Pourquoi tu critiques toujours tout ? (et pourquoi ça parle plus de toi que des autres)
Y’a ceux qui postent. Et puis y’a toi.
Toi, tu commentes. Tu soulignes. Tu interroges, en surface.
Mais surtout, tu critiques.
Pas frontalement, non. Ce serait trop facile.
Toi, tu le fais avec style. Tu mets “juste une nuance”. “Une réflexion”. “Un point de vue différent”.
Tu agaces, tu piques. Et quand ça répond ?
Tu te rétractes.
Tu jouais, c’est tout.
Tu dis que t’as juste “donné ton avis”.
Mais ce que tu refuses de voir, c’est que ton avis est une arme. Et que tu tires à chaque fois que quelqu’un ose être entier.
1. Ce réflexe de tout démonter : un mécanisme de protection
🛡️ Tu critiques pour ne pas ressentir
Quand tu dis « C’est un peu cliché »,
Quand tu glisses « mouais, je trouve ça un peu facile »,
Quand tu partages un lien en mode “ça existe déjà, hein”…
Tu ne fais pas que commenter. Tu sabotes. Tu freines.
Et si tu creuses un peu, tu verras que tu ne critiques pas les autres.
Tu te protèges de ce que ça réveille en toi.
Peut-être que ce post t’a touché.
Peut-être que cette audace t’a mis mal à l’aise.
Peut-être que cette personne qui ose t’expose à tout ce que toi, tu retiens encore.
🧠 Selon un psychanalyste :
“Nous attaquons souvent ce que nous envions sans le reconnaître. La critique devient un déguisement de la frustration.”
2. La posture du critique : élégante, mais stérile
🎭 Tu dégaines des mots bien placés, mais tu ne crées rien
C’est plus facile de critiquer un livre que d’en écrire un.
Plus facile de casser un post que d’en publier un avec ton cœur dedans.
Plus simple d’étiqueter “déjà vu” que de montrer ce qui t’est vraiment unique.
Mais quand tu critiques sans construire,
tu te rends stérile.
Tu restes au bord.
Tu refuses de t’exposer.
Tu refuses de risquer, alors tu détruis ce qui a osé tenter.
📌 Ce que tu peux te demander :
- Est-ce que je critique parce que ça ne me parle pas… ou parce que ça me dérange ?
- Est-ce que je commente pour partager… ou pour exister ?
- Est-ce que je pourrais créer, moi aussi, au lieu de m’acharner sur ceux qui le font ?
3. L’arme passive-agressive : “j’ai juste donné mon avis”
🐍 Faux calme, vraie attaque
Tu lances une pique, tranquille.
Tu sais que ça va faire réagir.
Et quand ça réagit, tu t’étonnes. Tu te plains.
Tu joues la carte du “ouh là, faut pas s’énerver, hein…”
C’est ça, la violence passive.
Tu attaques sans te mouiller.
Tu tends un piège, puis tu joues les outrés.
Mais ne t’y trompe pas. C’est une forme de manipulation, l’arme favorite du passif agressif.
🔎 Une étude de l’Université de Columbia (2019) a montré que :
“La critique passive est perçue comme plus toxique que l’agression directe, car elle laisse l’autre sans défense claire, tout en culpabilisant sa réponse.”
Et toi, tu fais ça. Par automatisme. Par habitude.
Par peur, peut-être, qu’on t’en veuille d’être frontal.
Mais être frontal, c’est aussi être honnête.
4. Ce que tu détruis quand tu critiques “juste un peu”
🧨 Tu freines la création. La tienne, et celle des autres.
Chaque remarque que tu poses “juste comme ça” est une graine.
Et certaines tombent dans des têtes qui doutent déjà.
Tu n’en vois pas les conséquences, mais tu ajoutes du poids à l’autocensure des autres.
Et surtout… tu renforces la tienne.
Car plus tu critiques, plus tu t’éloignes de ton propre courage créatif.
Tu restes dans le regard. Dans le jugement.
Tu n’es plus dans la vie, tu es dans la dissection.
5. Revenir à soi : et si tu ne commentais pas ?
🤐 Tais-toi une fois, juste pour voir
Avant ton prochain commentaire, pose-toi cette question simple :
👉 Est-ce que ce que je m’apprête à dire est une pierre ou un pont ?
Et si tu choisissais de ne pas réagir ?
De laisser l’autre vivre sa vérité ?
De reconnaître que tu n’as pas besoin d’avoir un avis sur tout ?
Peut-être que ce silence serait le début de ton vrai travail intérieur.
Celui où tu crées, au lieu de casser.
Celui où tu te tiens debout, au lieu de tirer dans le dos.
Pour aller plus loin
📚 Livres à lire si tu veux comprendre d’où ça vient :
- La tyrannie du mérite – Michael Sandel
- Les mots sont des fenêtres (ou bien ce sont des murs) – Marshall Rosenberg
- L’art de se taire – Abraham Müller
📌 Étude citée :
- Columbia University (2019), Impact of Passive Criticism in Digital Communication
Tu dis que tu donnes juste ton avis.
Mais regarde bien : ton avis, il te protège, il te masque, il te trahit.
Et surtout, il ne te fait pas avancer.
Alors pose ce clavier. Reprends ta voix.
Et demande-toi : qu’est-ce que je construirais si j’arrêtais de tout commenter ?