Quand ton émotion te dérange : mode d’emploi
Tu vois, on nous répète partout : “Écoute tes émotions.”
Mais personne ne nous dit quoi en foutre une fois qu’on les a entendues.
Tu l’écoutes, ta peur. Et ensuite ?
Tu la remercies ? Tu la jettes ? Tu l’enterres ? Tu la domptes ? Tu lui réponds ?
Et quand c’est la honte qui parle ? Ou la tristesse ? Ou pire encore : la colère qu’on n’a jamais osé exprimer ?
Alors oui. Écoutons. Mais parlons enfin de ce qui se passe juste après.
Ce moment fragile. Ce moment bordélique. Ce moment où tu ne sais plus si tu es en train de guérir… ou juste de t’effondrer.
🧠 Une émotion, ce n’est pas un guide. C’est un signal.
🔥 Ce n’est pas une vérité. C’est un message.
Quand tu ressens quelque chose, ce n’est pas une injonction.
Ce n’est pas : “Tu ressens ça, donc tu dois faire ça.”
C’est : “Tu ressens ça… donc il se passe quelque chose en toi.”
Et c’est ça, le premier pas.
Juste ça : accepter qu’il se passe quelque chose.
Sans tout de suite vouloir réparer, comprendre, expliquer.
La psychologue Susan David, spécialiste de l’agilité émotionnelle, dit :
“L’émotion est une donnée, pas une directive.”
Alors avant de “faire”, commence par sentir.
Avant d’interpréter, laisse résonner.
C’est pas confortable, je sais. Mais c’est là que ça commence à vivre.
🕳️ Et quand ce que t’entends, t’as pas envie de l’entendre ?
😩 Quand ton émotion dit “J’ai mal”, “Je veux fuir”, “Je ne supporte plus”…
Fais un stop écrit. Pas mental. Écrit.
Prends une feuille. Note :
- “Ce que je ressens là, c’est : …”
- “Ce que cette émotion me dit, c’est : …”
- “Ce que je n’ai pas envie d’entendre, mais que je dois regarder, c’est : …”
Et puis ajoute cette phrase, brutale mais vraie :
“Si ce que je ressens me met autant mal, c’est que ça touche un truc vrai.”
Pas besoin de régler. Pas besoin d’aimer.
Juste nommer ce qui gratte. Ce qui pique. Ce qui fout le bordel.
Tu peux même glisser un exemple :
“Je suis en colère. Et ce que je n’ai pas envie d’entendre, c’est que j’ai laissé quelqu’un dépasser mes limites. Encore. Et que je me suis tue. Encore.”
En posant ça à plat, tu reprends la main.
Tu ne subis plus l’émotion. Tu la regardes. Tu décides de ce que tu veux en faire.
Et ça, c’est déjà une victoire.
🌱 Une émotion, quand elle est écoutée, peut devenir une ressource.
✨ Pas un mode d’emploi. Mais un point de contact avec toi-même.
Alors non, écouter tes émotions ne te dira pas quoi faire.
Mais ça peut te montrer ce qui compte.
Et c’est là que le vrai taf commence.
Ce que tu ressens te montre où ça frotte entre ta vie et ta vérité.
Ce que tu ressens t’indique où tu t’es trahi, où tu t’es tu, où tu n’as pas posé de limite.
C’est désagréable ? Souvent.
C’est utile ? Toujours.
Mais pour ça, il faut un espace sûr.
Un lieu, un moment, une personne… où tu peux dire ce que tu ressens sans devoir tout résoudre dans la foulée.
🎯 Alors, on fait quoi après avoir écouté ?
🎒 Tu te poses. Tu accueilles. Tu réponds. Parfois, tu nourris. Parfois, tu recadres.
Écouter une émotion, c’est comme écouter un enfant qui pleure.
Tu ne vas pas lui dire “OK, t’as pleuré, donc je vais changer toute ma vie”.
Tu vas d’abord le prendre dans les bras.
Lui dire “Je t’entends. T’as raison d’avoir mal.”
Et ensuite, ensemble, vous verrez quoi faire.
Avec tes émotions, c’est pareil.
- La colère te parle d’une frontière violée.
- La tristesse te parle d’un lien brisé.
- La peur te parle d’un besoin de sécurité.
- La honte te parle d’un écart entre ton vécu et ton besoin d’amour.
Mais ce n’est pas l’émotion qui décide.
C’est toi.
Toi, une fois que tu as écouté.
Toi, une fois que tu t’es respecté.
Toi, une fois que tu as posé tes mots, ton rythme, ta direction.
🔧 Concrètement, voilà ce que tu peux faire :
- Nomme l’émotion sans jugement : “Je ressens de la colère. Je ressens du dégoût. Je ressens de la honte.”
- Demande-toi d’où elle vient : “Qu’est-ce qui a déclenché ça ? À quoi ça me renvoie ?”
- Cherche le besoin caché : “Qu’est-ce que ça dit de moi ? De ce que je veux protéger ?”
- Décide de ce que tu fais avec : agir ? écrire ? parler ? pleurer ? respirer ? poser une limite ?
- Rappelle-toi que tu peux changer d’avis demain. Ce que tu ressens maintenant n’est pas figé. C’est vivant.
📚 À lire si tu veux aller plus loin :
🪞En vrai ? Écouter ses émotions, c’est un acte de courage.
Ce n’est pas pleurnicher.
Ce n’est pas se complaire.
C’est faire le choix de ne plus s’anesthésier.
Et c’est ce choix-là qui te rend vivant.
Tu peux avancer. Même si tu ne sais pas encore comment.
Tu peux poser une main sur ton émotion, comme sur une bête sauvage.
Tu peux lui dire : “Je t’ai entendue. Et je vais faire de la place pour toi.”
Pas pour te plier à elle. Mais pour ne plus te fuir.
Et ça, c’est le début d’une vraie transformation.