T’as pas peur de souffrir. T’as peur de te voir en face
Ce que tu fuis, c’est pas ta douleur, c’est ta vérité
Tu dis que tu veux guérir. Tu lis des bouquins. Tu fais de l’introspection. Tu parles de blessures, de traumas, d’énergie. Tu répètes que t’as envie de te libérer, d’être enfin toi, de vivre aligné.
Mais camarade, si on gratte un peu…
Tu veux pas tant guérir. Tu veux aller mieux sans passer par la case inconfort.
Parce que pour guérir, vraiment, faut te rencontrer.
Et pas juste la partie inspirante, lumineuse, poétique.
Non.
Faut rencontrer ta colère, ta jalousie, ta flemme, ton envie de contrôle, ta peur du vide, ton besoin d’être admiré. Faut rencontrer le toi que t’aimes pas. Le toi que tu caches.
Et ça, tu veux pas.
Tu veux rester dans un développement personnel safe, propre, stylé sur Instagram. Mais le vrai taf, il se fait dans la boue, pas sous les projecteurs.
Tu veux te réparer, mais tu refuses de te regarder sans filtre
Tant que tu te montres pas tout nu, tu restes coincé
Le problème, c’est pas que t’as mal. C’est que t’oses pas regarder d’où ça vient, vraiment.
Tu veux te libérer, mais tu veux pas voir que tu portes encore des masques.
Que tu dis “oui” quand t’as envie de crier “non”. Que tu cherches encore à plaire, à séduire, à impressionner, même dans ta quête de guérison.
T’es peut-être devenu un maître dans l’art de dire des trucs profonds. Mais t’oses pas encore te dire à toi ce que tu refuses d’entendre.
Et ça, c’est pas anodin. Parce que tant que tu continues à fuir la partie dégueulasse, fragile, brute, de ton être… tu guéris pas. Tu joues. Tu camoufles. Tu relookes ton ego spirituel, mais t’y laisses toujours ton pouvoir.
Guérir, c’est pas devenir lumineux. C’est devenir entier
La paix vient pas de ce que tu changes. Elle vient de ce que tu accueilles
Tu crois que la guérison, c’est t’améliorer. T’épurer. Mais la guérison, c’est t’élargir.
C’est faire de la place à tout ce qui existe en toi. Même les émotions moches. Même les pensées honteuses. Même les pulsions que t’oses pas dire.
Tu veux guérir ? Alors apprends à dire :
- “J’ai honte de ça”
- “J’ai envie de contrôler cette personne”
- “Je me sens jaloux, petit, médiocre, aujourd’hui”
- “Je me fais passer pour un mec éveillé, mais je suis terrifié à l’idée d’être abandonné”
Tu veux guérir ? Commence par cesser de tricher.
Parce que la lumière, elle arrive pas quand tu t’es nettoyé.
Elle arrive quand t’as arrêté de refuser des morceaux de toi.
Et à ce moment-là, un truc magique se passe :
- Tu calmes la guerre intérieure.
- Pas parce que t’as gagné.
- Parce que t’as arrêté de tirer sur toi-même.
Tu peux pas guérir en restant à l’entrée de toi
Faut que tu descendes dans la cave
T’as envie de te découvrir ? Très bien.
Mais sache que la découverte, ça fait pas toujours du bien.
Ça remue. Ça grince.
Ça te montre que t’as pas tout réglé, que t’as pas tout compris, que t’es encore pétri de contradictions.
Mais c’est pas une mauvaise nouvelle.
C’est la preuve que t’es vivant. Que t’évolues.
Le problème, c’est pas que t’as mal.
- C’est que tu veux pas sentir ce mal.
- Tu veux des outils, pas du vécu.
- Des solutions, pas des silences.
- Des techniques, pas du face-à-face brut.
Mais à un moment, faut descendre.
Faut aller dans la cave.
Pas pour s’y perdre.
Mais pour arrêter d’y envoyer tes fantômes.
Conclusion – Tu veux la paix ? Va la chercher dans le bordel
Guérir, c’est pas fuir le chaos. C’est y entrer avec amour
Camarade, faut qu’on arrête de se mentir.
T’as pas besoin de plus de contenu.
T’as besoin de courage.
Le courage de te rencontrer, sans défense, sans posture.
Pas pour devenir parfait.
Pas pour briller.
Mais pour te réconcilier avec le bordel que t’as toujours tenté de camoufler.
Guérir, c’est oser se regarder dans le noir et dire :
“Ouais, c’est moi aussi, ça. Et je mérite quand même d’avancer.”