🤐 Pourquoi plus personne ne critique sur LinkedIn ?
Ce silence qui dit beaucoup
Tu l’as déjà senti, ce malaise ?
Un post vide, creux, formaté… et pourtant : des centaines de likes, des dizaines de commentaires enthousiastes.
Et toi, tu lèves un sourcil. Tu sens bien qu’il y a un bug. Mais tu te tais.
Parce que critiquer, aujourd’hui, c’est s’exposer.
Parce que LinkedIn, c’est plus une vitrine qu’un terrain de jeu.
Et dans cette vitrine, tout le monde veut briller – pas déranger.
Alors on commente à côté. On valide mollement.
On laisse passer des absurdités en costard, parce que le silence est plus “pro” que l’honnêteté.
Mais pourquoi cette auto-censure généralisée ?
Et qu’est-ce que ça dit de nous, en vrai ?
Allez, on ouvre la boîte. Avec douceur. Et un peu de lucidité aussi.
🔹 1. La peur du bad buzz
😬 Personne ne veut être le rageux de service
Sur LinkedIn, tu ne critiques pas. Tu “partages ton regard”.
Mais attention : pas trop fort, pas trop tranché, pas trop différent.
Parce que la critique est devenue suspecte.
On la confond avec une attaque. Un “mauvais esprit”. Une vibration toxique.
Alors tu ravales ton avis. Tu commentes en mode aseptisé :
“Merci pour ce partage inspirant, ça me donne à réfléchir 🧠”
Traduction : j’ai rien pigé, mais je préfère dire merci que “c’est bidon”.
🔍 C’est quoi le vrai danger ici ?
On perd la liberté d’expression dans un espace qui se prétend professionnel.
Parce qu’on confond bienveillance et mollesse.
Et ça, c’est pas anodin. C’est le symptôme d’une société qui privilégie l’image au fond.
🧠 Le psychologue Albert Ellis parlait de “peurs irrationnelles du rejet social”.
Et LinkedIn en est le théâtre parfait.
🔹 2. Le retour d’ascenseur implicite
🤝 C’est pas un réseau de débat, c’est un réseau de deals
Tu commentes chez moi, je commente chez toi.
Tu likes mon post, je te tague dans le mien.
Bienvenue sur LècheDin.
Pas de place pour le désaccord. Parce que le désaccord ne convertit pas.
Il divise. Il irrite. Et dans une logique d’influence, ça coûte trop cher.
Ce qu’on appelle “communauté” devient un club de validation mutuelle.
Personne ne veut perdre sa place à la table.
Alors on s’aligne. On lisse. On joue le jeu.
Mais à quel prix ?
À celui de la sincérité. À celui de la pensée libre.
👉 La philosophe Hannah Arendt disait que “le mal commence quand on ne peut plus parler librement.”
Même dans un open space numérique.
🔹 3. L’algorithme déteste la nuance
🤖 Plus tu consens, plus tu es récompensé
Tu veux de la visibilité ?
Écris des banalités enrobées de storytelling :
- “Ma mère m’a appris la résilience”
- “J’ai échoué 14 fois avant de réussir”
- “J’ai pleuré dans les toilettes, et là j’ai compris”
Et BOOM. 1000 likes. 50 partages.
Mais dis quelque chose de vrai, de nuancé, de critique ?
Tu passes sous le radar.
📉 L’algorithme ne veut pas de complexité.
Il veut du clivant viral ou du consensuel mou.
Et comme le clivant fait peur à la “marque personnelle”, tout le monde choisit… le mou.
Résultat ?
Un réseau qui s’auto-alimente de pensées tièdes et de punchlines recyclées.
Et une pensée critique réduite à des messages privés : “J’ai adoré ton commentaire, mais j’ai pas osé liker.”
🔹 4. L’angoisse de l’employabilité
🧑💼 Faut rester “pro”… même quand c’est absurde
LinkedIn, c’est pas juste un réseau.
C’est un CV vivant. Une vitrine. Une zone de danger si tu sors du cadre.
Alors on s’auto-censure. Par réflexe. Par prudence.
Parce qu’un recruteur, un client, un collègue peut tomber sur ton post.
Et dans ce monde-là, avoir une opinion devient risqué.
Tu critiques un post sur le “leadership authentique” ?
Tu deviens suspect. “Pas corporate”. “Trop émotionnel”. “Trop politique”.
Alors tu replies :
“Belle réflexion. Merci pour l’inspiration 🙌”
🤯 C’est fou, non ?
On vit une époque où le courage de dire est perçu comme une menace pour ta carrière.
🔹 5. Tout le monde veut garder sa place au banquet
👑 Et personne n’ose dire que le roi est nu
Tu te rappelles de cette histoire ?
Un roi tout nu. Un peuple qui fait semblant de le trouver élégant.
Jusqu’à ce qu’un enfant dise : “Mais il est à poil !”
Bah LinkedIn, c’est ça. En costard.
Tout le monde voit que c’est creux. Vide. Performé.
Mais personne ne veut risquer l’exclusion sociale.
Parce que ça coûte cher de sortir du rang.
Et que l’appartenance vaut plus que la vérité dans un monde de “personal branding”.
🎓 Une étude de Solomon Asch sur le conformisme montre que 75 % des gens préfèrent donner une mauvaise réponse… si tout le groupe la donne aussi.
LinkedIn est devenu un théâtre. Et dans ce théâtre-là, la critique est un crime de lèse-majesté.
🎯 Et maintenant, on fait quoi ?
On se tait ? On joue le jeu ? On like sans penser ?
Non.
Mais on choisit nos batailles.
👉 Commence par t’autoriser la nuance.
👉 Pose des questions plutôt que de donner des leçons.
👉 Commente avec intégrité plutôt qu’avec stratégie.
Et surtout… ose être un peu dissonant.
Pas pour le buzz.
Pas pour l’ego.
Mais pour le vrai.
Parce que le vrai, aujourd’hui, c’est rare. Et précieux.