📚 Le parfait lexique des féministes radicales
Bienvenue dans la jungle linguistique du féminisme hardcore. Ici, chaque mot pèse, tranche, enferme ou dénonce. On ne parle plus, on nomme. On ne pense plus, on corrige.
Et gare à celui ou celle qui utilise un terme sans en avoir le manuel d’utilisation certifié par la police du genre.
Tu veux survivre à une conversation avec une féministe radicale ?
Faut maîtriser le lexique. Ou fuir.
1. “Allié” — synonyme de “mec docile et silencieux”
Tu croyais que t’étais un homme déconstruit ?
Que tu pouvais discuter d’égal à égal ?
Erreur.
T’es pas un homme.
T’es un allié.
Un rôle à part. Une case spéciale. Un tampon tamponné “non menaçant (à surveiller)”.
Tu n’es pas inclus dans le “nous”, tu gravites autour.
Avec humilité.
Et si possible… en te taisant.
2. “Mansplaining” — toute parole masculine > interruption oppressive
Tu expliques quelque chose ?
Tu exprimes ton point de vue ?
Tu tentes, maladroitement, d’argumenter ?
Mansplaining.
Point final.
Tu savais pas ? T’as tort.
Tu savais ? Tu prends trop de place.
Tu tentes d’être pédagogue ? Tu infantilises.
Tu respires trop fort ? Tu fais de l’airsplaining.
3. “Charge mentale” — outil de mesure à sens unique
Concept crucial. Utilisé à toutes les sauces.
La charge mentale, c’est ce qui fait qu’une femme pense à tout, pour tout le monde.
Et elle le fait même si tu crois aider.
Tu cuisines ? Bravo.
Mais tu n’as pas prévu de le faire.
Donc, charge mentale toujours présente.
Checkmate.
Et attention : elle ne se quantifie pas.
Elle se ressent. Et si tu ne la ressens pas, c’est que tu contribues à l’oppression.
4. “Safe space” — zone sans contradiction masculine
Le “safe space”, c’est un sanctuaire.
Un territoire sacré où l’on peut s’exprimer sans risquer le doute, la contradiction, la nuance.
Tu veux débattre ? Tu menaces la sécurité.
Tu veux nuancer ? Tu minimises.
Tu comprends pas ?
C’est normal. T’es pas là pour comprendre.
T’es là pour valider et t’éduquer.
5. “Patriarcat” — mot magique, explication universelle
T’as une promotion ? Exception.
T’en rates une ? Patriarcat.
Tu traverses la rue ? Patriarcat.
Il pleut ? Encore lui.
Le patriarcat, c’est le grand monstre invisible qui structure tout.
Et même si t’es une femme puissante, reconnue, millionnaire,
tu restes opprimée. Par essence.
C’est le code source du système.
Et si tu ne le vois pas, c’est qu’il fonctionne parfaitement.
6. “Sororité” — solidarité exclusive, à condition d’être d’accord
Tu penses différemment d’une autre femme ?
Tu interroges la radicalité ?
Tu refuses le langage imposé ?
Adieu sororité.
La sororité, c’est pas l’union. C’est l’uniformité.
C’est aimer les sœurs… tant qu’elles ne dévient pas de la ligne.
Sinon ?
T’es une traîtresse. Une vendue. Une internalisée.
7. “Déconstruction” — processus permanent, jamais terminé (surtout pour toi)
Tu crois être déconstruit.e ?
Tu fais erreur.
La déconstruction est infinie.
Chaque jour, tu dois gratter encore ton éducation, ton langage, ton regard.
Et si tu penses que tu ne fais plus d’erreurs ?
C’est que tu as besoin d’être recadré.e.
8. “Consentement” — ultra-clé, sauf quand c’est “systémique”
Tu veux parler de nuance dans les rapports ?
Tu oses dire que certaines femmes aussi abusent ?
Tu penses qu’un homme peut être vulnérable ?
“Tu fais du ‘whataboutism’.”
“Tu décentres le débat.”
“T’as pas compris la structure du pouvoir.”
Ferme ta gueule. Consentement = unilatéral quand ça les arrange.
9. “Témoignage” — parole sacrée, preuve ultime
Dans cette sphère, le témoignage vaut verdict.
Tu racontes → on te croit.
Tu contredis → tu nies.
Tu poses des questions → tu violentes.
Le témoignage est intouchable, même si contradictoire, daté ou invérifiable.
Le vécu est la loi. L’émotion, la preuve.
10. “Violence symbolique” — argument fourre-tout
Tu n’as rien dit d’agressif, rien fait de mal ?
Tu existes.
Tu regardes. Tu parles. Tu respires.
Et donc tu imposes une violence symbolique.
Tu es blanc ? C’est violent.
Tu es hétéro ? C’est dominant.
Tu n’es pas d’accord ? C’est oppressant.
Le réel n’a plus besoin d’être tangible. Il suffit qu’il soit perçu.
11. “Éducation” — ce que tu dois subir, pas ce que tu proposes
Quand tu dis “je veux apprendre”, on t’explique.
Quand tu dis “je ne suis pas sûr”, on te classe.
Quand tu dis “je vois les choses autrement”, on te “rééduque”.
L’éducation féministe radicale n’est pas un échange.
C’est une transmission descendante.
Toi, tu écoutes. Et surtout, tu ne corriges rien.
12. “Neutralité” — synonyme de lâcheté, voire de trahison
Tu refuses de prendre parti trop vite ?
Tu cherches à comprendre les deux versions ?
Tu veux prendre du recul ?
“Tu es complice.”
“Tu protèges l’agresseur.”
“Tu n’es pas safe.”
La neutralité n’est plus une posture de réflexion.
C’est une faute politique.
13. “Trigger warning” — alarme de confort mental
À l’origine, un outil d’empathie.
Aujourd’hui ?
Une barrière contre le débat.
Tout peut “trigger”.
Un mot mal choisi.
Un ton. Une idée. Une œuvre. Une discussion.
Résultat ? On ne parle plus. On marche sur des œufs.
14. “Validisme” — dernière carte du bingo oppression
T’as osé dire “t’es pas fou quand même ?” → validiste.
T’as suggéré un effort, une responsabilité → validiste.
T’as parlé d’autonomie ? → tu nies la souffrance.
Le validisme devient l’ultime reproche à sortir quand tous les autres sont épuisés.
15. “Gaslighting” — ou comment toute divergence devient manipulation
T’as dit “je crois pas que ce soit arrivé comme ça” ?
T’as demandé une précision ?
T’as dit “j’ai pas la même perception” ?
➡️ Gaslighting.
Le gaslighting, dans sa vraie définition, c’est faire douter quelqu’un de sa réalité.
Mais là, c’est devenu un joker émotionnel.
Dès que tu remets en question, tu manipules.
16. “Toxicité masculine” — formule prête à l’emploi
Un homme a des émotions contenues ?
Toxicité masculine.
Il prend de la place ?
Toxicité masculine.
Il n’est pas d’accord ?
Toxicité masculine.
Ce terme est devenu le couvercle universel pour refermer toute tentative de nuance.
Et tant pis si, à force, on ne distingue plus les connards des hommes normaux.
17. “Safe” — nouveau critère de sélection sociale
Avant on choisissait ses potes pour leur humour, leur profondeur, leur complicité.
Maintenant ?
Il faut qu’ils soient “safe”.
Mais “safe” comment ?
➡️ Selon des critères mouvants, implicites, souvent impossibles à satisfaire sans se renier.
Le danger ?
Tu passes plus de temps à prouver que t’es safe… qu’à être toi.
18. “Énergie masculine/féminine” — quand la spiritualité recycle les vieux clichés
Tu pensais que les archétypes avaient disparu ?
Raté.
Bienvenue dans le grand retour de :
- “Elle est dans son énergie féminine.”
- “Il faut honorer le masculin sacré.”
- “Reconnecte-toi à ta puissance cyclique.”
Spoiler : c’est souvent du patriarcat en version quartz rose.
Mais comme ça parle “chakra”, ça passe.
19. “Mec hétéro blanc cis” — pack complet de soupçons
T’as ce combo ?
Félicitations : tu coches toutes les cases de la domination structurelle.
Et ça veut dire quoi ?
➡️ Que peu importe ce que tu dis, fais ou ressens…
Tu parles depuis une position de pouvoir. Et donc, tu la fermes.
20. “Décentrer son regard” — traduire : ta parole n’est pas prioritaire
Tu veux donner ton point de vue ?
On t’invite à “décentrer ton regard”.
C’est joli. C’est doux.
Mais en vrai ?
On te dit que ce que tu penses n’a pas de place ici.
🔚 En conclusion : un lexique, ou une langue d’exclusion ?
Ce lexique n’a pas été créé pour rien.
Il a été utile, révélateur, structurant.
Mais dans les mains des plus rigides,
il est devenu une arme. Un système de contrôle. Une frontière.
Parce qu’un mot, sorti du dialogue, devient un mur.
Et qu’à force de parler en code… plus personne ne se parle.
Alors tu veux avancer ?
Commence par parler vrai.
Pas par empiler les mots qui te donnent raison avant même d’avoir écouté.