Censure des émotions non-positives
😷 La tyrannie du smiley
Le développement personnel a été bouffé par un virus. Un virus qui s’appelle positivité obligatoire. Tu pleures ? Tu dramatises. T’es en colère ? Tu vibres pas assez haut. T’as peur ? T’es “pas aligné”. Voilà dans quoi on nage aujourd’hui. Et ça pue.
Sous couvert de “mindset de champion”, on a transformé la tristesse, la colère, l’angoisse en pathologies honteuses.
Si t’es pas en joie 24h/24, c’est que t’as un bug mental à réparer fissa.
Et donc, les émotions négatives sont soit refoulées, soit maquillées, soit punies.
T’as le droit d’exister… à condition de coller au mood Instagram : solaire, performant, lumineux.
Mais voilà la vérité : trop de soleil, ça crame. Trop de lumière, ça aveugle.
🧠 Mindset toxique : un outil de domination
🤬 “Change de mindset” = ferme ta gueule
Tu vas pas bien ? On te sort le manuel :
- Pense positif
- Visualise ton succès
- Sois reconnaissant
Tu viens d’enterrer ta grand-mère, de perdre ton taf ou de vivre une rupture dévastatrice ?
T’as pas le droit d’en parler trop longtemps. T’es dans une “énergie basse”. Tu ralentis les autres. Tu deviens un poids pour la “team croissance”.
Le mindset est devenu un outil d’exclusion.
Il trie les gens : ceux qui “s’élèvent” et ceux qui “s’enlisent”.
Mais bordel, t’es pas un robot.
T’es un être humain. Et un humain, ça pleure, ça doute, ça galère.
Ce qui devrait être un espace d’accueil devient une machine à te formater.
T’as une émotion “basse fréquence” ? T’es toxique. Hop, dehors.
🎭 Le masque émotionnel généralisé
😐 Tout le monde sourit. Mais tout le monde crève dedans.
Le résultat de cette dictature émotionnelle ?
Un monde où tout le monde fait semblant. Où t’as mal, mais tu likes des citations feel-good.
Tu souris en story, et tu pleures dans ton lit. Tu partages de la gratitude, mais tu vis avec un nœud dans le ventre.
Et le pire ? Tu t’en veux.
Tu crois que c’est toi le problème. Que t’as pas assez bossé sur toi. Que t’as “encore des choses à guérir”.
Erreur.
Ce n’est pas toi qui déconnes.
C’est le système qui t’oblige à jouer un rôle alors que t’as juste besoin d’un espace pour respirer, ressentir, hurler, digérer.
Ce qu’on appelle aujourd’hui “pensée positive” n’est qu’un délit de sale gueule émotionnel.
- T’es triste ? T’es rejeté.
- T’es en colère ? T’es dangereux.
- T’es fatigué ? T’es faible.
💣 Répression douce, souffrance réelle
🧨 Rééducation émotionnelle : la nouvelle prison mentale
On parle d’intelligence émotionnelle, mais on ne la pratique jamais.
On t’apprend à contenir, pas à comprendre. À lisser, pas à traverser. À masquer, pas à exprimer.
Conséquences ?
- Anxiété larvée
- Dépression camouflée
- Isolement croissant
- Culpabilité émotionnelle
C’est une guerre douce, mais violente.
Une guerre où tu dois faire comme si t’avais tout compris. Comme si tout allait bien.
Sinon, tu perds ton badge de “personne éveillée”.
🛠 Ce que tu peux faire (vraiment)
🧰 Le kit de survie émotionnel du Héros Cagoulé
T’es pas obligé de jouer le rôle du coach intérieur au sourire Ultra Brite.
Ce que tu peux faire maintenant, c’est :
- Accueillir tes émotions comme des signaux, pas des défauts
- Écrire ce que tu ressens, sans chercher de leçon ou de conclusion
- Identifier quand tu te forces à aller bien, juste pour rentrer dans le moule
- Nommer précisément ce que tu vis : peur, honte, solitude, rage… (va chercher dans ton vrai lexique, pas celui du dev’ perso aseptisé)
- Partager ton état avec quelqu’un de sûr. Un vrai. Pas un influenceur du bonheur.
Et surtout : arrête de te juger d’être humain.
🧨 Ce que ce système crée (et cache)
🕳 Une fosse commune émotionnelle
La positivité forcée, c’est pas juste une mode. C’est une stratégie sociale de contrôle. Parce qu’un peuple qui pense “positif” tout le temps, c’est un peuple qui ne se rebelle plus. Qui ne remet pas en cause. Qui avale les couleuvres en se disant que “tout est apprentissage”.
- Tu souffres ? C’est une “leçon de vie”.
- Tu crèves de solitude ? C’est une “invitation à l’introspection”.
- T’as plus de sens ? “Reprogramme ton mindset”.
Résultat ? Un monde anesthésié.
Hyper connecté. Mais émotionnellement débranché.
Et c’est là que tu meurs à petit feu. Le corps debout, l’âme en cendres.
🧿 Conclusion : la révolution sensible
T’as le droit d’aller mal.
T’as le droit de douter.
T’as le droit de hurler dans ton coussin et de dire : “J’en peux plus.”
T’as pas besoin d’un mindset en béton armé.
T’as besoin d’un espace où tu peux respirer sans avoir à performer.
C’est ça, la vraie guérison.
Pas le sourire forcé. Pas les affirmations bullshit.
Mais la putain d’acceptation radicale de ce que tu ressens, ici et maintenant.
Alors, à ton tour.
Ne laisse personne t’enfermer dans le rôle de la personne “éveillée”.
Sois juste vivant. Pleinement. Salement. Humainement.
🧯 Comment ne pas en arriver là ?
Tu veux vraiment évoluer ?
Commence par te foutre la paix.
Commence par fermer la porte à la comédie collective.
Tu n’es pas un smiley sur pattes. Et tu n’as aucune putain d’obligation d’être inspirant quand t’es au fond du trou. Ce que tu ressens est légitime, même si ça fait peur, même si ça met mal à l’aise ceux qui t’entourent.
Alors quoi faire ?
- Crée-toi un sas de décompression : écris, hurle, tape dans un coussin, mais arrête de te contenir.
- Choisis une personne safe à qui parler sans filtre. Une seule. Mais vraiment.
- Arrête de suivre les pages “vibes only” et remplace-les par des contenus qui respectent toute ta palette émotionnelle.
- Mets-toi une règle : une émotion = un espace d’expression, pas un couvercle.
Et surtout :
Entoure-toi de gens qui acceptent ta lumière, mais aussi tes putains d’ombres.
Sinon ? Tu deviens un fantôme socialement poli.
T’as pas été foutu sur cette Terre pour faire bonne figure.
T’es là pour ressentir, t’incarner, vivre. Même salement. Même en vrac. Même pas prêt.
Sors-toi du moule. Et ressens. C’est ça, la vraie putain de liberté.