Tu veux bien faire ? Et c’est justement pour ça que tu ne fais rien.
🎯 L’intention est belle… mais elle te bouffe
Tu veux que ce soit clair, propre, précis. Tu veux que ce soit impactant. Lisse. Carré. Validé.
Tu veux que ton mail soit impeccable.
Que ta présentation déchire.
Que ton post soit inspirant, sans être trop.
Que ton choix de vie soit le bon.
Tu relis. Tu repousses. Tu recommences.
Tu ne postes pas. Tu n’envoies pas. Tu ne proposes pas.
Tu appelles ça “être exigeant·e”.
Mais en vrai, c’est une prison dorée.
Parce qu’à force de vouloir faire parfait, tu ne fais rien.
Et pendant que tu fignoles, la vie, elle, avance sans toi.
Le perfectionnisme n’est pas une qualité. C’est une armure.
🛡️ Ce n’est pas que tu veux réussir. C’est que tu refuses d’échouer.
Ce que tu cherches, c’est pas l’excellence.
C’est la garantie que personne ne pourra dire “c’est pas suffisant”.
Tu veux éviter :
- La critique
- Le rejet
- L’humiliation
- L’échec
- Ton propre regard
Mais tout ça, c’est humain.
Et comme le rappelle la psychologue Kristin Neff, spécialiste de l’autocompassion :
« Le perfectionnisme est souvent un mécanisme d’auto-protection. Mais au lieu de nous protéger, il nous coupe de notre humanité. »
Ce que ça t’empêche, concrètement
- Tu ne testes rien de nouveau (parce que tu ne veux pas “rater”).
- Tu n’avances pas sur ton projet (parce que ce n’est jamais prêt).
- Tu ne te montres pas vraiment (parce que tu n’es pas “au point”).
- Tu vis en apnée, toujours à attendre “le bon moment”.
Et tu t’épuises. Tu doutes. Tu passes à côté.
Tu veux être “à la hauteur” ?
Mais de quelle échelle ? De quelle norme ? De qui ?
Spoiler : tu l’as inventée.
Et elle change chaque semaine.
D’où ça vient, ce besoin de tout maîtriser ?
🧠 Le passé te tient encore
Tu n’es pas né·e perfectionniste. Tu l’es devenu·e.
Peut-être que :
- T’avais une mère qui critiquait tout.
- T’as entendu “Peux mieux faire” toute ton enfance.
- T’étais l’aîné·e, celui ou celle sur qui on comptait.
- T’as compris tôt que “faire bien = être aimé·e”.
Et tu continues.
Parce que tu crois que si tu rates, t’existes plus.
Mais c’est faux. Tu vaux plus que ton résultat.
Ce que ça dit de toi (et c’est pas si moche)
Ton perfectionnisme, c’est pas un défaut.
C’est une tentative bancale d’être aimé·e, reconnu·e, sécurisé·e.
Tu veux bien faire. Tu veux être utile. Tu veux contribuer.
Mais t’as pas appris à faire les choses pour toi, sans validation extérieure.
Et là, il est temps d’apprendre à te donner toi-même cette validation.
Comment désamorcer ce piège ?
✍️ 1. Redéfinis ton “suffisamment bon”
Pas “parfait”.
Pas “irréprochable”.
Juste : Est-ce que ça me permet d’avancer ? Est-ce que c’est utile maintenant ?
Fais une checklist minimaliste :
- Est-ce que c’est clair ?
- Est-ce que ça me ressemble ?
- Est-ce que c’est publié ?
Alors c’est bon. Basta.
🧠 2. Note ce que tu crains vraiment
Fais l’exercice :
“Si je ne fais pas parfait, alors…”
Et vois ce qui remonte :
- “On va me juger”
- “On va me rejeter”
- “Je vais me sentir nul·le”
Accueille. Respire. Et rappelle-toi : ces peurs sont des échos. Pas des vérités.
🎯 3. Publie un truc “pas prêt” exprès
Fais-le. Sérieusement.
Un post un peu brouillon. Une vidéo sans montage. Une idée brute.
Pas pour t’auto-saboter. Mais pour prouver à ton cerveau que :
- Le monde ne s’écroule pas.
- Tu restes entier·e.
- Et tu avances.
Et c’est ça le but.
Ce que tu gagnes à lâcher la perfection
- Du temps
- De l’énergie mentale
- De la liberté
- De la joie
- Et surtout : de l’action
Comme l’écrivait Winnicott :
« Il n’y a pas besoin d’être un parent parfait. Il suffit d’être suffisamment bon. »
Applique-le à toi. Tu n’as pas besoin d’être parfait·e.
Tu as juste besoin d’être en mouvement.
Ce que tu peux faire maintenant
📓 Exercice pratique
- Liste 3 choses que tu bloques depuis des semaines “parce que c’est pas prêt”.
- Pour chacune, écris ce que tu peux publier/livrer/finaliser aujourd’hui à 80%.
- Fais-le. Même avec la trouille au ventre.
Tu viens de faire mieux que parfait : tu viens d’agir.
📚 Pour aller plus loin :
- Kristin Neff – S’aimer vraiment
- Donald Winnicott – Jeu et réalité