Ton passé vit en toi, et tu ne peux pas le fuir

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Ton passé n’est pas derrière toi, il vit en toi

Le mensonge du “c’est du passé”

Combien de fois tu l’as entendue, cette phrase : “Allez, c’est du passé, tourne la page.” Comme si un souvenir pouvait s’archiver comme un vieux dossier Excel. Comme si un traumatisme, une joie ou une honte pouvaient disparaître par simple volonté.

C’est faux. Et dangereux. Ton passé n’est pas derrière toi. Il vit en toi. Dans tes cellules, dans tes réflexes, dans ta manière de regarder les autres et de te parler à toi-même.

Charles Pépin l’écrit avec force dans Vivre avec son passé : notre mémoire est vivante, mouvante, dynamique. Elle ne fige pas. Elle façonne. Elle imprègne.

Mémoire vivante, identité mouvante

Les neurosciences l’ont prouvé : il n’existe pas de souvenir objectif. Chaque fois que tu te rappelles un événement, tu le reconstruis. Tu y ajoutes des émotions nouvelles. Tu le réinterprètes.

Henri Bergson le disait déjà : “Il n’y a pas de perception qui ne soit imprégnée de souvenirs.” John Locke allait encore plus loin : notre identité, c’est la continuité de nos souvenirs. Si tu perds la mémoire, tu perds une partie de ton “moi”.

Voilà pourquoi ton passé vit en toi. Parce qu’il constitue la trame même de ta conscience. Même si tu crois l’avoir oublié, il agit encore. Tu ne peux pas l’enterrer. Mais tu peux choisir ce que tu en fais.

Le piège du refoulement

“Effacer.” “Oublier.” “Passer à autre chose.” On te vend ça comme une libération. Mais c’est une illusion. Quand tu essaies de fuir ton passé, il revient plus fort.

Les recherches sur “l’effet de l’ours blanc” (Daniel Wegner, 1987) montrent que plus tu veux ne pas penser à quelque chose, plus ça t’obsède.

C’est comme un ressort comprimé : plus tu le repousses, plus il te revient dans la gueule. La fuite n’efface pas. Elle nourrit.

Et Claire, ma cliente type, connaît ça par cœur. Elle a longtemps voulu croire qu’en “faisant comme si”, ça passerait. Mais son corps, ses émotions, ses colères refoulées ont fini par lui rappeler que non.

Quand le passé parle à ta place

Un jour, J. m’a confié : “Je croyais que changer l’extérieur allait suffire.” Maison vendue, vie simplifiée, silence choisi. Mais l’intérieur, lui, n’avait pas fait la paix. Résultat : l’anxiété le rattrapait, encore plus fort.

Pourquoi ? Parce que son passé vivait encore en lui. Dans ses croyances : “Si je ne suis pas utile, je ne vaux rien.” Dans ses réflexes : dire oui à tout, encaisser, taire. Ce n’était pas du passé. C’était son présent.

C’est pareil pour toi : si tu ne revisites pas ce que tu as vécu, ton passé continue d’écrire tes scénarios à ta place. Tu crois décider ? En fait, tu rejoues.

Le passé n’est pas une prison, mais un matériau

La clé, c’est d’arrêter de voir ton passé comme une fatalité. Pépin insiste : tu ne vis pas “dans” ton passé, tu vis “avec”. Et cette nuance change tout.

Ton passé, ce n’est pas une geôle. C’est une matière vivante.

  • Tu peux le revisiter, comme on relit un brouillon.
  • Tu peux le réinterpréter, changer l’émotion que tu y attaches.
  • Tu peux en extraire des croyances toxiques, les mettre en question, les réécrire.

Les neurosciences parlent de “reconsolidation de la mémoire” : revenir sur un souvenir, le revisiter avec de nouvelles émotions, et le modifier durablement. Tu ne changes pas l’événement, mais tu changes sa signification. Et c’est ça qui libère.

Hériter ou subir ?

Ton passé ne commence même pas à ta naissance. Tu portes l’héritage de tes parents, de tes ancêtres. Leurs blessures, leurs croyances, leurs injonctions. Comme ma mère, qui me répétait : “Arrête de vouloir péter plus haut que ton cul.” Ce n’était pas une phrase anodine. C’était une manière de me couper l’accès à mes ambitions.

Et si tu n’en prends pas conscience, tu risques de rester étranger à toi-même. De vivre dans un scénario que tu n’as pas choisi.

Mais hériter ne veut pas dire subir. Tu as le droit de relire. D’accueillir. D’abolir certaines règles, certaines “vérités émotionnelles” qui ne sont pas les tiennes.

Vivre avec, pas malgré

Accepter ton passé, ce n’est pas te résigner. C’est reconnaître qu’il vit en toi, mais qu’il n’a pas le dernier mot.

  • Si tu refuses, tu te condamnes à le répéter.
  • Si tu l’accueilles, tu peux en faire un socle.
  • Si tu le transformes, tu peux avancer plus léger.

C’est ce qu’a compris Séverine. Elle avait grandi dans la peur, avec des crises d’angoisse qui la hantaient. Elle a cessé de vouloir les nier. Elle a appris à vivre avec. Résultat ? La peur n’a pas disparu. Mais elle a cessé de dicter sa vie.

Trois pistes pour apprivoiser ton passé

  1. Mettre des mots : écrire, raconter, dire. Sortir les souvenirs de la mémoire longue pour les regarder en face.
  2. Changer la charge émotionnelle : revisiter un souvenir douloureux en le plaçant dans un autre cadre. Tu n’étais pas seulement victime. Tu étais aussi vivant.
  3. Fabriquer du neuf : de nouveaux souvenirs, de nouvelles expériences. Pas pour effacer. Pour rééquilibrer.

Le vrai sens de la liberté

Bergson disait : “Être libre, ce n’est pas rompre avec son passé. C’est trouver la bonne manière de l’emmener avec soi pour construire l’avenir.”
Ta liberté, ce n’est pas d’effacer. C’est de choisir ce que tu fais de ce qui t’a façonné.

Ton passé n’est pas derrière toi. Il vit en toi. Et tu as deux choix : le laisser te bouffer… ou en faire une force qui t’accompagne.

Les informations publiées sur WhyIsLife.fr ne se substituent en aucun cas à la relation entre le patient et son psychologue ou tout autre professionnel de la santé mentale. WhyisLife.fr ne fait l’apologie d’aucun traitement spécifique, produit commercial ou service. Cet article ne remplace en aucun cas un avis professionnel.

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A propos de l’auteur

Je suis Stéphane Briot, auteur de cet article, coach depuis 2018, fondateur du WhyIsLife.

Et mon vrai terrain de formation, c’est pas une école, c’est la vie. Mon cadre de référence n’est pas académique, il est existentiel.

J’ai traversé 30 ans de chaos, de remises en question, d’obsession pour ce qui fait tenir un être humain debout quand tout s’effondre.
Mon vécu est ma matière première. Jung, Adler, Sinek : ce sont les outils qui m’ont permis de mettre des mots sur le feu intérieur.

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