🚩 Le sexisme ordinaire : pas violent, mais sacrément toxique
On pense souvent que le sexisme, c’est uniquement le harcèlement, l’agression, le commentaire gras ou la main au cul.
Mais non.
Le sexisme, il est souvent planqué. Sournois. Intégré. Quotidien.
Il est dans la blague “inoffensive”. Dans la remarque “maladroite”. Dans le “c’est pas méchant”.
C’est ce qu’on appelle le sexisme ordinaire. Et il fait des ravages.
🧠 Le sexisme ordinaire, c’est quoi exactement ?
C’est l’ensemble des paroles, comportements, attitudes ou jugements qui banalisent, valident ou perpétuent des inégalités entre les sexes…
… souvent sans même s’en rendre compte.
Il n’est pas forcément crié. Il n’est pas toujours frontal.
Mais il installe un climat, il renforce des stéréotypes, il use les nerfs.
Et surtout : il conditionne.
📋 Des exemples bien concrets (et bien lourds)
Voici quelques classiques que t’as sûrement déjà entendus (ou sortis sans réfléchir) :
- “Tu devrais sourire plus, t’es jolie quand tu souris.”
- “T’as tes règles ou quoi ?”
- “Tu t’y connais en mécanique ? Pas commun pour une fille.”
- “C’est un vrai mec, lui !”
- “Elle a réussi ? Elle a couché avec le patron ou quoi…”
- “Je te laisse la vaisselle, t’es meilleure que moi.”
- “Les femmes sont plus sensibles, les hommes plus rationnels.”
Ces phrases, elles paraissent anodines.
Mais elles nourrissent un système de représentations qui attribue à chacun une place :
la femme décorative, douce, discrète, maternelle.
l’homme fort, dominant, ambitieux, logique.
🔁 Ce n’est pas une gaffe, c’est un programme mental
Le problème avec le sexisme ordinaire, c’est qu’il s’auto-entretient.
On le banalise.
On en rit.
On le tolère “parce que c’est pas méchant”.
Et à force de ne pas le relever, il s’installe.
Tu ne remarques même plus que les femmes doivent encore prouver qu’elles sont compétentes,
pendant que les hommes partent avec le bénéfice du doute.
Tu ne vois plus que les petites filles entendent dès l’enfance qu’elles doivent être sages, jolies, douces, pendant que les garçons ont le droit de courir, taper, s’affirmer.
💥 Et les conséquences ? Invisibles, mais violentes
1. Ça fatigue.
À force de devoir décoder chaque remarque, chaque geste, chaque regard.
C’est un épuisement mental permanent.
2. Ça isole.
Tu passes pour “la reloue” si tu relèves.
Donc tu te tais. Tu prends sur toi. Tu t’éteins.
3. Ça ralentit.
Une femme qui doit sans cesse “prouver” qu’elle est légitime perd de l’énergie qu’un mec n’a même pas à dépenser.
4. Ça valide des injustices plus graves.
Ce climat de banalisation ouvre la porte aux comportements plus violents.
Parce qu’à force de tout minimiser… on finit par ne plus rien voir.
🧭 Que faire face au sexisme ordinaire ?
1. 🗣 Ouvrir ta gueule (avec discernement)
Tu peux dire :
“Ce que tu dis là, c’est sexiste. Peut-être pas volontairement. Mais ça l’est.”
Tu mets un mot. Tu poses un cadre.
Sans hurler. Mais sans laisser passer.
2. 👀 Apprendre à repérer les automatismes
Observe tes réactions.
Tes réflexes.
Les rôles que tu attribues sans réfléchir.
Le sexisme, c’est pas que l’autre. C’est aussi ce que tu répètes sans le savoir.
3. 🧹 Déconstruire = désapprendre
Ce que t’as appris petit ne vaut pas forcément dans le monde adulte.
Les croyances sur les genres, les rôles, la “nature” féminine ou masculine…
Ce sont des scripts. Pas des vérités.
❤️ Le respect, ça commence dans les détails
Tu veux un monde plus égalitaire ?
Commence par écouter ce que l’autre vit.
Pas ce que toi, tu ressens quand tu te fais reprendre.
Parce que le vrai sexisme ordinaire, c’est aussi ça :
Se sentir agressé.e… juste parce que quelqu’un ose te dire qu’une phrase n’était pas neutre.
🔚 En conclusion : Le sexisme ordinaire, c’est pas une bourde. C’est une norme déguisée.
Et si tu veux que ça change,
faut pas attendre que les lois fassent le boulot.
Faut commencer par toi. Par ton langage. Par ta posture.
Le changement commence pas par un slogan.
Il commence quand tu refuses de participer, même en silence, à la merde ambiante.