Changer de look, c’est pas forcément se libérer : et si tu changeais juste de prison ?
Tu crois avoir choisi ? Vraiment ?
🤔 Changer, oui. Mais pourquoi ?
Tu portais des jupes courtes, parce qu’on te disait que “ça t’allongeait la jambe”.
T’étais petite, alors fallait “mettre en valeur”.
Puis t’as décidé d’écouter ta foi.
Tu as choisi de couvrir ton corps.
Des jupes longues, plus sobres, “par respect”.
Et tu t’es sentie “plus jolie”, “plus en paix”, “plus toi”.
Mais libre, vraiment ?
Ou simplement validée dans un autre système ?
Carl Rogers l’explique : tant qu’on agit pour mériter de l’amour ou de l’approbation – même spirituelle – ce n’est pas une libération, c’est une dépendance conditionnée.
Les apparences changent, mais les chaînes restent
Tu dis que tu te sens “plus belle”.
Mais par rapport à quoi ?
À l’image d’avant que tu considères désormais comme “trop sexualisée” ?
À l’image projetée par ta nouvelle communauté de foi ?
Tu dis que tu as “préféré écouter le Christ”.
Mais qui t’a dit ce que le Christ attendait de toi ?
Est-ce Lui que tu entends ? Ou le filtre des autres ?
Parce que si tu dois t’excuser d’avoir été différente avant…
📌 C’est pas une guérison.
📌 C’est une reconversion normative.
Changer de norme, ce n’est pas s’en libérer
🔄 La prison du regard existe aussi en version sacrée
Tu ne vis plus pour séduire.
Mais tu vis pour “plaire à Dieu”.
Tu ne t’habilles plus pour les hommes.
Mais tu t’habilles en fonction d’une idée très humaine de ce qu’est “être une bonne croyante”.
Tu crois t’être affranchie des diktats du monde.
Mais tu t’es parfois enchaînée aux injonctions de la “pureté”.
Et ces injonctions-là sont parfois encore plus invisibles. Plus violentes. Plus indiscutables.
Brené Brown en parle dans Le pouvoir de la vulnérabilité : la honte religieuse liée au corps peut être plus perverse que la pression sociale. Parce qu’elle est portée comme une vertu.
Les injonctions changent. Mais la soumission reste.
- Avant tu devais plaire aux hommes.
- Maintenant tu dois “honorer Dieu”.
- Mais dans les deux cas… tu te regardes à travers des yeux extérieurs.
Clarissa Pinkola Estés, dans Femmes qui courent avec les loups, parle de ces costumes de “bonnes filles” qu’on enfile pour être aimées. Et de cette intuition sauvage qu’on muselle pour rester “spirituellement correcte”.
Et si la vraie liberté, c’était de ne rien devoir prouver ?
💥 Ton corps, ton vêtement, ton chemin. Point.
Tu peux t’habiller long. Tu peux t’habiller court.
Tu peux te couvrir, te dévoiler, rester entre les deux.
Mais tant que tu ressens le besoin d’expliquer, de justifier, de convaincre… c’est pas encore libre.
Ni Dieu, ni ton feed Instagram, ni ton cercle religieux n’a besoin d’approuver ce que tu portes.
Pas même toi, dans ta version jugeante.
Ce n’est pas ton style qui dit si tu es fidèle.
C’est ton degré de paix avec toi-même.
📓 Exercice introspectif : “Pour qui tu vis, vraiment ?”
- Liste ce que tu as changé dans ton apparence ces 3 dernières années.
- Pour chaque item, écris : “Je l’ai fait pour…”
- Demande-toi :
- Est-ce une conviction intime ?
- Ou une peur de ne plus appartenir à un groupe ?
- Et si j’étais seule, sans jugement… est-ce que je continuerais ce choix ?
La vraie foi ne t’enferme pas. Elle t’ouvre.