📜 La loi PACTE : une entreprise, des profits… et maintenant du sens ?
Une loi pour réconcilier le fric et l’intérêt général
La loi PACTE, votée en 2019, c’est pas juste un acronyme un peu pompeux pour juristes en manque de reconnaissance (même si, bon…).
C’est la tentative du gouvernement français pour refondre le capitalisme à la sauce XXIe siècle.
PACTE, ça veut dire : Plan d’Action pour la Croissance et la Transformation des Entreprises.
En gros, comment faire grossir les boîtes sans qu’elles écrasent tout sur leur passage. Comment leur permettre d’innover, d’embaucher, de se moderniser, tout en alignant croissance économique et impact social ou environnemental.
Mais attention, hein : on ne parle pas d’un grand retournement humaniste.
On parle d’un capitalisme qu’on essaie de rendre plus digeste. Moins brutal. Plus “acceptable socialement”.
🧠 À quoi elle sert, vraiment, cette loi ?
🎯 Les objectifs affichés : faire évoluer le rôle de l’entreprise
Avant PACTE, une entreprise servait à une seule chose : faire gagner de l’argent à ses associés.
Avec PACTE, l’État dit aux dirigeants :
« Et si, en plus, tu participais au bien commun ? »
Concrètement, la loi propose aux entreprises de réécrire leur ADN autour de trois piliers :
- Intégrer les enjeux sociaux et environnementaux dans la gestion
- Redéfinir leur “raison d’être” (c’est-à-dire : à quoi tu sers, au-delà du fric ?)
- **Adopter le statut d’entreprise à mission, pour les plus motivés
C’est un changement de perspective : on passe d’une entreprise pour les actionnaires à une entreprise pour la société (en théorie, du moins).
🏗️ Ce que ça change, concrètement (ou pas)
✅ Ce que la loi a réellement apporté
- Une porte d’entrée légale pour les boîtes qui veulent faire autrement
- Un cadre clair pour celles qui veulent afficher leur engagement
- Un alignement plus fort entre valeurs, mission, et décisions stratégiques
- Un effet de levier RH/marketing pour attirer talents, clients et investisseurs sensibles à l’impact
❌ Mais aussi pas mal de flou
- Aucune obligation : tout repose sur la bonne volonté des dirigeants
- Aucune sanction si les engagements ne sont pas tenus
- Un encadrement trop mou : la sincérité des missions n’est pas contrôlée
- Le greenwashing a encore de beaux jours : il suffit d’écrire trois lignes sur l’écologie dans les statuts pour faire illusion
💥 Pourquoi cette loi, maintenant ? (spoiler : c’est pas que pour sauver les arbres)
1. Parce que le monde change… et que les entreprises doivent suivre
Les jeunes veulent du sens.
Les consommateurs veulent de la cohérence.
Les investisseurs veulent de l’impact.
Alors forcément, si les entreprises veulent continuer à recruter, à vendre, à lever des fonds, elles doivent incarner autre chose que “plus de profit”.
2. Parce que l’État a besoin d’elles pour faire le taf
On ne va pas se mentir : l’État est à sec, et il a compris que pour bouger les lignes sur le climat, l’emploi ou la justice sociale… il devait embarquer les boîtes dans la danse.
La loi PACTE, c’est aussi ça : une délégation subtile des responsabilités.
🎭 Et si c’était surtout un bon coup de com’ ?
Simon Sinek dit que “les gens n’achètent pas ce que tu fais, mais pourquoi tu le fais”.
Le gouvernement l’a bien compris. Et certaines entreprises aussi.
Résultat : certaines déclarent une “raison d’être” comme on sort un slogan de pub.
Elles ne changent pas leurs pratiques, elles changent juste leur storytelling.
Psychologue Michael Gazzaniga parle de “rationalisation morale” : ce petit truc qui nous permet de croire qu’on est bons… même quand nos actes disent l’inverse.
C’est exactement ce que certaines boîtes ont compris : on n’a pas besoin d’être vertueux, il suffit d’avoir l’air vertueux.
🌱 Mais si on veut vraiment faire évoluer l’économie ?
Le problème n’est pas la loi PACTE.
Le problème, c’est ce qu’on en fait.
Tu peux t’en servir pour poser une vraie vision, questionner tes pratiques, réconcilier tes choix économiques avec tes valeurs profondes.
Ou tu peux t’en servir pour faire joli sur ton site.
Comme toujours, le cadre est là. Mais l’intention, l’impact, la sincérité… ça reste entre tes mains.