Répondre à la violence par la violence pour faire cesser … la violence ?
La drôle d’idée !
Tu connais ce moment.
Quelqu’un t’agresse. Verbalement. Physiquement. Symboliquement.
Et tout ton corps crie vengeance.
Tu veux riposter.
Tu veux faire mal, toi aussi. Tu veux rendre coup pour coup.
Tu veux que l’autre comprenne ce que ça fait.
Et là, tu te dis que c’est normal. Légitime.
Que parfois, la seule langue que les violents comprennent, c’est la violence.
Mais si on regarde bien ?
Cette logique, elle a un nom.
👉 L’escalade.
Et elle finit rarement bien.
🧠 L’illusion de la domination “justifiée”
Tu veux reprendre le pouvoir.
Tu veux rétablir l’équilibre.
Mais si tu crois qu’en répondant avec la même énergie que celle qui t’a blessé, tu vas créer de la justice…
Tu te mens.
Parce que la violence, même “justifiée”, reste une tentative de prise de contrôle.
Et plus tu y entres, plus tu renforces la structure que tu voulais briser.
Tu crois punir. Tu ne fais qu’alimenter.
Tu crois dissuader. Tu amplifies.
Et surtout : tu perds ton axe.
💣 La violence comme réflexe : humain, mais destructeur
Faut être clair : le réflexe de rendre coup pour coup est animal. Primal.
C’est un élan de survie. Un mode défensif brut.
Mais si tu vis ta vie uniquement en réaction à l’agression…
T’es pas libre.
T’es conditionné.
Tu deviens l’écho de l’autre.
Pas sa limite.
Et c’est là que ça dérape.
Réagir par violence, c’est croire que ta force est dans l’intensité.
Alors qu’elle est dans la maîtrise.
🙄 “Mais si je me laisse faire, je deviens une victime !”
Non.
Poser une limite n’est pas être passif.
Dire non. S’éloigner. Se protéger. Porter plainte. Confronter verbalement.
Ce sont des actes de puissance.
La violence, c’est pas l’unique manière d’exister face à une agression.
C’est juste la plus spectaculaire.
Et souvent, la plus coûteuse.
Tu veux qu’on respecte tes frontières ?
Montre que tu sais les poser.
Pas que tu sais frapper plus fort que l’autre.
🛠️ Agir sans répéter : la vraie puissance
Un être puissant, ce n’est pas celui qui riposte.
C’est celui qui choisit sa réponse.
Celui qui peut ressentir la rage, sans s’y abandonner.
Celui qui peut ressentir l’injustice, sans devenir lui-même un injusticier.
Répondre à la violence par la violence, c’est devenir le miroir de ce que tu détestes.
Répondre avec conscience, c’est devenir le point de rupture du schéma.
Et ça, c’est ce qu’on appelle la transformation.
🔍 Et toi, tu veux quoi ? Soulager ou guérir ?
La violence te soulage, oui.
Sur l’instant.
T’as l’impression d’avoir repris le dessus.
Mais elle ne te libère pas.
Elle t’emprisonne dans le même système que l’autre.
Guérir, c’est accepter de faire un pas de côté.
Pas de tendre l’autre joue.
Mais de ne pas laisser l’autre définir ta réaction.
Et c’est là que tu redeviens maître de ta trajectoire.
📉 Quand la violence devient ton identité
Le vrai piège, c’est pas la violence en elle-même.
C’est quand tu commences à t’y attacher.
À te raconter que c’est “ta nature”, que c’est “ta manière de poser des limites”.
Et tu deviens rigide, dur, fermé.
Ta défense devient un costume.
Et derrière, plus personne ne peut t’atteindre.
Mais plus personne ne peut t’aimer non plus.
La violence finit par te couper du monde.
Et de toi-même.
🎯 La vraie radicalité ? C’est de rester humain face à l’inhumain
C’est pas facile. C’est même terriblement inconfortable.
Mais c’est là que tout se joue.
Tu peux poser une limite claire sans hurler.
Tu peux dire “stop” sans frapper.
Tu peux faire respecter ton intégrité sans te salir.
Parce que la vraie puissance, c’est pas dans l’impact de ton poing.
C’est dans la stabilité de ta posture.
🧱 Moi aussi j’ai voulu rendre coup pour coup
Mais tu sais ce que j’ai compris ?
À chaque fois que je le faisais, je me perdais.
Je devenais celui que je voulais fuir.
Alors j’ai appris. À respirer. À prendre du recul. À choisir ma réponse.
Et à poser des actes qui ne m’humiliaient pas le lendemain.
C’est pas plus doux. C’est plus intelligent.
Et surtout, c’est plus libre.