🧭 C’est quoi une entreprise à mission ?
🎯 Une entreprise avec une conscience… sur le papier
Une entreprise à mission, c’est une société qui ne se contente plus de faire du chiffre pour engraisser les actionnaires.
Elle s’engage statutairement à poursuivre des objectifs sociaux et environnementaux, en plus de son activité économique.
Dit autrement : elle déclare officiellement qu’elle veut servir le bien commun. Ou au moins, faire moins de dégâts.
🧱 Les 5 briques obligatoires (pour ne pas juste faire joli)
- Une raison d’être inscrite dans les statuts.
→ Ce n’est pas un slogan marketing. C’est censé guider ses choix stratégiques. - Des objectifs sociaux/environnementaux clairs.
→ Et pas juste “sauver les dauphins” entre deux AG. Des trucs concrets. - Un comité de mission (obligatoire dès 50 salariés).
→ Des gens censés vérifier que la boîte respecte ses engagements. - Un rapport annuel pour montrer ce qui a été fait (ou pas).
→ Histoire de ne pas raconter des salades éternellement. - Une vérification par un organisme tiers indépendant (OTI) tous les 2 ans.
→ Pour valider que tout ça ne reste pas du blabla.
🇫🇷 Un statut purement français (cocorico)
Ce cadre a été créé par la loi PACTE en 2019.
L’idée du gouvernement ? Moderniser le capitalisme, remettre du sens dans l’économie, et éviter que tout le monde parte bosser chez Patagonia.
Ce n’est ni un label, ni une certification, ni une ONG. C’est un statut juridique.
Donc quand une entreprise dit “on est à mission”, ce n’est pas du vent : c’est gravé dans ses statuts, et c’est censé l’engager sur le long terme.
🧲 Pourquoi une boîte ferait ça ? (et non, c’est pas que du cynisme)
- Pour motiver ses équipes (ça marche mieux quand on sait pourquoi on se lève)
- Pour attirer les jeunes talents (qui veulent plus qu’un chèque en fin de mois)
- Pour séduire des clients qui en ont ras le bol des marques creuses
- Pour anticiper les lois à venir sur la RSE, le climat, la biodiversité…
- Et oui, aussi : pour se différencier dans un océan de bullshit corporatif
💥 Sauf que… faut pas non plus être dupe
Une entreprise à mission peut aussi être :
- Un outil de com’ green et social, tant que personne ne va lire les statuts
- Un moyen de cocher des cases pour les investisseurs ESG
- Une cagoule bienveillante pour continuer à faire du blé tranquille
Le comité de mission ? Pas toujours indépendant.
L’OTI ? Il juge l’application des objectifs, pas leur ambition ni leur impact réel.
Et aucune sanction vraiment dissuasive en cas d’écart. Donc… chacun fait à sa sauce.
📉 Les limites à ne pas ignorer
- Pas de contrôle de la sincérité des objectifs
- Aucune obligation de résultats, juste de moyens
- Risque de mission washing si c’est mal foutu
- Énorme variabilité entre deux entreprises à mission (l’une peut viser “réduire son impact carbone”, l’autre “promouvoir la culture de l’excellence”… 🙄)
✅ Et donc, on valide ou pas ?
Franchement ? Ça dépend ce qu’on en fait.
👉 Si c’est juste pour briller en conf’ : foutaise.
👉 Si c’est pris au sérieux, avec du suivi, du courage et des choix concrets : alors oui, ça peut transformer un business model et remettre de la cohérence dans l’économie.
Le statut ne fait pas l’intention. Et l’intention ne fait pas l’impact.
Mais c’est déjà un outil légal solide pour ceux qui veulent aligner leurs actes avec leurs valeurs.
Et dans un monde où tout le monde cause, mais très peu agissent : c’est pas rien.
