Nous contre eux, l’expérience de Robbers Caves

L’expérience de Robbers Caves, ou comment les groupes en arrivent à se haïr.
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L’Expérience de Robbers Cave est une expérience sociologique menée par Muzafer Sherif en 1954, et elle éclaire de façon frappante notre tendance naturelle à créer des « nous » et des « eux », à forger des identités de groupe qui peuvent rapidement dégénérer en rivalités.

C’est du pain bénit pour ceux qui se demandent pourquoi l’être humain a tant de mal à s’entendre avec son voisin.

Ce n’est pas juste un épisode de télé-réalité dans un camp d’été, c’est un révélateur puissant des moteurs les plus sombres et les plus lumineux de notre comportement social.

Les conditions de l’expérience

Deux groupes de jeunes garçons autour de 12 ans, tous issus de familles de la classe moyenne.

On les a isolés dans le parc national de Robbers Cave en Oklahoma. Ils ignoraient l’existence de l’autre groupe.

L’idée était de créer une identité de groupe propre à chaque équipe, et ensuite de les mettre en compétition.

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Le déroulement

En premier lieu, les garçons ont passé une semaine à tisser des liens au sein de leur propre groupe à travers des activités comme la natation, la randonnée, etc.

Ils ont même donné un nom à leur groupe : « les Aigles » et « les Rattlers ». Ensuite, une fois que chaque groupe a eu le temps de se souder, on a instauré une compétition avec des jeux, des paris, des récompenses.

Et là, ça s’est gâté. Les rivalités ont explosé. Du vandalisme, des insultes, la tension a monté à un niveau où les chercheurs ont dû intervenir physiquement pour éviter des bagarres.

Le Résultat

On a prouvé que l’hostilité entre groupes peut surgir rapidement et violemment lorsque des ressources sont en jeu.

Mais l’expérience a également montré qu’une cause commune peut résoudre ces conflits.

Quand les deux groupes ont été amenés à résoudre des problèmes qui nécessitaient leur coopération, la tension a baissé et des amitiés se sont formées entre les membres des deux groupes.

La tension, la rivalité, ce n’est pas gravé dans le marbre. On peut changer le scénario.

On peut choisir la coopération plutôt que la compétition.

L’expérience vu sous l’angle des partis politique

Ces entités qui, par leur nature même, semblent créer des factions, des « nous » et des « eux », comme une version adulte des jeux d’enfants. Seulement, les enjeux sont autrement plus graves.

Les enjeux

Comme dans l’Expérience de Robbers Cave, la dynamique de groupe peut virer au toxique. Alors qu’est-ce qu’on en tire ?

D’abord, identifions le problème : en politique, il y a souvent ce désir de gagner à tout prix, ce qui amplifie l’idée de compétition.

Ce n’est plus un débat d’idées, mais un champ de bataille où tous les coups semblent permis.

L’électeur devient un enjeu, une ressource à gagner, ce qui peut entraîner des comportements limites : manipulation de l’information, diabolisation de l’adversaire, etc.

La solution ?

Maintenant, prenons la clé de Robbers Cave. Si la compétition est la source des maux, la coopération peut être le remède.

Imagine un monde où les partis politiques voient au-delà des urnes et de la quête de pouvoir. Un monde où l’objectif n’est pas de battre l’adversaire, mais de résoudre des problèmes communs.

Utopique ? Peut-être. Mais c’est un idéal vers lequel il est possible de tendre.

L’Expérience de Robbers Cave nous rappelle aussi que l’ennemi n’est pas inhumain ou dénué de raison. Il est tout aussi complexe, tout aussi méritant d’empathie que toi.

N’est-ce pas une leçon essentielle en politique ? Nier cette complexité, c’est s’engouffrer dans un tunnel sans fin de haine et de méfiance.

Ne te méprends pas, je ne prône pas une naïveté béate. Mais je dis qu’il est grand temps de repenser la manière dont on fait de la politique.

Arrêtons de nous jeter la pierre et commençons à bâtir quelque chose ensemble.

Certes, ça demandera du courage, des compromis, et probablement un changement radical dans notre manière de voir le monde.

Mais si on n’essaie pas, la seule chose qui nous attend, c’est un cercle vicieux de division et de méfiance.

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Le cas de la Famille

Ce microcosme de l’humanité où l’on peut observer les meilleures et les pires dynamiques de groupe.

Dans le contexte familial, la situation se complique, car les liens sont souvent si profonds qu’ils sont à la fois la source de soutien incommensurable et de conflits inextricables.

On pourrait penser que l’amour et le lien du sang transcendent les rivalités, mais quiconque a une famille sait que ce n’est pas aussi simple.

Dans ce cadre, l’Expérience de Robbers Cave prend une nouvelle dimension.

Parce qu’au fond, une famille, c’est supposé être une équipe, non ?

On partage les mêmes racines, souvent les mêmes valeurs, et pourtant… Les conflits éclatent, parfois pour des broutilles, parfois pour des choses plus sérieuses.

L’enjeu ici, c’est de comprendre que même au sein d’une famille, il peut y avoir des « nous » et des « eux » qui se forment.

Frères contre sœurs, enfants contre parents, et parfois, tout le monde contre un seul membre.

Et c’est là que l’enseignement de Robbers Cave peut être éclairant.

Ce n’est pas parce qu’on partage du sang ou un nom de famille qu’on partage automatiquement des objectifs ou des valeurs.

Pour dépasser ces clivages, il faut aller plus loin que le simple fait d’être une famille et vraiment établir des objectifs ou des valeurs communes.

Ça demande de la communication, de l’écoute, et surtout, un réel effort pour comprendre l’autre dans sa complexité et dans son individualité.

Finalement, ce n’est pas si différent de ce qui est nécessaire dans une entreprise, une équipe de football, ou même une nation.

Si tu veux que ta famille soit plus unie, moins divisée, commence par briser la mentalité du « nous contre eux ».

Trouve ces objectifs communs, ces valeurs partagées qui peuvent unir plutôt que diviser.

Et si ça échoue, n’hésite pas à chercher de l’aide extérieure. La famille est trop précieuse pour être sacrifiée sur l’autel de l’ego ou de la rivalité.

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Le cas du foot

Regardons maintenant le stade de foot, ce théâtre où s’expriment à la fois nos passions les plus débridées et nos préjugés les plus enracinés.

Tu vois, les groupes de supporters dans le football sont un exemple vivant de ce qui se passe dans l’Expérience de Robbers Cave. Les gradins d’un stade ne sont pas si différents de ce camp en Oklahoma.

Commençons par les bases : la formation d’identités de groupe.

Quand tu mets un maillot, quand tu rejoins une marée de supporters pour hurler des encouragements à ton équipe, tu te soumets à une dynamique sociale identique à celle des « Aigles » et des « Rattlers ».

Tu intègres un « nous » très fort, ce qui en soi n’est pas une mauvaise chose. Cela crée un sentiment d’appartenance, une identité.

Maintenant, là où les choses se gâtent, c’est quand ce sentiment d’appartenance au groupe devient une raison de mépriser ou d’agresser l’autre, l’opposant, le « eux ».

Les insultes, les bagarres, les débordements lors des matchs, ça te rappelle quelque chose ? C’est le même genre de conflit qui s’est joué entre les « Aigles » et les « Rattlers » dans cette forêt d’Oklahoma.

Le truc, c’est que le football n’est pas qu’un jeu ; c’est un concentré de la société. Si tu veux voir du changement, il faut penser au-delà du stade.

Robbers Cave nous enseigne qu’on peut diluer l’hostilité en créant des objectifs communs. Imagine un événement caritatif organisé conjointement par les supporters de deux équipes rivales, par exemple.

Le but ? Lever des fonds pour une cause qui dépasse leur rivalité. Dans ce contexte, le supporter de l’équipe adverse n’est plus l’ennemi ; il devient un partenaire dans un projet plus grand que chacun d’eux.

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Le véritable objectif de cette expérience

Tu vois où je veux en venir ? Le défi, c’est de reconfigurer notre vision du « nous » et du « eux », que ce soit dans le foot, en politique ou dans toute autre sphère de la vie.

La prochaine fois que tu te trouveras à hurler dans un stade, souviens-toi que l’énergie que tu déploies à soutenir ton équipe pourrait aussi être utilisée pour construire quelque chose de plus grand.

Je sais, tout cela est bien utopique. Mais sans un brin d’espoir, que serions nous ?

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Ce qu’ils disent de moi

Valérie F.

Un échange humain.

Effectivement, Stephane dépote.

Plus qu’un coaching, c’est un vrai moment de partage d’expérience de la vie, ce qui rend la discussion riche.

Je me suis fait remuer, et je dois dire que si j’étais réticente, au bout du compte, j’en avais besoin.

Valérie F.

Sophie A.

Il faut aimer se faire bouger. Ce n’est pas toujours agréable, même si tout se passe dans la bonne humeur et avec le sourire.

On ne se fait pas gronder ou engueuler, mais ça remue, ça bouge.

Stéphane n’est pas là pour te laisser dans tes doutes, il te secoue.

Sophie A.

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