L’histoire du courage
On te l’a vendue comme ça. Là où le héros serre les dents, fonce tête baissée dans la bataille, encaisse les coups, relève la tête et balance une punchline badass. Une version hollywoodienne, virile, musclée, qui réduit le courage à l’art de se battre.
Et si c’était beaucoup plus subtil que ça ?
Si t’es comme la plupart des gens que j’accompagne, t’as déjà confondu ténacité et courage. Tu t’es battu contre toi-même, contre les autres, contre la vie, et t’as cru que c’était ça, être fort. Sauf que parfois, se battre, c’est la fuite la plus noble qu’on ait trouvée pour ne pas ressentir.
Aujourd’hui, on va tout remettre à plat. Parce que le vrai courage n’a pas besoin de gants de boxe, mais d’une lucidité brutale, d’un cœur qui se remet en jeu, et d’un égo qu’on ose mettre au placard.
Se battre, oui. Mais contre quoi, bordel ?
Beaucoup se battent pour fuir
Tu veux qu’on parle vrai ? OK. T’as probablement appris très jeune à « être fort ». À ne pas pleurer. À te relever sans te plaindre. À serrer les dents. Et t’as confondu ça avec du courage.
Mais en vrai, t’étais juste en train de t’anesthésier. Parce que le combat, quand il devient réflexe, ce n’est plus une force : c’est une fuite. Une manière déguisée de ne jamais ressentir l’abandon, la peur, la honte, la solitude.
- Tu bosses comme un taré pour ne pas penser à ton vide intérieur.
- Tu challenges tout le monde pour ne pas montrer à quel point tu doutes de ta propre valeur.
- Tu t’énerves vite, parce que t’as pas appris à nommer ce que tu ressens, juste à l’éteindre par la colère.
Le courage, ce n’est pas d’être un soldat. C’est d’oser déposer les armes.
Le vrai courage, c’est l’acceptation
Oser se voir tel qu’on est, sans filtre
Être courageux, c’est regarder en face ce que t’as toujours esquivé. Pas pour te flageller. Pas pour t’excuser. Juste pour reconnaître. Nommer. Accueillir. Et ça, crois-moi, ça fout mille fois plus les jetons que de se battre.
- Le courage, c’est de dire : “Là, j’ai peur.”
- C’est d’admettre : “Je me sens paumé, inutile, pas à la hauteur.”
- C’est d’oser parler de ce qui fait honte. De ce qui brûle sous la peau.
Et ça, ça demande un cran monumental. Parce que ça te rend vulnérable. Nu. Humain. Et dans un monde où on t’a appris à porter une armure, te foutre à poil, c’est un putain d’acte révolutionnaire.
👉 À faire maintenant : Écris noir sur blanc une chose que tu caches aux autres (et à toi-même). Juste ça. Une phrase. Tu verras comme ça secoue.
Le courage, c’est de choisir autrement
Faire un pas dans une direction nouvelle… même flippante
T’as remarqué ? Quand tu te bats, tu répètes souvent les mêmes schémas. Tu changes de décor, pas de scénario. Parce que ça, tu sais faire. T’as l’impression d’agir. De maîtriser. Mais en vrai, t’es juste dans la boucle.
Le vrai courage, c’est de faire le pas que tu redoutes. Le pas que t’as jamais fait.
- Dire non, là où t’as toujours dit oui.
- Dire oui, là où t’as toujours fui.
- Demander de l’aide.
- Lâcher une posture.
- Te remettre en question, profondément.
Ce n’est pas spectaculaire. C’est silencieux, lent, fragile. Mais putain que c’est puissant. C’est là que tu deviens vraiment libre. Quand tu choisis autre chose. Quand tu sors du scénario qu’on t’a collé à la naissance.
👉 À faire maintenant : Repère une situation où tu réagis toujours pareil. Puis, engage-toi à faire le truc que t’as jamais osé faire, même petit. Un SMS. Un silence. Une absence. Mais change la réponse.
Le courage, c’est la constance, pas le coup d’éclat
Se relever, même sans public, même sans lumière
Le plus dur, ce n’est pas de se battre un jour. C’est de se battre chaque jour sans gloire, sans témoin, sans fin immédiate. C’est de continuer à bosser sur toi quand plus personne ne te regarde. Quand c’est chiant. Quand c’est lent. Quand t’as l’impression que ça sert à rien.
C’est là qu’on voit les vrais courageux. Pas dans les vidéos motivantes à la con. Mais dans les petites décisions quotidiennes, les renoncements discrets, les choix chiants.
- Manger sain alors que t’as juste envie de bouffer ton stress.
- Aller marcher alors que t’as pas envie de bouger ton cul.
- Dire “non” alors que tu veux plaire.
- Travailler ton projet alors que Netflix t’appelle.
👉 À faire maintenant : Note trois choses chiantes mais utiles que tu refuses souvent de faire. Et choisis d’en faire une, là, ce soir. Juste pour prouver que t’es vivant.
Le courage, c’est de rester humain
Pas parfait. Juste vrai.
On a tous peur d’être faibles. D’être jugés. De rater. De ne pas être assez. Et on croit que le courage, c’est de faire croire qu’on est au-dessus de ça. Grosse erreur.
Le vrai courage, c’est de dire : “J’ai peur. Mais j’avance quand même.”
C’est d’oser être humain, avec ses failles, ses limites, ses élans. D’oser aimer, pardonner, se pardonner. D’oser dire : “Je ne sais pas.”
Et surtout, d’oser être soi. Même si ça ne rentre pas dans les cases. Même si ça ne plaît pas.
👉 À faire maintenant : Demande-toi : “Où est-ce que je fais semblant, pour qu’on m’aime, pour qu’on me valide ?” Et imagine ce que tu pourrais dire, faire, être, si tu décidais de ne plus faire semblant.
Se battre est une posture. Être courageux, c’est un choix.
Alors non, le courage ce n’est pas juste se battre. Parfois, c’est au contraire arrêter. Se poser. Se regarder en face. Pleurer. Demander. Avouer. Lâcher.
- Et puis recommencer.
- Encore.
- Et encore.
- Pas pour gagner. Mais pour être aligné.
Parce que le vrai courage, c’est de vivre vraiment, même quand c’est inconfortable. Même quand ça secoue. Et surtout, quand personne ne t’applaudit.
Tu ne seras peut-être jamais un héros aux yeux du monde.
Mais si tu deviens un héros à tes propres yeux, là, tu auras tout gagné.