🧠 culpabilité et poncifs à deux balles
Tu veux aider ou faire la morale ?
Ce genre de post, t’en vois partout.
Bien torché. Bien formaté. Bien punchliné.
Une liste de vérités qui claquent, version “les 10 fléaux de la société moderne”.
Et ouais, sur la forme, c’est pas faux.
Mais sur le fond ?
C’est surtout culpabilisant, moralisateur, et totalement déconnecté du réel.
Parce qu’en vrai :
- T’as déjà essayé de consoler une solitude crasse avec autre chose qu’un porno quand t’as zéro lien humain sous la main ?
- T’as déjà été en galère de sens, le cerveau cramé, et tenté de “manger équilibré” ?
- Tu connais la violence du quotidien, ou tu fais juste des carrousels stylés entre deux cafés bio ?
On va reprendre cette liste.
Point par point.
Et confronter ça à la vraie vie, pas à un fantasme de moine digital.
🔥 Porno = solitude vendue comme sexe
Vrai.
Mais parfois, le porno, c’est juste ce qui empêche quelqu’un de péter un câble, de craquer, de se sentir encore vivant malgré une vie affective en ruine.
Est-ce qu’on parle des raisons de cette solitude ?
Non. On balance une vérité et on repart en courant.
👉 C’est pas le porno le problème. C’est l’isolement, le manque de lien, la honte d’en parler.
🍻 Alcool = échappatoire vendue comme amusement
Encore une fois, c’est vrai.
Mais est-ce qu’on prend en compte la pression sociale, la misère affective, les traumas enfouis ?
Non. On résume ça à une “fuite”.
Et ça fait quoi pour la personne qui lit ça ?
Elle se sent minable. Encore plus.
👉 Tu veux aider ? Parle d’ancrage, de reconnaissance, de soutien. Pas juste de poison.
🍔 Fast-food = poison vendu comme nourriture
T’as déjà bossé 12h dans un entrepôt, levé à 5h, avec 900 balles à la fin du mois ?
Tu crois qu’à ce moment-là, tu choisis entre tofu bio et double cheese ?
👉 Le problème, c’est pas que le fast-food existe. C’est que pour beaucoup, c’est la seule option qui colle avec leur rythme de survie.
💎 Luxe = vide vendu comme joie
Et alors ?
T’es déjà sorti de la pauvreté ? Tu sais ce que ça fait d’acheter une fringue de marque juste pour te sentir exister dans un monde qui te crache dessus ?
Est-ce qu’on parle du besoin de reconnaissance, de dignité, de se redresser ? Non.
👉 Le luxe est vide quand t’as déjà tout. Il est symbole quand t’as rien eu.
🎮 Jeux vidéo = isolement vendu comme divertissement
Tu veux qu’on parle de répit mental, de connexion sociale à distance, de valve émotionnelle pour ceux qui crèvent d’angoisse ?
Non ?
Trop compliqué ?
👉 Le problème, c’est pas la manette. C’est ce qu’elle compense.
🌟 Célébrités = publicité vendue comme modèle
Oui. Et pourtant, les gens ont besoin d’identification.
Quand t’as pas de mentor, pas de parent inspirant, pas de prof qui croit en toi, tu fais avec ce que t’as.
Et parfois, c’est un rappeur, une actrice, un Youtubeur.
👉 Si on veut éviter ça, faut créer des modèles réels, incarnés. Pas les ridiculiser.
💊 Drogues = engourdissement vendu comme bonheur
Non, mec. Les drogues, c’est souvent la seule issue dans un monde qui n’écoute pas la douleur.
On parle pas d’euphorie. On parle de mettre pause à la terreur intérieure.
👉 La drogue, c’est pas un kiff. C’est un cri. Tu le traites ou tu le juges. Mais choisis.
📱 Réseaux sociaux = likes vendus comme amitié
On le sait tous.
Mais quand t’as pas d’amis réels, que t’as honte de toi, que t’oses pas sortir, un message ou un like, c’est déjà une preuve que tu existes quelque part.
👉 C’est pas la solution. Mais c’est une béquille. Et une béquille, ça aide à marcher.
🚬 Tabac = addiction vendue comme relaxation
Tu veux parler de dépression, d’anxiété, de stress chronique ?
Non, tu balances “addiction”.
Et t’en fais quoi, toi, du mec qui a besoin de fumer pour juste pas exploser ?
👉 On traite pas une addiction par la honte. On traite ça par la présence, par l’écoute, par la réalité.
📲 Défilement = distraction vendue comme détente
Et alors ? T’as vu le monde ?
Angoisse, crise climatique, solitude, chômage, surstimulation…
Tu crois que les gens veulent méditer dans leur salon quand leur tête hurle ?
👉 Le scroll, c’est pas un échec. C’est un signal. Une fatigue. Une perte de repère.
🧨 En conclusion : t’as une conscience ? Très bien. Garde-la pour créer, pas pour condamner.
Tu veux dénoncer les dérives ? Ok.
Mais fais-le en respectant la complexité.
Parce qu’à force de balancer des vérités morales sans nuance, tu fais pas de l’éveil.
Tu fais de la culpabilisation. Du mépris en robe de bienveillance.
On peut critiquer les mécanismes de la dopamine bon marché.
Mais si t’oublies la douleur qui y mène, t’es juste un bourreau de plus.