. Ce qui reste quand tout le reste s’en va. Tu vois mieux ce qui compte. Ce qui tient. Ce qui est solide.
Tu peux poser les questions qui fâchent :
- Qu’est-ce que je traîne encore alors que ça ne me nourrit plus ?
- Qu’est-ce qui, en moi, mérite d’être laissé mourir ?
- À quoi je m’accroche, par peur, par habitude, par confort ?
Ce genre de questions, tu peux pas te les poser en juillet, en pleine euphorie du soleil. Il faut la grisaille pour entendre ce que ton foutu mental couvre le reste du temps.
Et si t’apprenais à tomber avec grâce ?
Les feuilles tombent pas parce qu’elles ont échoué. Elles tombent parce que leur job est fini. Et si tu faisais pareil ? L’automne t’apprend à te délester. Pas à t’écrouler, mais à te délier. Arrête de vouloir “tenir bon”. Tiens juste vrai.
Concrètement, ça veut dire quoi ?
- Arrête de forcer ce qui bloque.
- Épure tes journées.
- Dis non.
- Écris.
- Marge.
- Cuisine lentement.
- Marche sans but.
Ce n’est pas du développement personnel, c’est du réalisme. Tu n’es pas une machine. Tu es un cycle. Tu vis, tu t’éteins un peu, tu renaîs. L’automne, c’est le passage à vide nécessaire pour te recharger en vrai.
Nourris-toi autrement
Ton bien-être, à cette saison, ne se trouve pas dans ce que tu ajoutes, mais dans ce que tu retires. Moins de lumière ? Crée la tienne.
Pas avec des néons ou des lampes LED, mais avec ce que tu laisses revenir à toi : des conversations sincères, de la lecture qui t’apaise, de la musique douce ou rageuse selon l’humeur.
Bouffe-toi de la vraie chaleur. Celle du corps, celle du cœur. Et si t’as besoin de cocon, fais-toi un putain de cocon. Mais pas un refuge-fuite. Un abri conscient. Un espace pour digérer la vie avant l’hiver.
Le paradoxe : c’est la mort qui prépare la vie
Regarde bien dehors. Tout meurt, oui. Mais en dessous, tout prépare déjà le printemps. Les graines dorment, les racines s’étendent. Toi aussi, tu peux semer en silence. Revoir tes priorités, réajuster tes intentions, replanter tes désirs.
Ne cherche pas à “rester positif”. Sois juste vivant. Accueille la baisse, la fatigue, le flou. C’est pas une dépression, c’est un recalibrage.
Tu veux du bien-être ? Arrête de te battre contre les saisons. Écoute-les. Ton corps sait. La terre sait. C’est ton mental qui fout le bordel.
Arrête de vouloir fleurir en novembre
Tu veux te sentir bien en automne ?
Commence par arrêter de croire que “se sentir bien” veut dire “être productif, joyeux et plein d’énergie”. Le vrai bien-être, c’est d’être accordé à toi-même, pas à ton agenda. Alors ouais, t’auras peut-être des journées grises. Des soirs où tu rumines. Des matins où t’as juste envie de rester sous la couette.
C’est pas un bug. C’est le rythme. Et si t’apprends à danser avec lui, t’éviteras la chute brutale.
Parce qu’en vérité, l’automne ne t’enlève rien. Il te rend juste plus nu.
Et parfois, c’est là que tu redeviens vrai.



