T’as pas peur de souffrir. T’as peur que ça s’arrête
Le mal-être, c’est connu. Le mieux, c’est l’inconnu
Camarade, on va mettre les pieds dans le plat :
T’as pas peur de la douleur. T’y es habitué. Tu sais faire avec.
Ce qui te fout vraiment les jetons… c’est d’aller bien.
Parce que derrière cette envie de te sentir libre, apaisé, heureux,
y a une angoisse sourde :
“Et si je ne tenais pas ? Et si ça ne durait pas ? Et si je ne savais pas vivre dans le calme ?”
- La souffrance, tu la maîtrises.
- Elle est chiante, mais prévisible.
- Elle fait partie du décor.
- Elle t’a construit, modelé, accompagné.
Aller bien, c’est plonger dans le flou. C’est lâcher le contrôle.
Et ça, pour ton système nerveux, c’est dangereux.
T’as associé le “mieux” au risque de rechute
Ce qui t’effraie, c’est pas le bonheur. C’est la chute après
Peut-être que t’as déjà connu un moment où t’allais mieux.
Un instant de paix, une clarté, un vrai soulagement.
Et juste derrière, la rechute. La douleur. La dégringolade.
Et ton corps, ton cerveau, ils ont enregistré ça comme un traumatisme.
“Quand je vais bien, ça veut dire que le pire est proche.”
Du coup, tu te sabotes.
Tu mets le frein juste avant de décoller.
T’oses pas trop te relâcher.
T’oses pas trop y croire.
Parce que espérer, c’est prendre le risque d’être déçu.
Et tu crois que c’est plus prudent de rester en terrain connu.
Même s’il est moisi. Même s’il fait mal.
Ton identité s’est construite autour du manque
Aller bien, ça demande de lâcher une version de toi que tu connais par cœur
Quand t’as grandi dans le chaos, l’abandon, l’instabilité, tu t’es construit autour de ça.
T’as développé des stratégies de survie, des réflexes, des façons d’être “utile”, “gentil”, “invisible”, “fort”.
Et tout ça, c’est devenu ton identité.
Alors forcément, aller bien… c’est risqué.
Parce que ça voudrait dire que t’es plus obligé de lutter.
Que t’as plus besoin de compenser.
Que t’as plus à porter ce rôle qui te rassure, même s’il t’épuise.
Et ça fout le vertige.
Parce qu’en allant mieux, tu deviens libre.
Mais aussi responsable.
De ce que tu veux. De ce que tu fais. De ce que tu ne peux plus mettre sur le dos du passé.
La paix intérieure, c’est pas confortable. C’est nouveau
Et tout ce qui est nouveau, ton inconscient s’en méfie
Tu crois que le bien-être, c’est du confort. Du calme. Mais en réalité, c’est une zone inconnue. Et ton inconscient, lui, il préfère le connu. Même douloureux. Même toxique.
Alors il résiste :
- Il te balance des pensées du style “t’y arriveras jamais”
- Il t’invente des problèmes quand tout va bien
- Il sabote tes relations, tes routines, ton taf
- Il te replonge dans de vieux schémas que tu pensais avoir dépassés
Pas parce que t’es nul.
Parce que t’as pas encore appris à te sentir bien sans alerte. C’est un processus qui demande du temps et de la patience. Parfois, on se demande pourquoi on attire des personnes inattentives, mais cela peut refléter notre propre besoin d’attention ou de validation. Apprendre à se sentir bien seul est une étape essentielle vers des relations plus saines et épanouissantes.
Et ça, ça se travaille.
Doucement.
En t’apprivoisant.
En rassurant ton système comme tu le ferais avec un enfant traumatisé.
Aller bien, ça se décide. Et ça s’apprend
Tu veux guérir ? Apprends à tenir le “mieux” aussi longtemps que tu tenais le “moins bien”
C’est pas en te disant “je veux aller bien” que ça va suffire.
C’est en t’entraînant à supporter ce que ça provoque en toi.
Parce que ouais, le mieux peut faire flipper :
- Le calme peut t’angoisser
- La joie peut te paraître fragile
- La stabilité peut t’ennuyer au début
- L’amour sincère peut te donner envie de fuir
Mais t’es pas obligé de choisir entre souffrir ou fuir.
Tu peux rester. Respirer. Accueillir.
Et petit à petit, reprogrammer ton corps à ne plus confondre sécurité et danger.
Voici des actes simples pour t’y aider :
- Quand tu te sens bien, reste. Ne comble pas. Ne sabote pas. Respire.
- Note chaque jour ce qui te fait du bien, même si c’est minuscule.
- Crée un environnement stable : lumière, temps calme, limites claires.
- Apprends à tolérer l’ennui, le silence, la paix. C’est pas un vide. C’est un terrain neuf.
Conclusion – T’as pas peur d’aller bien. T’as peur d’avoir le choix
Et maintenant, t’as le droit de choisir autre chose que la survie
Camarade, t’as pas peur du bonheur.
T’as peur de ce que ça va te demander.
T’as peur de lâcher les chaînes que t’as portées si longtemps.
Parce qu’au fond, t’as appris à aimer ta cage.
Mais t’es pas condamné à y rester.
T’as le droit de réapprendre.
D’oser.
D’ouvrir la porte, pas en courant…
Mais en marchant, en respirant, en réapprenant à vivre sans alarme.