🔄 “Si ! Tu l’as dit, je le sais !” — Bienvenue dans la boucle infernale
“Tu l’as dit.”
“Heu… non.”
“Si, je te dis ! Je m’en souviens parfaitement.”
“Bah moi, je suis sûr que non.”
“Tu me prends pour une folle ?”
Et voilà.
Le décor est planté.
Le clash est lancé.
Une phrase mal comprise, mal interprétée, mal digérée,
et ça finit en scène de ménage façon Hiroshima.
🧠 Ce que tu vis ? Une collision de réalités
Toi, tu parles de faits.
L’autre, il/elle parle de vécu.
Et ce qu’on oublie trop vite, c’est ça :
Dans un couple, il n’y a pas une vérité. Il y a deux perceptions.
Ce que tu crois avoir dit,
ce que l’autre croit avoir entendu,
ce que chacun ressent,
ce que chacun projette…
Tout se mélange. Tout s’amplifie. Tout s’échauffe.
🧨 Et pourquoi ça explose si vite ?
Parce que derrière le “tu l’as dit”, y’a autre chose.
Un besoin. Une blessure. Une insécurité.
Ce n’est pas juste une histoire de phrase.
C’est une attente :
- Que l’autre te comprenne sans avoir à tout expliquer.
- Qu’il/elle reconnaisse ton émotion.
- Qu’il/elle ne te traite pas comme un.e fou/folle.
Et quand l’autre nie ?
Bam. Tu le vis comme un abandon. Une trahison. Une injustice.
🚩 “Tu me prends pour une dingue ?” = c’est plus une dispute, c’est une lutte identitaire
Quand on en arrive là, on est plus dans le sujet de base.
On est dans une crise d’ego. De reconnaissance. De légitimité.
Tu veux avoir raison ?
Ou tu veux qu’on t’entende ?
Tu veux qu’on plie ?
Ou tu veux qu’on se retrouve ?
Parce que vouloir avoir raison coûte parfois beaucoup plus que ce que tu gagnes.
🛠️ Comment sortir de cette spirale sans exploser ?
Voici des pistes concrètes, à appliquer quand la tension monte :
1. 🧊 Stop immédiat
Stop la montée. Physiquement. Verbalement.
Tu t’arrêtes. Tu respires. Tu dis :
“Attends. Là, on va trop loin.”
C’est pas une fuite.
C’est un choix stratégique : ne pas laisser ton cerveau en mode défense totale.
2. 🎯 Reviens au fait, pas à l’émotion brute
Tu peux dire :
“Ce que tu as entendu t’a blessé, je le vois. Mais moi, ce n’est pas ce que j’ai voulu dire.”
Tu ne nies pas.
Tu différencies intention, perception, effet.
C’est ça qui fait redescendre la pression.
3. 🪞 Reconnais l’émotion, même si tu contestes le contenu
Tu peux dire :
“Je comprends que tu te sois senti.e rejeté.e à ce moment-là. Ce n’était pas mon intention.”
L’autre veut être vu.e.
Pas invalidé.e.
Reconnaître l’émotion, ce n’est pas reconnaître une faute.
C’est reconnaître l’impact.
4. 🧭 Ne cherche pas à avoir raison. Cherche à réparer
Pose-toi une vraie question :
“Tu veux quoi ? Un débat… ou un lien ?”
Parce que si ton but c’est de faire plier l’autre,
t’es pas en couple. T’es en duel.
Et on peut pas construire là-dessus.
Personne ne veut dormir à côté d’un avocat de la défense.
5. 🕯️ Quand ça redescend : répare et clarifie
Une fois calmés, reviens dessus.
Avec du “je”, pas du “tu”.
“Quand tu m’as dit ça, j’ai eu l’impression que…”
“Je t’ai peut-être blessé.e sans m’en rendre compte.”
Pose des mots.
Nettoie les interprétations.
Et reconstruis une base commune.
💬 Et si l’autre reste bloqué sur son point ?
C’est possible.
Parce que chacun a ses blessures, ses filtres, ses automatismes.
Mais ton rôle, c’est pas de le/la “réparer”.
Ton rôle, c’est de rester responsable de ton intention, de ton attitude, de ta posture.
Pas de convaincre l’autre à tout prix.
🔚 En conclusion : dans un couple, la vérité n’est pas un verdict
Tu peux vouloir être compris.
Mais pas au point d’écraser l’autre.
Tu peux vouloir clarifier.
Mais pas au point de nier son ressenti.
Un couple, c’est pas une bataille pour la vérité.
C’est une tentative permanente de cohabitation entre deux univers émotionnels.
Alors quand ça part en boucle ?
Pose la question simple :
Est-ce que j’ai envie qu’on gagne…
ou qu’on se retrouve ?
