Et si ton goûts des défis était une fuite bien habillée ?
🧠 Le topic qui claque (mais qui cache)
Il y a une 1 seule petite chose qui m’a permis de tenir le coup à chaque étape difficile
(et il y en a eu quelques-unes)
- immigrer dans un nouveau pays
- me reconvertir en pleine pandémie dans le secteur le plus saturé (hello marketing)
- passer le permis à 32 ans quand tout le monde roule depuis 18
- plonger dans l’italien comme 3e langue étrangère (juste pour le plaisir du défi)
👉 Un réflexe tout simple :
Pendant que je traverse une difficulté, je planifie déjà la suivante
(comme si, en gravissant le K2, je réservais déjà un tour pour l’Everest, tu vois ?)Comme ça, pas le temps de douter, ni de place pour l’hésitation
Effet wow garanti. Sur LinkedIn, ce genre de post cartonne.
Mais si on regarde de plus près, si on gratte un peu sous le vernis de la performance… on peut y déceler une véritable fuite.
Et c’est cette fuite-là qu’on va aller explorer.
L’illusion d’avance : quand bouger empêche de ressentir
Certains appellent ça de l’ambition. D’autres du courage.
Mais parfois, ce qu’on glorifie comme de la motivation n’est qu’une stratégie de survie bien ficelée.
Planifier la suite pendant qu’on est encore en train de galérer, c’est une façon très sophistiquée de ne pas ressentir.
Parce que ressentir, c’est risqué. C’est inconfortable. C’est lent.
Et dans un monde où la valeur perçue passe par le mouvement constant, le risque c’est justement de s’arrêter.
Tu doutes ? Tu bloques ? Tu ressens trop ?
Hop, un nouveau projet, un nouveau défi. On contourne. On transforme l’anxiété en agenda. Et ça passe.
Mais à force, ça casse aussi.
Ce que cette mécanique permet (et pourquoi elle est à la mode)
Soyons honnêtes. Cette façon de fonctionner peut être extrêmement efficace à court terme.
Elle donne :
- De l’élan : on ne s’enlise pas
- Du focus : on reste orienté solution
- Une image valorisante : celle de la personne qui “avance toujours”
Et comme le dit Susan David, psychologue à Harvard :
« Notre cerveau préfère une souffrance familière à une incertitude inconfortable. »
Alors on court. On remplit. On s’active. On construit.
Mais souvent, on construit sur du sable, faute d’avoir pris le temps de regarder où on en était vraiment.
Ce que tu risques si tu ne t’arrêtes jamais
📏 Tu veux savoir ce qui arrive quand on vit en mode “Everest réservé dès le K2” ?
- L’épuisement masqué : tout semble aller, mais tu deviens fonctionnellement mort. Tu fais, mais tu ne vis plus.
- L’absence de fierté : jamais le temps de savourer, ni de te reconnaître dans ce que tu as traversé
- Une identité floue : tu t’es tellement défini par le mouvement, que le jour où tu t’arrêtes… tu ne sais plus qui tu es
- Le décalage relationnel : les autres ont du mal à te suivre. Ou bien tu n’as plus la place d’être pleinement présent avec eux.
Et surtout, tu deviens excellent pour éviter le présent.
Avancer autrement : ne plus confondre élan et évitement
Tu as le droit de vouloir plus.
Tu as le droit de te challenger, de viser haut, de construire grand.
Mais si tu ne peux pas rester avec toi, dans l’étape où tu es maintenant, c’est peut-être que tu cours pour ne pas entendre ce qui crie en dedans.
Alors arrête-toi.
Juste un peu.
Respire. Regarde. Ressens.
Et si le courage, ce n’était pas de penser à l’Everest,
mais d’oser poser les yeux sur la crevasse que tu viens de traverser ?
Tu veux un vrai défi ? Essaye celui-là.
- Ne planifie rien pendant 3 semaines.
- Vis ton quotidien sans chercher la prochaine étape.
- Reste avec ce qui est. Le bon. Le flou. Le nul. Le lourd.
Et regarde ce que ça révèle.
Pas pour t’analyser.
Juste pour te rencontrer.
C’est peut-être là que se joue le vrai sommet : celui où tu n’as plus besoin de grimper pour exister.
🔹 Pour aller plus loin
« L’agilité émotionnelle évite les réactions impulsives face à l’inconfort, elle invite à la présence courageuse. »
Susan David, Harvard Medical School
« Le véritable changement vient quand on ne fuit plus ce qu’on ressent. »
Brené Brown, chercheuse en vulnérabilité
Tu veux du mouvement ? Alors commence par t’arrêter.
Parce que parfois, la plus grande transformation commence dans l’immobilité.