Réussir, c’est pas “ne jamais lâcher”

“Réussir, c’est juste une question d’endurance” ? Faux. Sans réseau, argent, santé mentale ou soutien, tu peux ramer toute ta vie sans résultat. Ce genre de phrase nie les inégalités. Oui, il faut s’accrocher, mais avec lucidité, pas en se flagellant. Réussir, c’est avancer, pas s’épuiser à prouver.

“Ceux qui réussissent sont ceux qui ne lâchent rien” : vraiment ?

“La réussite, c’est pas une question de chance. C’est une question d’endurance. Ceux qui gagnent, ce sont ceux qui ne lâchent jamais rien.”

reussir

T’as sûrement déjà entendu cette phrase. Elle est censée te motiver, te pousser à te battre, à “ne rien lâcher”.

Mais si on gratte un peu la peinture dorée, on découvre une injonction brutale, culpabilisante, et hautement toxique.

Parce que cette phrase, bien que partiellement vraie, efface tout un pan de la réalité : le contexte, les inégalités, le poids du passé, les circonstances.

Et si on ne la déconstruit pas, elle peut faire plus de mal que de bien.

🧨 Une vérité tronquée qui culpabilise ceux qui galèrent

Oui, l’endurance compte. Oui, la constance est précieuse.
Mais non, ce n’est pas suffisant.

Parce que si tu répètes à quelqu’un qui rame depuis 10 ans que “ceux qui ne lâchent rien finissent toujours par réussir”, tu lui balances surtout un message caché :
👉 “Si t’as pas réussi, c’est que t’as pas assez bossé. C’est ta faute.”

Tu vois le problème ?
Ça nie tout le reste.
Ça nie que certaines personnes partent à poil là où d’autres sont en costard-cravate avec un carnet d’adresses en or.

🧱 Ce qui peut réellement t’empêcher de réussir

Voici une petite liste, non exhaustive, des freins concrets, tangibles, systémiques à la réussite. Des trucs qu’on ne dit pas dans les vidéos “motivation brute”.

1. Ton point de départ

Tu viens pas tous du même monde.

  • Si t’as grandi dans un environnement stable, aimant, encourageant, c’est pas pareil que si t’as dû survivre dans une famille dysfonctionnelle, violente ou absente.
  • Si t’as eu accès à de la culture, à des livres, à un ordi, à Internet, à des gens qui te poussent… t’as pas la même base de jeu.

2. Ton capital social

C’est moche à dire, mais le réseau compte.

  • Une recommandation change une vie.
  • Une intro au bon moment t’ouvre une porte que tu n’aurais jamais pu forcer seul.
  • Et parfois, c’est même pas une question de talent, juste de présence au bon endroit, au bon moment.

3. L’argent

Tu veux lancer ton projet ? Super.
Mais avec quoi tu manges pendant ce temps ?

  • Tu bosses 40h par semaine pour payer tes factures ?
  • T’as des enfants ?
  • T’as pas un rond pour te former, te déplacer, te rendre visible ?

La précarité freine tout. Pas parce que t’es pas motivé. Mais parce que t’as pas de marge de manœuvre.

4. Les différences structurelles

Genre, classe, couleur de peau, orientation sexuelle, lieu de naissance…
Tout ça joue. Que tu le veuilles ou non.

On parle de réussite, mais pas dans un monde neutre.
Certains doivent prouver 10 fois plus pour obtenir 10 fois moins.

5. La santé mentale

Dépression, trauma, anxiété, TDAH, burn-out, fatigue chronique…

Tu peux avoir la meilleure volonté du monde, si ton corps ou ton cerveau flanche, t’es au ralenti. Et tu vois tous les autres “réussir” pendant que toi, t’essaies juste de tenir debout.

🎯 Alors, faut-il tout abandonner ?

Non.
Mais faut arrêter de croire que l’endurance suffit à tout.

La réussite, c’est un mélange complexe :

  • de patience,
  • de résilience,
  • de ressources,
  • de réseau,
  • de timing,
  • et oui, parfois, de chance.

Ceux qui ne lâchent rien n’ont pas toujours raison.
Et ceux qui lâchent ne sont pas forcément faibles.
Parfois, lâcher, c’est survivre. C’est se préserver. C’est mieux redémarrer plus tard.

💡 Et alors, qu’est-ce qu’on fait vraiment pour réussir ?

1. On regarde où on part

Sois lucide sur ton contexte. Ton énergie. Tes moyens.
Tu peux avoir de grandes ambitions. Mais adapte ton rythme.

2. On arrête la comparaison

Les réussites éclairs que tu vois sur Insta, TikTok ou LinkedIn, c’est du storytelling marketé.
Tu ne vois jamais les galères, les doutes, les nuits blanches, les échecs.

3. On pose des bases solides

Avant de vouloir “réussir”, assure-toi d’être aligné avec ton pourquoi.
Parce que sans ça, même si tu réussis, tu finiras vide. Épuisé. Dégouté.

4. On s’entoure

Cherche des gens vrais, qui savent ce que c’est de ramer.
Des personnes qui ne te balancent pas des “tu peux tout si tu veux”, mais qui te disent :
“Je vois ton combat. T’es pas seul. Et on va faire un bout de chemin ensemble.”

✨ Conclusion : Oui, il faut s’accrocher. Mais pas au prix de ton humanité.

La réussite, c’est pas un sprint. C’est pas une ligne droite.
C’est une construction lente, parfois invisible, souvent ingrate.
Et elle commence par l’acceptation de ta réalité.

Alors oui, tiens bon.
Oui, sois endurant.
Mais ne te détruis pas à vouloir ressembler à une success-story préfabriquée.

T’as le droit d’aller lentement. T’as le droit de galérer. T’as même le droit de changer de cap.

Ceux qui réussissent ? Ce sont pas juste ceux qui “ne lâchent rien”.
Ce sont ceux qui avancent, un pas après l’autre, même quand c’est flou. Même quand c’est long. Même quand ça tremble.
Et ça, c’est déjà une putain de victoire.

🚫 Si tu veux un sauveur, ferme l’onglet.
✅ Si tu veux avancer, c’est par ici que ça se passe.

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