Tu postes “juste comme ça” ? Vraiment ?
Ce que tu dis… et ce que tu ressens
🧠 On entend souvent cette phrase :
“Je partage, mais je ne fais pas ça pour les likes.”
“Je poste sans attendre de retour.”
“Je m’exprime, c’est tout.”
Et pourtant…
Tu regardes.
Tu refreshes.
Tu espères, même un peu.
Tu te demandes si c’est “bien passé”. Si c’était “trop”. Ou “pas assez”.
Tu dis que tu t’en fous, mais tu regardes quand même.
Et ce n’est pas grave.
Ce n’est pas une faiblesse. C’est profondément humain.
Comme le rappelle Brené Brown, chercheuse en psychologie sociale et spécialiste de la vulnérabilité :
“Nous sommes biologiquement câblés pour appartenir. L’exposition sans connexion peut créer de la honte.”
Et les réseaux sont exactement ça : une exposition permanente, sans promesse de connexion réelle.
Poster sans attendre, c’est souvent une auto-défense
🛡️ Dire “je m’en fous” avant même de poster, c’est souvent une armure préventive.
Tu te protèges d’avance de la déception.
C’est comme dire “je ne suis pas très fort en dessin” juste avant de montrer ton carnet.
Tu devances le jugement, tu amortis la chute éventuelle.
Mais ce mécanisme te prive aussi de la joie de te montrer entier.e, sincère, touchant.e.
Tu postes, mais tu retiens. Tu montres, mais tu filtres.
Tu exposes, mais tu n’oses pas vraiment être vu.e.
Et ça… ça épuise.
Parce que tu veux créer du lien. Pas juste du contenu.
Ce que tu attends, au fond : un regard, pas un score
👀 Quand tu postes quelque chose de personnel — une pensée, un cri, une photo floue de ta tasse un dimanche matin — tu n’attends pas forcément un like.
Mais tu espères être vu.e.
Pas scanné.e, pas scrollé.e.
Vu.e. Pour de vrai.
Tu veux que quelqu’un te dise, même en silence :
“Je te vois. Je comprends. Je ressens aussi.”
C’est ce que Carl Rogers, fondateur de la thérapie centrée sur la personne, appelait la reconnaissance inconditionnelle :
“Le besoin d’être accepté tel qu’on est, sans masque ni justification, est un besoin fondamental de l’être humain.”
Le problème ?
Les réseaux n’ont pas été conçus pour ça.
Ils mesurent. Ils trient. Ils “algorithment”.
Et toi, tu balances tes tripes… dans un système qui réagit comme un distributeur de croquettes émotionnelles.
Si t’as de la chance, t’as du croquant.
Sinon, t’as du vide.
Ce que tu peux faire maintenant : poster autrement
📌 Non, il ne s’agit pas d’arrêter de poster.
Il s’agit de poster avec conscience.
Voici quelques pistes pour reprendre le pouvoir :
- Pose-toi cette question avant chaque post : “Pourquoi j’ai besoin de partager ça ?”
Est-ce un besoin d’expression ? De validation ? De lien ? Aucun n’est honteux. Mais les nommer te rend plus libre. - Ne poste pas immédiatement. Écris, puis relis dans 2 heures. Souvent, tu verras si c’est un appel sincère… ou un appel au secours.
- Supprime l’habitude de checker compulsivement les retours. Fixe-toi une règle douce : pas de consultation avant 24h.
- Garde un espace non public où tu postes juste pour toi. Un journal, un dossier photo, une conversation avec un.e ami.e. Pour rappeler à ton cerveau que tout ne doit pas être validé pour exister.
Et si tu osais le lien vrai ?
Tu n’as pas besoin d’avoir une communauté pour être entendu.e.
Tu n’as pas besoin de devenir “créateur de contenu” pour exister.
Tu as besoin d’un espace où tu peux déposer, sans attendre.
Un endroit où le “like” est remplacé par un silence qui accueille.
Et si c’est ce que tu cherches, c’est exactement ce qu’on construit ici.
Pas une scène. Pas une vitrine.
Un refuge.
Comme le dit si justement Thomas d’Ansembourg, psychothérapeute et auteur :
“Nous n’avons pas besoin de plus de likes. Nous avons besoin de plus de liens.”
📍 À méditer :
Tu n’as pas besoin d’être applaudi.e pour que ce que tu ressens soit légitime.