Tu te réveilles. Et tu ne reconnais plus ta vie.
Tu ouvres les yeux. Encore une journée. Tu sais ce que tu dois faire. Tu sais comment t’organiser. Tu sais gérer.
Mais il y a ce truc, là, qui pèse.
Cette sensation floue. Ce brouillard mental qui ne part jamais vraiment. Cette question qui revient sans cesse : « Comment j’en suis arrivée là ? »
Tu n’as pas fait de mauvais choix. Pas vraiment. Tu as suivi les règles. Tu as écouté les conseils. Tu as dit oui. Souvent. Peut-être trop.
Et aujourd’hui, 54,8% des personnes qui passent mon bilan sont comme toi : objectivement bloquées. Elles ne savent plus où aller. Elles ont perdu leur fil rouge. Elles sont devenues spectatrices de leur propre vie.
Tu n’es pas la seule personne dans ce cas. Mais ça ne rend pas la chose plus facile.
Parce que toi, tu voudrais comprendre. Comprendre comment, sans t’en rendre compte, tu es devenue passive. Comment tu as fini par ne plus avancer. Comment tu t’es coincée dans une vie qui ne te ressemble plus.
Et surtout : comment en sortir.
Comment on se retrouve bloquée sans s’en rendre compte
Le piège invisible de la vie qui tourne
On ne se bloque pas en un jour.
On ne se réveille pas un matin en se disant : « Tiens, aujourd’hui je vais arrêter d’être moi-même. »
Non. Ça se fait petit à petit. Par micro-décisions. Par glissements successifs. Par accommodations silencieuses.
Un jour, tu acceptes un projet qui ne t’intéresse pas vraiment. Parce que ça fait bien. Parce qu’on compte sur toi. Parce que tu ne veux pas décevoir. Un autre jour, tu dis oui à un dîner alors que tu aurais préféré rester seule. Parce que « c’est important ». Parce qu’il faut maintenir le lien. Parce que tu ne veux pas passer pour quelqu’un de difficile.
Puis tu laisses tomber cette activité qui te faisait du bien. Parce que tu n’as plus le temps. Parce qu’il y a plus urgent. Parce que tu te dis que tu y reviendras « plus tard ».
Et petit à petit, sans même t’en apercevoir, tu entres en pilote automatique.
Tu fonctionnes. Tu gères. Tu réponds présente. Mais tu ne choisis plus. Tu réagis. Tu t’adaptes. Tu composes.
Et un matin, tu te réveilles. Et tu ne sais plus qui tu es.
L’inconscient qui mène la danse
Ce qui est vicieux avec le blocage, c’est qu’il est souvent inconscient.
95% de ce qui guide ta vie vient de ton inconscient. Pas de ta volonté. Pas de tes décisions conscientes. De tes programmes inconscients. De tes croyances limitantes. De ces petites phrases que tu as entendues enfant et qui se sont incrustées en toi. « Sois gentille. » « Ne dérange pas. » « Fais ce qu’on attend de toi. »
Ces phrases, tu les as intégrées. Elles sont devenues des filtres à travers lesquels tu regardes le monde. Et sans t’en rendre compte, elles dirigent tes choix. Elles te retiennent.
Tu veux changer de travail ? Mais une voix en toi te dit : « Tu n’es pas capable. » Tu veux poser des limites ? Mais une autre voix te souffle : « Tu vas blesser les autres. » Tu veux ralentir ? Mais quelque chose te crie : « Tu n’as pas le droit. »
Et ces voix, elles ne sont pas les tiennes. Elles viennent d’ailleurs. D’avant. De ceux qui t’ont élevée. De ceux qui t’ont dit qui tu devais être.
Alors tu restes. Passive. Coincée. Spectatrice.
Une femme m’a dit un jour : « J’ai l’impression de regarder ma vie de l’extérieur. Comme si ce n’était pas moi qui la vivais. »
Elle avait raison. Elle ne la vivait plus. Elle la subissait.
Les micro-décisions qui t’éloignent de toi-même
Ces petits oui qui deviennent des chaînes
Tu ne t’en es pas rendu compte. Mais chaque fois que tu as dit oui alors que tu voulais dire non, tu t’es éloignée de toi.
Chaque fois que tu as souri quand tu voulais pleurer, tu as creusé un peu plus le fossé entre ce que tu vis et ce que tu ressens.
Chaque fois que tu as choisi de tenir plutôt que de craquer, tu as renforcé cette idée que tu devais être forte. Toujours. Coûte que coûte.
Ces micro-décisions, elles semblent anodines. Elles ne font pas de bruit. Personne ne les voit.
Mais elles s’accumulent. Comme des petits cailloux dans un sac. Au début, tu ne sens rien. Puis le sac devient lourd. Puis il devient insupportable.
Et un jour, tu te rends compte que tu ne reconnais plus ta vie.
Tu ne reconnais plus tes journées. Elles se ressemblent toutes. Monotonie. Routine. Stagnation.
Tu ne reconnais plus tes envies. Tu ne sais même plus ce qui te fait plaisir. Tu as tellement dit oui aux autres que tu as oublié ce que toi, tu voulais vraiment.
Tu ne reconnais plus ton énergie. Elle est là, quelque part, mais tu ne la sens plus. Tu es fatiguée. Pas physiquement. Mentalement. Émotionnellement.
Tu es épuisée d’être celle que tu n’es pas vraiment.
Comme le disait Nietzsche : « Deviens qui tu es. »
Mais comment devenir qui tu es quand tu ne sais même plus qui tu es ?
Le prix du contrôle
Tu as cru que contrôler ta vie, c’était la vivre.
Tu as cru qu’en gérant tout, en anticipant tout, en maîtrisant tout, tu serais en sécurité. Tu serais bien.
Mais le contrôle, c’est l’inverse de la vie.
Parce que vivre, c’est accepter de ne pas tout savoir. C’est accepter de lâcher prise. C’est accepter que tout ne dépend pas de toi.
Et toi, tu as tellement voulu tout contrôler que tu as fini par te couper de toi-même.
Tu as tellement voulu ne pas déranger, ne pas décevoir, ne pas déplaire que tu as fini par t’oublier.
Et maintenant, tu es là. Bloquée. Coincée. Sans savoir comment tu en es arrivée là.
Le jour où tu te réveilles et tu ne sais plus qui tu es
Ce matin où tout bascule
Il y a ce jour. Ce matin. Ou peut-être ce soir.
Ce moment où tu te regardes dans le miroir et tu ne te reconnais plus.
Tu vois une femme qui fonctionne. Qui tient. Qui gère. Mais tu ne vois plus toi.
Tu te demandes : « C’est quoi, ma vie ? »
Tu te demandes : « C’est ça que je voulais ? »
Tu te demandes : « Pourquoi je suis si démotivée alors que, objectivement, tout va bien ? »
Et là, tu réalises.
Tu réalises que tu n’es plus actrice de ta vie. Tu es spectatrice.
Tu réalises que tu as perdu ton fil rouge. Que tu ne sais plus où tu vas. Que tu n’as plus d’objectif clair.
Tu réalises que tu t’es contendue trop longtemps. Que tu as dit oui quand tu voulais dire non. Que tu as souri quand tu voulais crier.
Et ce constat, il fait mal.
44,4% des personnes qui passent mon bilan se sentent vides, inutiles, angoissées. Pas parce qu’elles ne font rien. Mais parce qu’elles se sont trahies elles-mêmes. Pendant trop longtemps.
L’appel intérieur
Mais ce jour-là, aussi douloureux soit-il, c’est un signal.
Un appel intérieur. Un signal d’alarme.
Ton corps te dit : « Stop. »
Ton cœur te dit : « Je ne peux plus. »
Ton âme te dit : « Ce n’est pas ça. »
Et c’est terrifiant. Parce que tu as peur du changement. Parce que tu ne sais pas quoi faire. Parce que tu as l’impression que si tu bouges, tout va s’écrouler.
Mais tu sais aussi que tu ne peux plus rester là.
Parce que rester là, c’est continuer à te perdre. C’est continuer à vivre une vie qui n’est pas la tienne. C’est continuer à être passive.
Et toi, tu ne veux plus être spectatrice. Tu veux reprendre la main. Tu veux retrouver ta capacité d’action. Tu veux te reconnecter à toi.
Ce que tu peux faire maintenant
Tu n’as pas besoin de tout casser. Tu n’as pas besoin de révolutionner ta vie du jour au lendemain.
Tu as juste besoin de commencer.
Commencer par accepter que tu es bloquée. Sans te juger. Sans te culpabiliser.
Commencer par prendre conscience de ce qui s’est passé. De ces micro-décisions qui t’ont éloignée de toi.
Commencer par te reconnecter à ce que tu ressens vraiment. Pas ce que tu dois ressentir. Ce que tu ressens.
Ça peut commencer par :
- Écrire ce que tu ressens, sans filtre, sans censure
- Identifier un moment où tu as dit oui alors que tu voulais dire non, et te demander pourquoi
- Nommer une croyance limitante qui te retient, et questionner sa légitimité
- Te demander : « Si je n’avais pas peur, qu’est-ce que je ferais ? »
- Poser une petite action qui te rapproche de toi, même minuscule
Et surtout : accepte que tu ne sais pas encore tout. Que c’est normal. Que tu as le droit de ne pas avoir toutes les réponses.
Comme le disait Spinoza : « La sagesse n’est pas de prier, mais de comprendre et d’accepter. »
Tu n’as pas besoin de tout comprendre maintenant. Tu as juste besoin d’accepter où tu en es. Et de décider que tu veux te remettre en mouvement.
Parce que le blocage, ce n’est pas une prison à vie. C’est un signal.
Et ce signal, il te dit : « Il est temps de revenir à toi. »



