Pourquoi nommer ses émotions ?
Nommer une émotion, c’est comme mettre un visage sur un ennemi invisible.
Le simple fait de l’identifier te donne une prise, un moyen de la gérer. Et pour bien nommer son émotion, autant avoir une bonne liste des émotions à disposition.
Tant qu’une émotion reste floue, elle te contrôle, elle dicte tes réactions, souvent de manière imprévisible.
Mais une fois nommée ? Tu reprends les rênes.
Mettre de la distance, retrouver le contrôle
Tout d’abord, nommer une émotion permet de prendre de la distance aves ce que tu ressens.
Plutôt que de se dire « Je suis anxieux, » on peut dire « Je ressens de l’anxiété. » Tu vois la nuance ?
- Dans le premier cas, tu es complètement englouti par l’émotion.
- Dans le deuxième, tu crées un espace entre toi et ce que tu ressens, comme si tu l’observais à travers une vitre, tu reprends la main.
Et puis, ça clarifie l’esprit. Ton cerveau adore mettre des étiquettes sur les choses. Ça l’aide à traiter l’information plus efficacement.
Quand tu nommes ce que tu ressens, tu libères de l’énergie mentale, tu vois plus clair, tu es plus apte à prendre des décisions rationnelles.
Identifie tes émotions, et tu auras aussi une meilleure communication.
Essaie de dire à quelqu’un « Je me sens mal » et compare avec « Je suis anxieux à cause de mon travail. » Dans le deuxième cas, ton interlocuteur a plus d’infos pour comprendre ce que tu traverses, et peut-être même pour t’aider.
Et je ne te parle même pas de l’impact sur ta santé mentale.
Les émotions refoulées ou mal identifiées peuvent se transformer en stress chronique, déclencher des maux de tête, des insomnies, et d’autres problèmes de santé.
Nommer une émotion n’est pas un acte anodin. C’est comme allumer une lampe dans une pièce sombre.
D’un coup, tout est plus clair, et tu peux enfin voir ce qui t’entoure et où tu marches.
Comment nommer l’émotion ?
Tu n’as pas besoin d’un doctorat en psychologie pour mettre un nom sur ce que tu ressens.
L’émotion n’est pas un monstre insaisissable; elle fait partie de toi, de ta chair, de tes os et de ton âme.
D’abord, le mot-clé : ressens. Avant d’essayer de mettre une étiquette sur ton émotion, laisse-toi submerger par elle.
Oui, tu as bien entendu, ne fuis pas. Ferme les yeux, respire profondément, et demande-toi : « Qu’est-ce qui se passe en moi, là, maintenant ? »
- Est-ce une boule dans l’estomac ?
- Un sentiment de légèreté ?
- Un poids sur la poitrine ?
Maintenant, parlons concret. Pour identifier ton émotion, utilise un vocabulaire émotionnel riche.
Ne te contente pas de dire « Je vais mal » ou « Je suis bien ». Es-tu angoissé, exalté, irrité, serein ?
Plus tu seras précis, mieux tu comprendras ce qui se passe en toi. Utilise une roue des émotions, si ça t’aide. Oui, ça existe, et non, ce n’est pas pour les enfants.
Et sache que se tromper, c’est humain. Même si tu te plantes en essayant de nommer ton émotion, tu as fait un pas vers la compréhension de toi-même.
Le tuto pour nommer ses émotions
Place à du concret, du palpable. Voici comment tu peux identifier et nommer une émotion comme la honte en quelques étapes. Tu peux aussi utiliser la roue des émotions dans ton quotidien.
Allez, en route pour le tuto :
Étape 1: Pause et introspection
Arrête-toi un instant, surtout si tu sens que quelque chose cloche. Prends une grande respiration, ferme les yeux si ça t’aide, et recentre-toi.
Étape 2: Scan corporel
Écoute ce que ton corps te dit. As-tu des sensations physiques particulières ? Pour la honte, ça pourrait être des joues rouges, un regard fuyant, une envie de disparaître.
Étape 3: Check mental
Quelles pensées traversent ton esprit ? « Je suis nul », « Je suis un échec », « Je n’aurais jamais dû faire ça ». Ce genre de pensées négatives est un signal fort que tu pourrais ressentir de la honte.
Étape 4: Contexte
Qu’est-ce qui a déclenché ces sensations et ces pensées ? As-tu commis une erreur au travail ? As-tu dit quelque chose que tu regrettes ? Le contexte peut te donner des indices précieux sur l’émotion que tu ressens.
Étape 5: Nomme l’émotion
Avec toutes ces données, essaie de nommer ce que tu ressens. Si tout pointe vers des sentiments d’inadéquation, d’échec, et un désir de te cacher, alors oui, tu ressens probablement de la honte.
Étape 6: Validation
Si tu doutes encore, imagine d’autres émotions et vois si elles « collent » à ce que tu ressens. Par exemple, est-ce de la tristesse ? De la colère ? Si ces émotions ne correspondent pas à tes symptômes, alors tu es sans doute sur la bonne voie en identifiant la honte.
Exemple concret : La Honte
Parlons d’une émotion négative pour bien illustrer le propos. Imaginons que tu viens de faire une présentation au travail, et tu as totalement oublié ton discours.
- Pause et introspection: Tu prends une minute pour respirer dans un coin tranquille.
- Scan corporel: Tu sens ton visage brûlant, et tu n’oses pas croiser le regard de tes collègues.
- Check mental: La phrase « Je suis incompétent » tourne en boucle dans ta tête.
- Contexte: Le déclencheur ici est clairement ta présentation ratée.
- Nomme l’émotion: Avec ces indices, tu peux assez sûrement dire que tu ressens de la honte.
- Validation: La colère ne semble pas appropriée ici, et tu n’es pas triste, mais vraiment, tu te sens minable.
Tu vois, c’est aussi simple que ça. Pas besoin de faire des nœuds au cerveau.
Autre exemple : l’anxiété
Étape 1: Pause et introspection
T’as l’impression que quelque chose ne va pas ? Fais une pause. Oui, juste là, où que tu sois. Respire profondément pour te recentrer.
Étape 2: Scan corporel
Tu sens ton cœur battre à cent à l’heure ? Ta respiration est-elle rapide ou superficielle ? As-tu les mains moites ? Tout ça sent l’anxiété à plein nez.
Étape 3: Check mental
Qu’est-ce qui se passe dans ta tête ? Des pensées catastrophiques comme « Et si tout allait mal ? » ou « Je ne vais jamais y arriver » te harcèlent ?
Étape 4: Contexte
Réfléchis à ce qui a déclenché ces symptômes. Est-ce parce que tu as un entretien d’embauche demain ? Parce que tu dois parler à quelqu’un d’un sujet délicat ?
Étape 5: Nomme l’émotion
Si ton corps est en alerte, que ton esprit est envahi par des pensées anxieuses et que le contexte t’indique un événement stressant à venir, tu es en plein dans l’anxiété, mon ami.
Étape 6: Validation
Questionne-toi encore pour être sûr. Est-ce que ça pourrait être de l’excitation ? Non, l’excitation ne te donne pas cette boule au ventre et ces pensées noires.
Exemple concret
Imaginons que tu dois prendre un avion demain, et tu n’as jamais aimé voler.
- Pause et introspection: Tu te poses deux minutes, assis tranquillement.
- Scan corporel: Ton cœur bat vite, tes mains sont moites, tu respires mal.
- Check mental: Tu te répètes sans cesse des choses comme « Et si l’avion s’écrase? » ou « Je ne pourrai pas gérer ça. »
- Contexte: Le déclencheur est clairement ton vol prévu demain.
- Nomme l’émotion: C’est de l’anxiété, pas de doute là-dessus.
- Validation: Ce n’est pas de la simple nervosité ou de l’excitation, c’est bien plus oppressant.
Tada ! Tu viens de nommer et de comprendre ton émotion.
Le fait de savoir ce que c’est te donne déjà un peu plus de contrôle dessus.
Et ne l’oublie pas, même si c’est inconfortable, cette émotion a aussi quelque chose à t’apprendre.
Petit guide des signes physiques
Voici une petite liste des émotions les plus communes et de leurs signes physiques les plus reconnaissables
Colère:
- Muscles tendus
- Respiration accélérée
- Poings serrés
- Rougeur du visage
- Lire l’article sur la colère
Joie:
- Sourire, éclat dans les yeux
- Sensation de légèreté
- Énergie accrue
- Peau plus chaude
- Lire l’article sur la joie
Tristesse:
- Épaules tombantes
- Regard vers le bas ou lointain
- Sensation de lourdeur
- Pleurs ou envie de pleurer
- Lire l’article sur la tristesse
Angoisse:
- Respiration rapide ou superficielle
- Cœur qui bat fort
- Mains moites
- Tension dans la mâchoire ou le front
- Lire l’article sur l’angoisse
Peur:
- Pâleur
- Tremblements
- Sueurs froides
- Dilatation des pupilles
- Lire l’article sur la peur
Dégoût:
- Grimace
- Sensation de nausée
- Recul ou éloignement
- Poils qui se hérissent
- Lire l’article sur le dégout
Surprise:
- Yeux écarquillés
- Bouche ouverte
- Corps en alerte, prêt à agir
- Cœur qui bat plus fort, brièvement
- Lire l’article sur la surprise
Honte:
- Rougeur au visage
- Regard fuyant ou baissé
- Sensation de chaleur sur le visage
- Posture repliée, épaules en avant
- Lire l’article sur la honte
Quand ça pèse sur le ventre ou la poitrine
Poids sur le ventre
- Anxiété: Une anxiété prolongée peut donner une sensation de noeud ou de poids dans le ventre.
- Stress: Le stress aigu peut également te faire sentir comme si tu avais une boule dans le ventre.
- Peur: L’adrénaline déclenchée par une peur soudaine peut se manifester par une tension dans le ventre.
Poids sur la poitrine
- Tristesse: Une tristesse profonde peut souvent donner la sensation d’un poids sur la poitrine, comme si quelque chose t’écrasait.
- Anxiété: Encore elle. Oui, l’anxiété peut aussi se manifester par une pression ou un serrement au niveau de la poitrine.
- Stress: Dans les cas de stress élevé, tu peux avoir l’impression qu’un poids te comprime la poitrine.
Autres émotions possibles
- Colère rentrée: Parfois, quand tu n’exprimes pas ta colère, elle peut se manifester par un poids dans la poitrine ou le ventre.
- Honte: Cette émotion peut aussi se traduire par une lourdeur, surtout au niveau de la poitrine, comme si tu étais écrasé sous le jugement – réel ou imaginé – des autres.
Te voilà désormais mieux équipé pour faire face à toutes ces émotions qui peuvent traverser durant la journée. A toi de jouer !
Et ne te colle pas la pression, apprendre à bien discerner les émotions demande du temps.
C’est quelque chose que nous n’apprenons pas lorsque nous sommes enfants, alors que ça nous serait bien utile.
A l’âge adulte, les apprentissages demandent un peu plus de temps et d’effort, et ça vaut le coup. Ne lâche pas.