Ma parano : être le centre de toutes leurs discussions
Dans ta tête, ça pourrait bien se passer un peu comme ça :
La vérité c’est que je flanche, il suffit juste de me planter devant une foule pour que ça se gâte. Ce n’est même pas la foule en elle-même. Plutôt l’idée que chacun, à cet instant précis, pourrait se concentrer sur moi, me percer à jour, analysant un à un mes petits tics, mes faiblesses.
En fait, je suis convaincu que chaque fois que quelqu’un me regarde ou me parle, il se fait tout un film à menant des attaques sur ma petite personne. Que ça soit dans ma posture, dans mon style vestimentaire ou même dans mes blagues que je pense, par moment, très bonnes. Allez comprendre !
Quand je suis face aux autres, j’ai l’impression d’être constamment sur le fil, à devoir justifier mes choix et mes paroles. C’est épuisant ! Parce que ces mêmes gens s’accordent le droit de me juger sur mes erreurs, mes bourdes et même mes victoires, peu importe si ce qu’ils pensent est vrais ou faux, mais c’est ce qui me met mal à l’aise. C’est dingue, non ?
Pourquoi je flippe quand je dois m’exprimer
Le fait est que je suis à fond dans ma tête, je pense, je réfléchis et le verdict est sans appel : je me trouve nul. Et venir déverser mon ennui à des gens qui s’attendent à tout sauf à ça, franchement, qui a vraiment besoin de ça dans sa soirée ?
Moi-même, je me demande comment ils font pour rester autour de moi parfois. Alors oui, je suis mal à l’aise, parce que je n’arrive pas à comprendre comment on pourrait me trouver intéressant.
En plus, j’ai toujours peur de dire une connerie, de bafouiller ou de perdre mes mots. Je suis terrorisé à l’idée de me ridiculiser devant tout le monde. C’est comme si leur opinion sur moi était gravée dans le marbre après chaque interaction. Et là, je me dis bon sang, pourquoi moi ? Pourquoi je ne peux pas être « normal » et avoir une conversation comme tout le monde ?
Alors là, ça fait un bazar dans ma tête
Alors voilà, j’ai un flot continu de pensées négatives qui bousculent ma tête. Ça me fait perdre mes moyens, tout le temps. C’est comme si je devais escalader l’Everest alors que je n’ai jamais fait d’alpinisme de ma vie. Toute cette pression, toute cette attente, cela me donne la sensation d’étouffer.
C’est comme si je combattais un ennemi invisible, sans visage. Pas facile de combattre quelque chose quand on n’en connaît ni la forme, ni le nom, ni la nature. Alors je me sens toujours pris au dépourvu, les jambes qui tremblent, le cœur qui bat vite. Presque à chaque interaction, je m’attends à un verdict terrible, comme si on me disait : « Tu n’as pas été à la hauteur. »
Alors quand je suis face aux autres, je suis pas vraiment présent. Je suis plutôt pris dans un combat intérieur, essayant de combattre tous ces monstres que j’ai créés moi-même. Pas facile de parler du foot, de la météo, des derniers films sortis quand tu te mènes une bataille digne de l’Odyssée dans ta tête.
Je suis fatigué de me sentir comme ça, de vivre sous l’emprise de cette peur constante. Mais je sais malheureusement pas vraiment comment arrêter tout ça. C’est comme être sur un manège qui tourne sans arrêt, mais de ce genre où tu ne peux pas descendre tant que le tour n’est pas fini. Alors je tourne, encore et toujours. Et je dois bien vous avouer une chose : j’ai le tournis.
Comment je vis avec ma parano
C’est un vrai casse-tête, tu vois. Parfois, je suis en mode auto-analyse constante. Je m’observe, j’inspecte chaque mot qui sort de ma bouche, chaque geste que je fais et j’essaye de calculer l’impact que cela pourrait avoir sur les autres. Je suis toujours en mode « alerte » et je n’arrive pas à me détendre.
Le pire c’est quand on est autour d’une table et qu’il faut parler. Oh là là ! Je préfère mille fois écouter les autres et hocher la tête pour faire semblant d’être d’accord. Mais dès que la parole me revient, c’est le drame. Je tourne en rond, j’hésite, je bafouille et je finis par lancer une connerie monumentale pour briser le silence.
Tu vois, pour moi, c’est comme si les autres étaient constamment en mode jugement. Tu vois le genre ? Comme si chacun avait une petite feuille de papier et un stylo pour noter mes qualités et défauts à chaque phrase que je prononce. C’est stressant à mort et je n’arrive pas à faire avec.
Comment je m’en sors
Je t’avouerai que je n’ai pas encore trouvé la clé. J’essaie de travailler sur moi, à travers différentes méthodes : médiation, thérapies, lectures, sport, etc. Mais c’est dur tu sais, ce n’est pas du jour au lendemain que ça se résout. C’est un travail de longue haleine, un combat quotidien.
Mais ce qui m’a permis de tenir jusqu’à présent, c’est de me dire que ce n’est pas grave de tout contrôler. Que même si je fais des bourdes, si je dis des conneries, ça ne changera pas l’opinion que les autres ont de moi. Que oui, nous sommes tous jugés, mais que ce jugement est éphémère et ne définit pas qui on est réellement.
Mais j’essaie, petit à petit, de lâcher prise. D’accepter que je suis comme je suis, avec mes forces et mes faiblesses. Et que si des gens ne m’apprécient pas pour ça, alors ils ne méritent pas que je m’inquiète pour eux. C’est encore un long chemin à parcourir, mais je sais qu’au bout du tunnel, il y a une vie où je peux enfin me sentir à l’aise avec moi-même.
Ma vie avec la parano, c’est pas une partie de plaisir. C’est un pataquès de doutes, de questionnements et d’anxiété quasi non-stop. La moindre parole ou geste peut virer au casse-tête chinois, car je me sens constamment jugé, scruté, épié. Ça peut paraître fatigant, hein ? Et bien pardi, ça l’est ! Mais c’est mon boulet, et je le traîne, tant bien que mal.
Mais tu sais quoi ?
C’est pas parce que j’dois gérer cette parano que j’vais me laisser abattre. J’ai décidé de m’en sortir, de choper le taureau par les cornes et de bosser sur moi-même. Ça passe par de la méditation, du sport, de la thérapie et surtout, surtout, par une dose massive d’auto tolérance.
Parce que ouais, on fait tous des conneries, on dit tous des absurdités, et ça, ça n’a pas besoin d’être noté sur une petite feuille de papier. Alors oui, j’ai encore un tas de routes à parcourir et un sacré morceau à grignoter.
Mais j’vais y arriver, doucement mais sûrement, à me sentir bien dans ma peau, avec mes qualités, mes défauts, et ma parano. Le combat est rude, pénible, mais j’vais pas lâcher le morceau, c’est pas dans mes habitudes.