La hack pour comprendre cette liste de hacks
Avant de te balancer cette putain de liste, un petit disclaimer :
Ce que tu vas lire, c’est le best-of du développement personnel version fast-food.
Des “hacks” en veux-tu en voilà, pondus par des coachs sous caféine et des influenceurs qui se lèvent à 5h pour pleurer en gratitude avant leur shot de collagène.
Certains de ces trucs fonctionnent, hein. Mais pris en bloc, c’est surtout le meilleur moyen de transformer ta vie en usine à gaz sans âme.
Allez, respire un coup. Voici les 50 hacks les plus répandus. Lis-les, juge-les, utilise-en deux ou trois si t’as envie… Mais surtout, n’essaie pas de tous les appliquer. À moins que tu veuilles finir en PLS dans un coin de ta propre routine.
1. Productivité de winner
(alias : comment t’éreinter en croyant que t’es un génie organisé)
- Se lever à 5h du matin comme un moine Shaolin
- Utiliser la méthode Pomodoro (25 min taf / 5 min pause)
- Faire une to-do list tous les matins
- Classer ses tâches en urgent / important (merci Eisenhower)
- Planifier sa semaine le dimanche soir
- Regrouper les tâches similaires (“batching”)
- Déléguer ce qui ne rapporte pas 100€/h
- Utiliser Notion / Trello / Asana jusqu’à perdre son âme
- Travailler en deep work (aka enfermer son tel dans un tiroir)
- Se fixer 3 objectifs max par jour (loi de Pareto + sauce zen)
2. Mindset de spartiate
(ou comment t’auto-laver le cerveau pour croire que tout est possible si t’es assez “aligné”)
- Visualisation positive matin et soir
- Affirmations devant le miroir (“Je suis un putain de winner”)
- Se répéter que les échecs sont des leçons (bullshit sucré)
- Adopter la “growth mindset” de Carol Dweck
- S’immerger dans la gratitude tous les jours
- Lire 10 pages de livre inspirant par jour
- “Pas de plan B” = mindset de tueur
- Se fixer des objectifs SMART
- “Fake it till you make it”
- Dire non pour protéger son “énergie”
3. Santé, bouffe et biohacking
(quand tu crois que ton smoothie va te sauver la vie)
- Jeûne intermittent (16/8, 18/6 ou mode moine tibétain)
- Méditation 10 minutes par jour
- Prendre une douche froide chaque matin (pour se sentir vivant ou juste maso)
- Microdoser du LSD ou des champis (version start-up illuminée)
- Tapis d’acupression pour “se relaxer en souffrant”
- Boire 3 litres d’eau par jour comme un chameau stylé
- Tenir un journal alimentaire et émotionnel
- Marcher 10 000 pas par jour (parce que c’est rond)
- Faire des séances HIIT de 7 minutes (et croire que c’est du sport)
- Prendre des compléments pour “booster” le cerveau (spoiler : café)
4. Organisation & minimalisme
(le culte du vide, vendu à 997€ la formation)
- Se désencombrer façon Marie Kondo (même tes potes toxiques)
- Avoir une morning routine millimétrée
- Utiliser la méthode du “bullet journal”
- Zéro notifications sur le tel
- Le “time blocking” sur Google Calendar
- Rangement par catégorie + couleurs
- Diminuer les décisions inutiles (vêtements identiques chaque jour)
- Simplifier sa garde-robe (capsule wardrobe, baby)
- Pratiquer le “digital detox” (et paniquer au bout de 4h)
- Limiter le multitasking (aka faire une chose à la fois sans pleurer)
5. Connaissance de soi & quête de sens
(la version feel-good pour ceux qui veulent « vibrer haut » sans creuser trop profond)
- Tenir un journal intime / de gratitude
- Faire un bilan de vie tous les 6 mois
- Identifier ses “valeurs profondes” (et les oublier le lendemain)
- Faire son Ikigaï (et le foutre au mur comme une déco)
- Pratiquer la pleine conscience (entre deux scrolls sur Insta)
- Faire une “digital vision board” avec Pinterest
- Se faire coacher (ou psy-coacher) pour “mieux se connaître”
- Participer à des retraites de silence (et mourir intérieurement au jour 2)
- Se former en PNL ou en hypnose “transformatrice”
- Choisir un mot-thème pour l’année (“alignement”, “audace”, ou autre connerie New Age)
Parfait, installe-toi bien, ça va piquer. Voici un texte prêt à publier, version bien incisive comme tu l’aimes :
Pourquoi vouloir hacker sa vie est une putain de connerie
T’as sûrement vu passer cette injonction déguisée en sagesse moderne : “Hacke ta vie“.
Comme si ton existence était un vieux jeu vidéo mal codé et qu’il suffisait de taper la bonne combinaison pour tout déverrouiller : productivité max, bonheur illimité, corps de rêve et sens profond livré en prime.
Spoiler alert : c’est de la merde.
On t’a vendu des routines magiques, des morning rituals, des post-its de gratitude et des douches froides comme s’il s’agissait de la nouvelle religion. Et le pire ? T’as gobé. Tu t’es retrouvé à empiler les hacks comme un junkie du développement personnel, croyant qu’en optimisant chaque recoin de ta journée, tu finirais enfin par te sentir complet.
Mais à quoi bon hacker ta vie si t’as oublié de la vivre ?
Les hacks ne sont pas le problème. Ton obsession l’est.
On va être clairs : utiliser deux ou trois hacks, histoire de t’organiser un peu mieux ou de virer les notifications qui t’avalent le cerveau, ok. C’est du bon sens maquillé en méthode.
Mais vouloir tout hacker ? Vouloir transformer ton quotidien en tableur Excel boosté à la dopamine ? Là on nage en plein délire.
Tu veux hacker quoi, au juste ? Ton sommeil ? Ton couple ? Ton envie de chialer certains soirs sans trop savoir pourquoi ?
Tu veux hacker la peur de rater ta vie ? Parce que c’est ça le fond du truc, non ?
Les conséquences ? Elles piquent plus qu’une séance de breathwork à 200 balles
- Fatigue mentale : À force de tout planifier, t’oublies que la vie est bordélique, imprévisible, crue.
- Addiction à l’optimisation : T’as l’impression d’être une merde dès que tu déroges à ta routine.
- Culpabilité chronique : Si tu rates un jour, tu crois que t’es foutu. Bravo le self-love.
- Perte de spontanéité : Tu vis comme une appli mal designée, avec des pushs internes au lieu d’émotions.
- Désincarnation : Tu flottes dans un monde de concepts, coupé de ton corps, de tes sensations, de tes vraies envies.
Tu ne vis plus, tu “gères”. Tu n’expérimentes plus, tu “structures”. Tu ne ressens plus, tu “optimises”.
Et puis merde : à force de vouloir t’élever, tu t’oublies.
T’as pas besoin de 50 hacks. T’as besoin d’un peu de bordel, de vrai, de silence, de vide, de trucs moches qui font mal et qui réveillent.
Ce que tu cherches, c’est pas un hack. C’est un sens.
Mais un sens, ça ne se télécharge pas. Ça s’éprouve. Ça se construit dans le doute, le chaos, les ratés. Pas dans des putains de routines à la con copiées-collées depuis les notes vocales d’un coach LinkedIn illuminé.
Alors arrête de vouloir tout hacker.
Choisis un ou deux trucs utiles, et fous-toi un peu la paix. Parce que tu ne seras jamais libre en cherchant à tout contrôler. Tu seras libre le jour où tu accepteras de ne rien maîtriser du tout.
