Tu veux être compris… mais tu ne dis rien
“Tu veux qu’on t’écoute, mais tu ne parles pas. Tu veux qu’on te devine, mais tu caches tout. Tu veux qu’on t’aime, mais tu ne tends pas la main. Alors… tu veux quoi, exactement ?”
On a tous connu ce moment. Ce nœud. Ce mélange de solitude, d’injustice et de rage sourde.
Tu es là, à bout. Tu voudrais que l’autre comprenne, ressente, capte.
Mais tu n’as pas donné la carte. Pas montré la porte. Pas ouvert la bouche.
Et quand ça pète, tu cries à l’incompréhension.
Mais si on est honnête… est-ce qu’on a donné le mode d’emploi ?
Quand tu veux être vu·e sans être exposé·e
🎭 “Je veux qu’on me comprenne… mais je ne veux pas me montrer.”
Ce paradoxe, il est universel.
Et terriblement humain.
On veut être reconnu·e pour ce qu’on est, pas pour ce qu’on montre.
Mais comment l’autre pourrait te reconnaître… s’il n’a jamais vu ce que tu caches ?
Souvent, ce silence n’est pas volontaire. Il est appris.
Tu as grandi dans un monde où parler, c’était prendre un risque.
Risque d’être jugé. Moqué. Abandonné.
Alors tu as appris à te planquer. À deviner les autres. À adapter ton discours.
Tu es devenu un maître dans l’art de capter les besoins de l’autre.
Mais pour toi ? Rien. Flou. Vide.
Et dans ce brouillard, tu exiges qu’on te voie clairement.
Quand tu reproches à l’autre… ce que tu ne fais pas toi-même
🔁 “Ils ne me comprennent pas.” Oui… mais toi ?
T’attends qu’on t’écoute. Mais t’as jamais dit ce que tu ressens.
T’attends qu’on te soutienne. Mais t’as jamais avoué que tu flanchais.
T’attends qu’on te respecte. Mais tu poses pas tes limites.
Alors oui, c’est dur d’être mal compris.
Mais c’est encore plus dur de reconnaître qu’on n’a jamais appris à se dire.
Tu veux que l’autre te tende la main ?
Faut peut-être déjà sortir de ta cachette.
C’est pas une faute.
C’est un mécanisme de survie.
Mais il faut savoir quand il devient un mécanisme d’auto-sabotage.
Selon le psychologue Marshall Rosenberg, fondateur de la Communication NonViolente, « plus nous nous taisons, plus nous renforçons notre propre invisibilité. »
Et si tu veux casser ce cycle, il va falloir commencer à parler. Même mal. Même flou. Même un peu.
Apprendre à se dire : un acte de courage
🗝 “Exprimer, ce n’est pas exposer. C’est exister.”
Tu ne dois pas tout balancer d’un coup. Tu n’as pas à tout mettre à nu.
Mais tu peux commencer à te dire, petit à petit :
- “Je me sens seul·e”
- “Je n’ai pas les mots, mais j’ai besoin de soutien”
- “J’ai peur qu’on m’abandonne si je dis ce que je ressens”
Tu crois que c’est faible ? Non.
C’est puissant.
Parce que c’est vrai.
Et la vérité touche toujours. Même si elle ne plaît pas.
Ce n’est pas à l’autre de deviner ce que tu n’as jamais dit.
Ce n’est pas à l’autre d’être parfait pendant que toi tu restes caché·e derrière ton masque de contrôle.
Claire, notre lectrice type, le vit chaque jour.
Elle donne. Elle s’adapte. Elle tient.
Et elle en veut à son entourage de ne pas voir combien elle est fatiguée.
Mais elle ne leur a jamais montré. Jamais dit.
Elle a appris à devancer. À deviner.
Pas à demander.
Tu veux être compris·e ? Commence par te révéler
🧭 Et si tu leur disais ce que tu ressens avant de leur en vouloir ?
Personne ne mérite que tu te déformes pour être aimé·e.
Mais personne ne peut t’aimer si tu ne montres jamais ta forme.
Il n’est pas trop tard pour commencer à te dire.
Pas à tout le monde. Pas d’un coup.
Mais à une personne. À un endroit. À ton rythme.
Tu peux commencer par écrire. Par nommer. Par reconnaître en toi ce que tu veux que les autres voient.
C’est ça, la base de la légitimité intérieure.
3 pistes activables dès maintenant
🛠 Pour ne plus attendre que l’autre “devine”
- Fais le point sur tes attentes implicites
→ Note ce que tu espères des autres, sans jamais leur avoir dit. - Exprime une émotion, sans justification
→ Juste un “je me sens…” dans une conversation. Sans te défendre derrière un “mais c’est pas grave”. - Commence petit, mais commence vrai
→ Un SMS sincère. Une phrase simple. Une vérité douce.
“Je ne sais pas si tu vois, mais en ce moment je me sens un peu éteint·e.”
Pour conclure : tu mérites d’être compris·e
Mais pas sans participer.
La compréhension, ce n’est pas un dû. C’est un lien.
Un échange. Un geste partagé.
Et ce lien commence par un acte :
celui d’oser se dire. Même un peu. Même maladroitement.