La souffrance n’a pas besoin d’un certificat d’authenticité
Tu te sens illégitime parce que “ça aurait pu être pire”
Tu vas pas si mal, hein ?
T’as pas été battu. T’as pas dormi dehors. T’as pas subi de violence “grave”.
Alors quand tu ressens un mal-être, une fatigue intérieure, une envie de fuir… tu te tais. Tu minimises. Tu t’écrases.
Tu te répètes :
“J’ai pas le droit de me plaindre. Y en a qui ont vécu bien pire.”
Et tu sais quoi ?
C’est vrai.
Mais ça n’annule pas ce que tu ressens.
- Parce qu’il n’y a pas de concours de souffrance.
- Pas de quota à atteindre pour justifier une douleur.
- Pas de palmarès de qui a le plus le droit d’aller mal.
T’as le droit de ne pas aller bien, même si t’as pas été brisé.
Et surtout, t’as le droit d’aller mieux, même si t’as pas “souffert comme les autres”.
T’as grandi dans un climat tiède, et c’est justement ce qui t’a confondu
Les traumas invisibles sont les plus traîtres
On croit souvent que seuls les événements violents laissent des traces.
Mais c’est faux.
Parfois, c’est le manque de chaleur, de regard, de reconnaissance, qui fait le plus de dégâts.
- C’est l’invisible.
- Le non-dit.
- Le “ça va” permanent, alors que rien ne vibrait.
Peut-être que t’as grandi dans une maison propre, calme, polie.
Mais où on n’écoutait pas qui tu étais. Où on te valorisait pour tes notes, ta gentillesse, ton comportement. Pas pour tes colères, tes doutes, ta sensibilité.
Peut-être que t’as appris à te taire. À faire plaisir. À pas faire de vagues.
Et aujourd’hui, t’as un mal-être diffus, une sensation de vide, une difficulté à te sentir légitime dans ta propre vie.
Mais comme t’as “rien à reprocher” à ton enfance, tu t’interdis de ressentir ça. C’est une prison silencieuse.
L’auto-censure t’empêche d’avancer
T’as pas besoin de permission pour écouter ce que tu ressens
Ce que tu ressens n’a pas besoin d’être validé.
Par un psy, par ta famille, par la société, par qui que ce soit.
Si t’as du mal à respirer, c’est que ton corps t’envoie un message.
Si t’as l’impression de vivre à moitié, c’est que quelque chose sonne faux.
Et ça suffit pour que tu t’autorises à agir.
T’as le droit :
- D’avoir mal même si t’as pas été traumatisé
- De poser des mots sur ton histoire, même si elle semble “banale”
- D’aller voir un thérapeute même si personne ne t’a jamais frappé
- De pleurer sans devoir justifier pourquoi
- De dire “j’ai mal” sans devoir sortir une archive d’horreur familiale
Parce que camarade, ta douleur n’a pas besoin d’être spectaculaire pour être vraie.
Et ta quête de mieux-être n’a pas besoin d’être spectaculaire non plus.
T’as pas besoin d’un drame pour légitimer ta reconstruction.
T’as juste besoin d’un peu d’amour pour toi. D’un peu de courage pour t’écouter.
Aller bien, c’est pas une trahison
Tu ne dois pas rester au fond pour respecter ceux qui ont souffert
Y a un piège là-dedans, aussi. Celui de culpabiliser d’aller mieux. De croire que, parce que t’as eu “moins mal que d’autres”, t’as pas le droit de te sentir libre, apaisé, heureux.
Mais putain, écoute-moi bien :
T’as le droit de vivre. De respirer. De rire. De t’épanouir. Même si t’as pas coché toutes les cases du drame.
Ton bonheur ne vole rien à personne.
Ton bien-être ne minimise pas la douleur du voisin.
Et tu sais quoi ?
Ton élan à toi, il peut aussi en inspirer d’autres.
Aller bien, c’est pas égoïste.
C’est pas prétentieux.
C’est un choix. Une posture. Une responsabilité, même.
Et si t’en es capable, alors vas-y. Fais-le. Et merde à la culpabilité.
Conclusion – T’as pas besoin d’avoir souffert “juste comme il faut” pour te reconstruire
Légitime ou pas, ta douleur existe. Et ton bonheur aussi.
Camarade, y a pas de jauge officielle pour avoir le droit d’aller mieux.
T’attends quoi ? Une validation ? Un tampon “trauma certifié” pour te donner le droit de te reconstruire ?
Non.
Tu peux commencer maintenant.
T’as pas eu une enfance de merde ? Tant mieux.
Mais si tu te sens vide, bancal, triste… c’est que quelque chose réclame ton attention.
Et c’est suffisant.