Débattre sur les réseaux sociaux : quelle utilité ?

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Quand Substack et ses newsletter deviennent un pseudo café philo

A quoi servent les “débats” en ligne ? Spoiler : pas grand-chose, à part nourrir l’égo, collectionner des likes et s’offrir une petite montée d’adrénaline entre deux mails au taf.

Le débat en ligne, cette grande messe numérique où tout le monde veut avoir raison sans jamais écouter l’autre, c’est un peu comme hurler dans une salle pleine de gens qui portent tous des casques antibruit.

Parfait, on va plonger dans la crasse.

Un ring sans règles ni arbitre

Débattre sur les réseaux, c’est pas un dîner entre adultes civilisés. C’est un putain de ring de MMA, sans arbitre, sans règles, sans code d’honneur.

C’est l’arène romaine version Twitter ou TikTok : tu balances ton avis, tu te fais bouffer ou acclamer, et basta. Tout le monde se fout du fond, ce qui compte c’est la claque que t’arrives à coller à ton opposant avec une punchline bien sale.

C’est pas une conversation, c’est une baston de coqs boostés aux likes.

T’as beau venir avec des arguments, des sources, un minimum de réflexion… si en face t’as un connard avec une vanne bien tournée et deux mèmes dans la poche, t’es mort.

Parce que la vérité, la logique ou la complexité, ça pèse pas lourd face à une vanne qui claque ou un raccourci qui cogne.

Et comme l’algorithme kiffe le clash, il pousse tout le monde à rentrer dans le tas. Calme-toi, t’auras moins de vues.

Personne n’est là pour écouter. On s’en bat les couilles de ce que t’essaies de dire. Les gens attendent leur tour pour balancer leur tirade, ou juste pour te sauter à la gorge.

On est dans le domaine du spectacle, pas du débat. Un jeu de rôle où chacun campe son personnage : le militant, le cynique, l’intello de comptoir, le troll professionnel.

Et dans ce théâtre à ciel ouvert, c’est celui qui gueule le plus fort ou qui insulte le plus finement qui gagne la médaille du jour.

Tu crois que c’est du dialogue ? Non mon pote. C’est du bruit. Du bruit en boucle. Un concours de bites idéologiques.

Allez, on continue à dérouiller ce cirque numérique.

L’illusion de l’échange

Tu crois que tu débats ? Tu crois que t’échanges ? Que tu dialogues ? Non, frérot. Tu monologues dans ta putain de bulle. C’est pas un échange, c’est du ping-pong mental avec un mur. Un mur bien poli, qui te répond juste assez pour relancer la balle, mais qui en a rien à branler de ce que tu dis.

Tu pourrais balancer la découverte du siècle, une vérité nue, trempée dans l’huile d’objectivité, les gens t’écouteraient pas plus. Parce qu’ils t’écoutent pas. Ils attendent juste que tu fermes ta gueule pour balancer leur propre texte.

Et encore, ça c’est quand t’as affaire à un minimum d’effort. La plupart du temps, c’est réponse automatique, copier-coller de discours prémâchés, slogans tout faits, ready-made idéologique.

Comme si chacun sortait son petit Kit du Débatteur de l’Internet™, version gauche, droite, woko, réac, peu importe. T’as des blocs de texte entiers qui circulent depuis des années, recyclés comme des putains de mèmes.

La réalité, c’est que les réseaux, c’est pas fait pour la nuance. T’as une minute, deux phrases, un post. Et tu dois choquer, résumer, réduire. T’as pas le droit à l’hésitation, pas le temps pour les “peut-être”. La complexité crève à la deuxième ligne.

C’est le fast-food de la pensée : du gras, du sucré, que des trucs qui tapent vite et fort, mais qui nourrissent que dalle.

Alors ouais, tu débats… mais avec des versions fantasmées de l’autre. Tu réponds pas à la personne, tu réponds à ce que tu crois qu’elle incarne. Tu ne lis plus, tu interprètes.

Et pendant ce temps, elle fait exactement la même chose de son côté. Résultat : deux monologues qui se croisent et qui se répondent jamais.

C’est pas du débat. C’est du théâtre. Une pièce où chacun joue son rôle, récite son texte, fait sa scène… et retourne dans sa loge se branler sur ses stats.

Mais alors, à quoi ça sert ?

Putain, bonne question. Parce qu’après avoir vidé notre sac sur ce champ de bataille numérique, on pourrait croire que tout ça, c’est juste du vent. Du bruit pour rien.

Et la vérité ?

C’est que dans 95% des cas… ouais, c’est que dalle. Un concours d’égo, des clashs pour l’adrénaline, des joutes stériles pour se prouver qu’on a toujours raison dans sa petite bulle.

Mais — et c’est là que ça pique — y’a ce 5% bâtard. Ce 5% qui fout le doute, qui laisse une trace. Ce 5% où t’es pas en train de débattre avec le connard d’en face, mais avec les spectateurs silencieux.

Ceux qui likent rien, qui commentent pas, mais qui lisent. Qui matent l’échange, se prennent une réflexion en pleine gueule et se mettent à cogiter dans leur coin. Ce sont eux, les vraies cibles du débat en ligne. Pas les bavards. Les muets.

Et faut pas les sous-estimer, ceux-là. Parce qu’ils observent. Et parfois, un mot bien placé, un raisonnement construit (même s’il se fait bouffer en commentaire), ça les remue. Ça plante une graine. Ça ne va pas faire de révolution, hein — mais ça peut faire bouger une case, fissurer une certitude.

Alors ouais, la plupart du temps, débattre sur les réseaux, c’est comme pisser dans un violon. Mais y’a des jours où ça résonne. Pas là où tu t’y attends, pas dans le clash, mais dans les silences entre les lignes.

Faut juste pas oublier : tu débats pas pour convaincre ton opposant. Lui, il est trop occupé à vouloir t’éclater la gueule avec ses certitudes. Tu débats pour ceux qui regardent sans bruit. Et peut-être — peut-être — que tu fous une claque mentale à quelqu’un qui en avait besoin.

Parfait. On finit le taf, on referme la gueule du sujet avec une conclusion qui claque.

débats en ligne, masturbation intellectuelle ou outil politique ?

Un peu des deux, mon pote. Un grand mélange de branlette d’égo et de lutte de territoire numérique.

Débattre sur les réseaux, c’est souvent inutile, stérile, chiant à crever et bourré de mauvaise foi. Mais c’est devenu un passage obligé. Parce que dans ce monde où tout passe par l’image, la vitrine, le personal branding , y’a plus que ça pour exister publiquement : l’opinion. Le cri. Le clash.

Alors on s’y jette, même quand ça pue. On sort les crocs, on balance des punchlines, on joue à l’intello énervé, au militant sexy, au troll stylé. On se donne en spectacle. Et parfois, au détour de tout ce bruit, y’a une idée qui fuse, un doute qui s’installe, un cerveau qui frissonne.

Mais faut rester lucide. Le débat en ligne, c’est pas une quête de vérité. C’est une guerre de récits, une danse de masques, une putain de scène de théâtre où chacun veut voler la vedette.

Si tu viens chercher la nuance, tu risques de repartir avec des bleus. Si tu viens pour exister, tu seras jamais rassasié. Et si tu viens pour faire avancer les choses… alors vise les ombres, pas la lumière.

Parce que ceux qui parlent le plus fort ne sont pas ceux qui écoutent. Et ceux qui écoutent… ne disent rien.

Les informations publiées sur WhyIsLife.fr ne se substituent en aucun cas à la relation entre le patient et son psychologue ou tout autre professionnel de la santé mentale. WhyisLife.fr ne fait l’apologie d’aucun traitement spécifique, produit commercial ou service. Cet article ne remplace en aucun cas un avis professionnel.

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A propos de l’auteur

Je suis Stéphane Briot, auteur de cet article, coach depuis 2018, fondateur du WhyIsLife.

Et mon vrai terrain de formation, c’est pas une école, c’est la vie. Mon cadre de référence n’est pas académique, il est existentiel.

J’ai traversé 30 ans de chaos, de remises en question, d’obsession pour ce qui fait tenir un être humain debout quand tout s’effondre.
Mon vécu est ma matière première. Jung, Adler, Sinek : ce sont les outils qui m’ont permis de mettre des mots sur le feu intérieur.

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