Qu’est-ce qui ne va pas chez moi ? Ce que cette question dit (vraiment) de toi
🪞 Une question qui n’est jamais anodine
Si tu te poses cette question, c’est que tu es déjà en train de résister.
Tu ne te résignes pas. Tu ne t’abandonnes pas. Tu essaies de comprendre.
Et rien que ça, c’est immense.
Mais attention : cette question peut devenir un piège.
Un piège qui te renvoie sans cesse à toi-même comme s’il y avait un bug à corriger, un défaut à réparer, une anomalie à cacher.
Et si le problème, ce n’était pas toi… mais l’histoire qu’on t’a racontée sur toi ?
On a grandi avec des phrases qui marquent :
- “Arrête d’être si sensible.”
- “Tu te poses trop de questions.”
- “T’es jamais content·e.”
- “T’en fais toujours trop.”
À force d’entendre que ton mode de fonctionnement dérange, tu as fini par croire que ton ressenti est un problème.
Et cette question — “Qu’est-ce qui ne va pas chez moi ?” — devient la bande-son de ton quotidien.
Selon Carl Rogers, psychologue humaniste, « plus je m’accepte tel que je suis, plus je peux changer. »
Et si la vraie transformation ne venait pas d’un changement… mais d’un basculement de regard ?
🧠 Une tentative de reprendre le contrôle
Quand on demande “qu’est-ce qui ne va pas chez moi ?”, on cherche souvent à comprendre ce qui cloche… pour mieux réparer.
On veut une réponse, claire, nette. Un diagnostic. Un mode d’emploi.
Mais la vérité, c’est qu’il n’y a pas de notice.
Tu n’es pas un objet cassé.
Tu es un être humain en mouvement.
Claire, notre lectrice-type, ne se sent pas “à la hauteur”. Pas parce qu’elle a échoué. Mais parce qu’on ne lui a jamais appris à reconnaître ses forces autrement qu’en les comparant à ce qu’on attendait d’elle.
Et comme elle, tu portes peut-être une fatigue invisible.
Pas celle qui vient d’un agenda trop chargé.
Mais celle qui vient d’une vie passée à jouer un rôle.
Tu es fatigué·e de t’adapter.
De faire bonne figure.
De taire ce qui déborde.
De rationaliser ce qui hurle à l’intérieur.
Selon une étude de l’Université de Chicago (2021), près de 67% des adultes interrogés déclarent ressentir un sentiment d’inadéquation récurrent, sans parvenir à en identifier la source.
Ce n’est donc pas “toi” le problème.
C’est le costume que tu t’obliges à porter.
🔥 Le vrai nœud : la honte d’être soi
Ce n’est pas une faiblesse d’avoir mal.
Ce n’est pas une erreur de ne pas aller bien.
Ce n’est pas un échec d’être paumé·e, fragile, ou en colère.
Mais tout ça, tu l’as peut-être appris comme si c’était interdit.
Tu crois que tu devrais aller bien.
Que tu n’as pas de “vraie raison” de souffrir.
Que d’autres ont vécu pire.
Alors tu ravales. Tu minimises. Tu t’effaces.
Mais à l’intérieur, le chaos grandit.
Et cette foutue question — qu’est-ce qui ne va pas chez moi ? — revient, encore et encore.
Comme un poison doux. Comme un murmure qui ronge.
Tu n’as pas besoin de guérir à toute vitesse. Tu as besoin de te reconnaître.
De regarder en face tes zones d’ombre, tes élans contrariés, ta peine silencieuse, sans jugement.
La psychologue Brené Brown, spécialiste de la honte et de la vulnérabilité, dit ceci :
« La honte se nourrit du silence. Dès que tu la nommes, elle commence à perdre de son pouvoir. »
🧭 Et maintenant, tu fais quoi ?
Tu peux continuer à te demander “qu’est-ce qui cloche chez moi ?”
Ou tu peux commencer à te poser une autre question :
👉 “Qu’est-ce qui mérite d’être accueilli chez moi ?”
Commence là. Maintenant. Doucement.
Voici trois pistes activables pour t’aider à faire ce pas :
- Note les phrases qui te reviennent souvent en tête quand tu doutes.
Écris-les. Regarde-les. Est-ce qu’elles viennent vraiment de toi ? Ou d’une vieille voix qui n’est pas la tienne ? - Demande-toi : qu’est-ce que je ressens vraiment en ce moment ?
Pas ce que tu devrais ressentir. Ce que tu ressens, là, maintenant. Tu n’as pas à le justifier. - Offre-toi un moment de douceur sans objectif.
Pas pour “aller mieux”. Juste pour exister. Sans performance. Sans obligation.
🛠 Ce que tu peux construire à partir de là
Tu n’es pas un problème à résoudre.
Tu es une personne en chemin.
Et cette question — “qu’est-ce qui ne va pas chez moi ?” — peut devenir un point de départ.
Un point d’entrée vers plus d’alignement, de sincérité, de respiration.
Tu n’as pas besoin d’une solution miracle.
Tu as besoin d’un espace pour penser. Ressentir. Reconstruire.
Et ce que tu peux bâtir, petit à petit, c’est ça :
- Un rapport apaisé à toi-même
- Une légitimité qui ne dépend plus des autres
- Un équilibre qui ne ressemble à personne d’autre
- Une force qui assume sa fragilité
Parce qu’au fond, il n’y a rien de “cassé” chez toi.
Il y a peut-être juste trop de bruit autour, et pas encore assez d’écoute dedans.
Prêt·e à remplacer la question par une autre, plus douce, plus juste ?
On peut commencer ici, ensemble.
Un pas. Puis un autre.
Sans pression.
Mais avec toi.