Tu as besoin de souffrir, c’est ta façon d’exister
Écoute.
Je vais te le dire cash, parce qu’on va pas tourner autour du pot pendant trois plombes :
Tu te fais mal pour sentir que t’existes.
Pas parce que t’es maso, pas parce que t’aimes la douleur, pas parce que t’es foutu.
Non.
Parce que t’as jamais appris autre chose.
Et ouais, ça fout la rage quand tu réalises ça.
Pourquoi t’en es là ?
Tu crois que t’aimes souffrir, mais non.
Tu t’y es juste habitué. La souffrance, c’est ton vieux pull moche : il gratte, il pue, mais c’est le seul truc dans lequel tu te sens “chez toi”.
On t’a appris très tôt que :
- quand tu vas bien, personne te regarde
- quand tu fais mal, on t’écoute
- quand tu tiens le coup, on s’en fout
- quand tu souffres, tu deviens intéressant.
Et ça, Aristote l’avait déjà pigé il y a vingt siècles : on devient ce qu’on répète.
Toi, tu répètes la souffrance.
Et elle finit par devenir ton identité.
Le piège invisible
Le truc tordu, c’est que tu ne t’en rends même plus compte.
Tu ne dis pas :
« Je veux souffrir. »
Tu dis :
« Je veux que ça s’arrête… mais bizarrement, je fais tout pour que ça continue. »
Et ça te rend dingue.
Parce que tu t’épuises, tu t’accroches, tu t’écorches… et dès que la vie te fout un peu la paix, tu cherches inconsciemment un truc qui fait mal.
- Un conflit.
- Un souvenir.
- Une comparaison dégueulasse.
- Une exigence irréaliste.
- Un reproche que tu t’inventes.
- Un problème qui n’existe pas.
Tout pour retrouver ce putain d’état qui t’a sculpté.
Nietzsche le disait bien : on préfère le connu, même s’il fait souffrir, à l’inconnu qui pourrait nous libérer.
La douleur, c’est ton repère.
Le calme, c’est le vide.
Et le vide, ça te fout la trouille.
Ce que raconte ta souffrance
Elle dit :
« Regarde-moi. »
« Reconnais-moi. »
« Valide-moi. »
« Dis-moi que j’ai une raison d’exister. »
Le drame, c’est que tu n’as jamais appris à exister autrement qu’en crise.
Tu t’es construit dans l’effort.
Dans le chaos.
Dans la pression.
Dans “je serre les dents et j’encaisse”.
Le problème, c’est que ton cerveau croit que c’est ta zone de sécurité.
Tu peux aller lire toutes les études de psychologie que tu veux, mais la plus importante est celle sur la tolérance à la détresse :
plus on vit dans la merde longtemps, plus on la considère comme normale.
C’est pour ça que tu t’y replonges.
Pas par choix.
Par réflexe.
Et si tu arrêtais de te battre contre toi ?
Tu veux que ça change, mais tu t’en veux d’être “comme ça”. Ça sert à rien. Tu peux pas te haïr en espérant te transformer. La honte n’a jamais guéri personne.
Alors, viens. On souffle. On calme le jeu.
Epicure disait : le bonheur, c’est juste l’absence de trouble. Pas les grandes extases. Pas l’illumination. Juste… le calme.
Tu vois ce silence à l’intérieur ?
Celui que tu évites comme un con parce qu’il te fout la chair de poule ?
C’est là que tu vas devoir aller.
Mais pas tout de suite.
Pas d’un coup.
Pas en mode soldat.
D’abord, tu te prends dans les bras.
Oui, toi.
Même si ça te parait con.
Et tu t’apprends un truc que personne t’a appris : t’as pas besoin de souffrir pour mériter d’exister.
Alors comment on fait, concrètement ?
Déjà, on arrête de chercher la douleur comme GPS.
Tu vas te construire un truc qui s’appelle la présence.
Je te donne des pistes simples, efficaces, applicables aujourd’hui :
- quand tu sens que tu t’auto-sabotes, tu fais pause
- tu nommes ce que tu ressens, juste pour l’apprivoiser
- tu fais un truc minuscule qui ne fait pas mal (vraiment minuscule)
- tu observes que t’es encore vivant, même sans souffrir
- tu recommences demain
C’est tout. On avance petit. Mais on avance. Et tu vas voir : le reste suit.
Les psychologues qui bossent sur la thérapie d’acceptation et d’engagement (ACT) l’ont compris : on ne guérit pas en éliminant la douleur, mais en arrêtant d’y habiter.
Tu ne vas pas devenir quelqu’un d’autre
Tu vas devenir toi sans les chaînes.
Tu vas apprendre que t’as le droit :
- d’aller bien sans avoir peur
- de poser ton sac sans t’effondrer
- d’être heureux sans devoir te justifier
- de ne pas tout porter pour exister
Et tu vas comprendre un truc essentiel :
Souffrir, ça t’a permis de survivre.
Mais ça ne t’aidera jamais à vivre.
Sénèque le disait : le temps, on ne l’a pas en trop, on le gaspille.
Alors arrête de perdre tes années à te battre contre un fantôme.
Regarde-moi.
T’es là.
Fatigué, cabossé, sensible — et putain, tellement en vie.
Tu n’as pas besoin de souffrirpour être réel.
Tu peux exister autrement.
Si tu veux, on ouvre ce chemin ensemble.
Tu viens ?



