Pourquoi changer te fait plus peur que rester coincé
Tu as décidé de changer.
De prendre l’énergie que tu mettais à tenir pour l’investir dans ta construction.
Et pourtant, ça bloque.
Tu sens cette peur qui revient, chaque matin.
Le vide qui s’ouvre dès que tu oses avancer.
Cette impression de vouloir, mais de rester bloqué au même endroit.
On t’avait dit que tu serais libéré.
Que le chemin allait s’ouvrir, que la transformation allait te donner des ailes.
En réalité, tout semble plus dur.
Alors, comment on fait, maintenant ?
La peur : une compagne encombrante mais pas une ennemie
Spinoza disait : « Rien n’est bon ou mauvais en soi, c’est l’esprit qui rend les choses ainsi ».
La peur, ce n’est pas un monstre extérieur. C’est ton esprit qui lui donne son pouvoir.
Ce qui te paralyse, ce n’est pas l’action.
C’est ce que tu crois qu’elle va provoquer :
- L’échec qui confirmerait tes doutes.
- La réussite qui t’obligerait à quitter tes repères.
- Le jugement des autres qui viendrait te coller une nouvelle étiquette.
Regarde bien : ta peur, c’est surtout un scénario futur.
Un film que ton mental projette, et auquel tu crois dur comme fer.
Nietzsche parlait de l’angoisse comme d’un fantôme du futur qui vient troubler le présent. Alors, première étape : ramène-toi à l’ici et maintenant. Pas demain. Pas après. Juste le pas d’aujourd’hui.
L’illusion de la libération immédiate
Beaucoup tombent dans le piège : croire que décider de changer suffit à être délivré.
Non.
Changer, ce n’est pas appuyer sur un bouton.
Regarde Marylin (nom changé).
Elle voulait créer son activité, vivre libre, transmettre.
Elle avait fait le choix. Mais chaque fois qu’elle avançait, la peur de réussir la freinait.
Parce que réussir, c’était s’exposer. C’était ne plus pouvoir se cacher.
On a travaillé ensemble sur ça : comprendre que le blocage n’était pas une preuve d’échec, mais une étape normale du chemin.
Tu ne rates pas ta vie parce que tu sens la peur. Tu la construis avec elle.
Le vide : une étape, pas une fin
« Celui qui a un pourquoi peut endurer presque n’importe quel comment », écrivait Viktor Frankl.
Le vide, c’est le moment où tu ne sais plus pourquoi tu fais les choses.
Où ton ancien système de croyances s’écroule, mais où le nouveau n’est pas encore solide.
C’est un passage obligé.
Un couloir entre deux vies.
Et ce couloir est flippant.
Stéphanie (nom changé), par exemple, vivait avec ce vide permanent.
Elle se battait pour les autres, pour ses enfants, pour tenir.
Mais quand tout le monde a grandi, il ne restait plus qu’elle. Et ce vide.
Elle a dû apprendre que le vide n’est pas une punition.
C’est une transition, un espace pour se réinventer.
Toi aussi, tu peux voir ce vide non comme une perte, mais comme une naissance.
Construire avec ce qui est déjà là
Nietzsche disait : « Deviens qui tu es ».
Pas qui tu voudrais être, pas qui les autres attendent.
Qui tu es, maintenant.
Tu veux avancer ? Commence par regarder ce que tu as déjà.
- Ta force, même si elle te semble faible.
- Tes valeurs, même si elles ont été enterrées sous des années de compromis.
- Tes petits choix déjà faits : une discussion plus sincère, un “non” prononcé, une limite posée.
Regarde Julien (nom changé).
Il avait tout plaqué pour se rapprocher de la nature.
Mais même dans ce décor idéal, l’anxiété revenait.
Pourquoi ? Parce qu’il n’avait pas encore reconnu ses propres ressources intérieures.
C’est quand il a accepté d’arrêter de jouer un rôle qu’il a commencé à se sentir plus aligné.
La vraie liberté, c’est pas fuir ailleurs.
C’est être présent à toi, là où tu es.
Les armes concrètes contre la peur
Alors, concrètement, comment tu fais ?
- Nommer tes peurs
Écris-les. Mets-les noir sur blanc.
« J’ai peur d’échouer. »
« J’ai peur de réussir. »
« J’ai peur de décevoir. »
Tu verras que les écrire les rend moins menaçantes. - Avancer par micro-actes
Pas besoin de tout révolutionner.
Tu peux prendre une décision minuscule.
Faire un appel. Envoyer un message. Bloquer une heure pour toi.
Chaque micro-acte est une victoire sur l’immobilisme. - Créer un espace de vérité
Trouve un lieu, une personne, un carnet, où tu peux parler sans te censurer.
Parce que c’est là que se niche la vraie transformation : dans la sincérité avec toi-même. - Accepter l’imperfection
Ton chemin ne sera pas linéaire.
Tu vas tomber. Reculer. Douter.
Et c’est normal. La résilience, ce n’est pas de ne jamais tomber.
C’est de choisir de te relever. Encore.
Avancer malgré la peur
La peur ne disparaîtra jamais totalement.
Elle fait partie de la vie, de ton identité, de ton humanité.
Mais tu peux choisir de ne pas la laisser décider.
Tu peux décider que la peur sera ta compagne de route, pas ton geôlier.
Comme Sylvie (nom changé), qui a compris qu’elle n’avait pas besoin d’aller vite.
Qu’elle avait juste besoin d’aller doucement, mais sans honte.
Et toi, là, maintenant :
Respire.
Fais un pas.
Et rappelle-toi : la peur n’est pas un mur.
C’est un signal.
Un rappel que tu es vivant, que tu es en mouvement, et que tu es déjà en train de te transformer.
Livres conseillés
- Irvin Yalom, Et Nietzsche a pleuré
- Christophe André, Imparfaits, libres et heureux
- Viktor Frankl, Découvrir un sens à sa vie