Je ne m’aime pas. Je me déteste ! Non, pas moi, même si j’ai longtemps pensé que je ne m’aimais pas, au point de détester mon anniversaire. Depuis, j’ai fait la paix avec moi m’aime, et croyez-moi, ça soulage, ça fait du bien, ça aide à se sentir à sa place.
Parce que se dire « je ne m’aime pas », sous une forme ou un autre, ce n’est pas de tout repos. Tu le sais bien, toi qui ne t’aime pas des masses.
La vie de chacun est un grand livre. Un livre que tout le monde ne lira pas, mais que tout individu se doit d’écrire à compter du moment où il est sorti du ventre de sa maman.
Et chaque page n’est pas toujours une franche réussite, il faut bien l’accepter, et malheureusement, parfois, ces pages un peu foirées vont laisser quelques traces, savoir faire le deuil n’est pas un luxe.
Quand on est enfant, il n’est pas toujours évident de prendre du recul sur ce que l’on fait, d’apprécier à leur juste valeur les échecs et les réussites. Et parfois, la confiance nous échappe. Ce genre de choses peuvent aussi arriver à l’âge adulte, ne vous inquiétez pas ! ^^
Les joies de la distorsion cognitive
Et là, c’est une lente descente aux enfers qui commence, avec en lire de mire, la perte de l’estime de soi, le syndrome de l’imposteur, et j’en passe ! Cet objectif n’est bien entendu pas conscient, et d’ailleurs, nous n’en avons pas conscience.
Et peu à peu, s’installe une façon de penser qui relève un peu de la distorsion cognitive. Bon, dit comme ça, ça fait un peu savant et ça peut faire flipper. On respire !
La distorsion cognitive, en gros, c’est l’art et la manière de voir ce qui nous arrange quand ça nous arrange. Dans le cas du « je ne m’aime pas », on parle ici d’un « filtre négatif ».
Tout ce que va faire une personne qui ne s’aime pas, elle l’interprètera sous un angle négatif. Elle ne fera que se déprécier et ne saura que rarement apprécier ses succès, qu’ils soient grands ou petits.
L’image que la personne se fabrique d’elle-même, et qu’elle entretient avec patience et une forme d’amour vache, bah, faut le dire, c’est pas la joie ! Difficile d’avoir une estime de soi quand on se pense totalement nul, pas digne d’intérêt. Ah oui, s’aimer quand le vie ne fut pas tendre, ça demande du courage. Les autres ne peuvent pas vous aimer si vous même vous avez décidé d’être indigne d’amour.
Je ne suis pas digne d’être aimé
Et pour ces personnes-là, il n’est pas compréhensible d’être aimé par une autre personne, ce qui dans la vie sentimentale, ou des les liens amicaux va causer quelques petits soucis, et des phrases du type « je sais que tu dis cela pour me faire plaisir ».
Heu, oui, aussi, et quel mal y’a-t-il à vouloir plaisir à une personne pour qui nous ressentons de l’affection ? Voilà comment il est possible de bien pourrir tous les liens. Et ainsi, avoir raison !
Je ne m’aime pas, je ne suis pas digne d’amour, de fait, il n’est pas normal que les gens m’aiment ou me fassent confiance, ce sera comme ça toute ma vie, alors, je vais leur montrer que je ne suis pas digne de leur amour.
Et une fois que la personne a obtenu le désamour qu’elle souhaite, elle peut recommencer la boucle depuis le départ. Ou alors, elle va sincèrement tenter de séduire à nouveau son ex, pour rejouer le même jeu. Non, mais c’est vrai, c’est vachement sympa de vivre de la sorte.
Et le point positif, c’est que cette personne qui ne s’aime, elle a raison de ne pas s’aimer. La preuve, les autres finissent toujours pas la mettre à distance, ou par la quitter.
Le plaisir d’une vie de merde
Personne ne peut pleinement s’épanouir de la sorte, c’est juste un truc de fou ! Mais après tout, pourquoi ne pas essayer ? Sait-on jamais.
Prenons un moment là. Comme je le disais plus avant, chacun se doit d’écrire le grand livre de sa vie. De fait, il en est peut-être qui sont adeptes de drames, de polars, de thrillers, ou de trucs dans le genre.
Alors, à lire, comme une fiction, pourquoi pas. Mais à vivre au quotidien ? C’est quoi le délire ? C’est quoi le but ? Parce qu’une fois la tête dans le sceau, il se passe quoi ? On sort la tête pour la remettre aussitôt ? Ah. Super.
Ah bah oui, c’est une vie qui vaut le coup ça tiens ! Et voir l’avenir comme un grand film d’angoisse, tout envisager sous l’angle négatif, voir des peurs et du danger de partout, mes amis, on ne se rend pas compte, ce n’est que du bonheur ! Dites, on prend un peu de recul pour y voir plus clair ?
Je ne m’aime pas, et après ?
Je sais que ne pas s’aimer est confortable, agréable, c’est une sensation soyeuse et délicate. Malgré cela, il est possible que certaines personnes un peu folles souhaitent apprendre à s’aimer. Je sais, cela peut paraitre complètement fou comme idée, mais des fous, ce n’est pas ce qu’il manque. Les gens sont fous !
Comment faire pour apprendre à s’aimer ? Il n’est pas rare que ce manque d’amour provienne de croyances et de pensées dites automatiques.
Nous entendons par là le fait que tout ce qui arrive de façon spontanée à l’esprit d’une personne soit teinté négativement, et que la pseudorationalisation renforce cette vision.
Les 5 questions pour apprendre à s’aimer
Il est un exercice assez simple à réaliser. Papier, crayon dans un premier temps. Ensuite, chercher dans la tête une situation qui provoque ce sentiment de désamour. Une fois que nous avons la chose bien en tête, on y va.
Phase 1 : noter les arguments « pour » et les « contre ». En quoi est-ce utile, à quoi cela me sert, qu’est-ce que cela m’apporte.
Phase 2 : chercher des pensées alternatives. Par exemple : « mon patron ne me dit pas bonjour le matin, je sens dans son regard qu’il ne m’aime pas ». Ceci est la pensée automatique. On note qu’elle renforce le postulat de base : je ne m’aime pas, et de toutes les façons, personne ne m’aime, je n’ai donc aucune raison de m’aimer.
Une pensée alternative ? « Mon patron s’est peut-être engueulé avec quelqu’un hier soir ou ce matin, et il fait la gueule ».
Phase 3 : l’impact de la pensée automatique. Que ressentez-vous dans la tête et dans le corps au moment où vous pensez que votre « patron ne vous aime pas » (ceci pour rester dans l’exemple précédent).
Phase 4 : Examen des faits. Quels sont-ils vraiment au-delà de votre interprétation émotionnelle.
Phase 5 : Le scénario catastrophe. Poussez donc votre logique au bout, et allez-y, envisagez le pire du pire ! Vous verrez, dans 99,99% des cas, cela n’arrivera pas.
Pour une personne dont les pensées automatiques la tirent vers le bas, avec un tel exercice, elle a de quoi s’occuper un bon moment, et comprendre à quel point ces pensées sont ridicules.
Oui, elles le sont, mais ce n’est pas dramatiques, parce que tout peut changer, pour peu que l’individu le veuille et le croit.
Les choses ne vont pas évoluer en un jour ou deux. Mais tant qu’elles avancent dans le bon sens, et que l’individu se rabiboche avec lui-même, alors, c’est OK, parce que le rythme va s’accélérer.
C’est la magie du cerveau ! Quand il trouve un os meilleur que celui qu’il rongeait, il ne le lâche plus et est capable de le dévorer à vitesse « grand V ».
Alors, « je ne m’aime pas » n’est pas une fatalité ni même une prison à vie. Chacun peut en sortir quand bon lui semble. Après, je comprends aussi que certaines personnes émettent le souhait de ne pas en sortir, se détester, c’est confortable. Chacun verra midi à la porte de lui-même. Ou pas.