Est-ce qu’on arrive vraiment, un jour, à se sentir pleinement bien avec soi ?
Ou est-ce qu’on apprend juste à faire la paix avec le chaos ?
Tu veux des réponses claires. Tu veux savoir s’il y a une fin à ce bordel intérieur. Une pause. Un endroit au chaud, en soi, où se poser enfin. Tu veux savoir si, un jour, ce combat s’arrête.
La vérité ? Ce n’est pas un combat qui s’arrête.
C’est une guerre qui change de forme.
Alors non, tu ne vas pas “guérir complètement”, ni “enfin te sentir bien dans ta peau tous les jours”. Mais tu vas apprendre à t’asseoir avec toi-même. Même quand ça gronde. Même quand ça craque. Et parfois — oui, parfois — ça ressemblera à la paix.
Faire la paix avec soi, c’est pas l’auberge du bonheur
🧩 C’est un pacte avec ses paradoxes
Tu peux être lucide et paumé. Fort·e et épuisé·e. Avancé·e et encore pris·e dans tes vieilles chaînes.
Ça s’appelle vivre.
On croit qu’un jour, on deviendra une version de nous fluide, constante, alignée, apaisée.
Mais cette version-là est un fantasme.
Un psy l’avait déjà formulé : « Le paradoxe curieux, c’est que quand je m’accepte tel que je suis, alors je peux changer. »
Faire la paix avec soi, c’est pas abolir le chaos, c’est le regarder dans les yeux sans se fuir.
C’est apprendre à dire : “Je ne vais pas bien aujourd’hui, mais je suis là.”
Et cette phrase-là, elle a plus de valeur que tous les “je vais bien” de façade.
L’illusion du grand apaisement
🎭 Et si tu attendais une promesse qui n’existe pas ?
La quête du “je vais enfin bien” est souvent une fuite déguisée.
Tu veux la paix. Pas juste pour te sentir bien. Tu veux la paix parce que tu en as marre de lutter contre toi. Contre tes pensées, tes réactions, tes incohérences.
Tu veux que ça s’arrête. Que ça se calme. Tu veux souffler.
Mais si tu poursuis une image figée de toi-même, tu vas t’épuiser. Parce que toi, tu bouges.
Parce que le monde bouge. Parce que la vie, ce n’est pas une ligne droite.
Une étude publiée dans Journal of Personality and Social Psychology (2010) l’a démontré : ce n’est pas la stabilité émotionnelle qui fait le plus de bien aux gens, mais leur capacité à tolérer l’instabilité. Ce qu’on appelle la flexibilité psychologique.
En gros : savoir vivre avec ce qui bouge. Pas le contrôler.
Apprendre à danser dans le tumulte
🌪️ Parce que le chaos ne part pas. Il se transforme.
Tu veux savoir si on finit par se sentir bien avec soi ?
Je te réponds : on finit par ne plus avoir peur de ce qu’on ressent.
Et ça, c’est déjà énorme.
Tu ne supprimes pas l’angoisse. Tu apprends à ne pas la nourrir.
Tu ne fais pas disparaître la honte. Tu l’apprivoises.
Tu ne te libères pas de ton passé. Tu arrêtes de le laisser te menotter.
Et là, tu commences à respirer. Pas tous les jours. Pas parfaitement. Mais assez pour te dire :
“J’avance. Même cabossé·e. Même flou·e.”
La paix, c’est pas un état. C’est une posture.
🪞Et elle commence quand tu arrêtes de te détester
Tu crois qu’il faut d’abord aller bien pour avancer.
Mais c’est en avançant qu’on va mieux.
Même bancal·e. Même à l’arrache. Même sans savoir où tu vas.
Parce que tu crées un lien avec toi. Un lien honnête. Pas un lien basé sur la performance, ou sur l’illusion de “devenir une meilleure version”.
Ce que tu crées, c’est un endroit en toi où tu as le droit d’être toi. Sans masque. Sans armure.
Et ça, c’est précieux. Parce que cet endroit devient ton socle, ta base, ton point d’ancrage.
Et si t’en es là, aujourd’hui…
🤲 …alors t’es déjà en chemin
Si tu te poses cette question — “Est-ce qu’un jour je vais me sentir bien avec moi ?” —
C’est que t’as déjà arrêté de fuir.
Tu cherches pas un miracle. Tu veux comprendre, t’ajuster, t’accueillir.
Et ça, c’est un putain de progrès.
Tu ne veux plus te transformer pour plaire. Tu veux te rencontrer pour te libérer.
Et c’est peut-être ça, au fond, la vraie paix intérieure.
📚 Pour aller plus loin
- Carl Rogers – Le développement de la personne
- Christophe André – Imparfaits, libres et heureux
- Susan David – Agilité émotionnelle
- Boris Cyrulnik – La nuit, j’écrirai des soleils
Tu ne trouveras pas une version “idéale” de toi qui plane au-dessus des tempêtes.
Mais tu peux devenir celle qui, même au cœur de l’orage, se tient debout.
Pas parce que tout va bien.
Mais parce qu’elle a appris à ne plus avoir peur d’elle-même.
Et ça, crois-moi…
c’est déjà une victoire.