Tu sais faire, mais tu n’y arrives pas : le paradoxe des capacités
Il y a quelque chose de profondément frustrant dans ce que je vais te dire.
Tu as probablement déjà toutes les capacités nécessaires pour faire ce que tu veux faire.
Mais tu ne le fais pas.
Ou tu le fais mal. Ou tu t’épuises à le faire.
Le niveau des capacités.
C’est le troisième étage de la pyramide de Dilts. Juste au-dessus de l’environnement et des comportements. C’est le niveau du “Comment ?”. Le niveau de tes compétences, de tes aptitudes, de tes ressources. Et c’est là que se joue un des paradoxes les plus cruels de l’enquête intérieure.
82,8% des personnes qui passent mon bilan croient au growth mindset. Elles savent qu’on peut apprendre. Qu’on peut évoluer. Qu’on peut développer de nouvelles compétences. Mais 95% sont bloquées ou hésitantes.
Pourquoi ?
Parce qu’avoir les capacités ne suffit pas. Parce que savoir comment faire ne garantit pas que tu vas le faire. Parce que la théorie ne se transforme pas magiquement en pratique.
Aujourd’hui, on va mener l’enquête sur tes capacités. Pour comprendre pourquoi tu sais, mais tu ne fais pas. Pourquoi tu as les compétences, mais tu ne les utilises pas. Et pourquoi développer de nouvelles capacités ne résout pas toujours le problème.
Les capacités : ce que tu sais faire (ou pas encore)
Dans les niveaux logiques de Dilts, les capacités répondent à une question :
Comment ?
Comment tu fais ce que tu fais ? Quelles sont tes compétences ? Tes aptitudes ? Tes ressources ?
Exemples de capacités :
- Tu sais t’organiser
- Tu sais communiquer
- Tu sais gérer une équipe
- Tu sais écouter
- Tu sais coder
- Tu sais cuisiner
Les capacités, c’est ton savoir-faire. C’est ce que tu as appris. Ce que tu as développé. Ce que tu maîtrises.
Mais attention.
Les capacités ne sont pas juste des compétences techniques. Ce sont aussi des compétences relationnelles, émotionnelles, organisationnelles.
Et c’est là que ça se complique.
Parce que tu peux avoir la capacité de faire quelque chose… et ne jamais le faire.
Je pense à Léa. Elle savait comment dire non. Elle avait lu des livres. Elle connaissait les techniques. Elle avait même pratiqué.
Mais elle ne disait jamais non.
Parce que son blocage n’était pas au niveau des capacités. Il était au niveau des croyances : “Si je dis non, on va me rejeter.”
Le piège : confondre manque de capacité et blocage plus profond
La première erreur qu’on fait, c’est de croire qu’on n’a pas les capacités.
On se dit :
- “Je ne sais pas m’organiser”
- “Je ne sais pas parler en public”
- “Je ne sais pas gérer mon stress”
Et on se met en quête de nouvelles compétences. On lit des livres. On suit des formations. On regarde des vidéos YouTube. Et ça ne change rien.
Pourquoi ?
Parce que le problème n’était pas au niveau des capacités. Il était ailleurs. Plus haut dans la pyramide.
Je me souviens de Julien. Il pensait qu’il ne savait pas “gérer son temps”. Il a lu tous les livres sur la productivité. Il a testé toutes les méthodes.
Rien ne marchait.
En menant l’enquête, on a compris que son problème n’était pas au niveau des capacités.
C’était au niveau des croyances : “Si je gère bien mon temps, je vais devoir affronter mes vrais problèmes.”
Sa désorganisation n’était pas un manque de capacité. C’était une stratégie d’évitement.
Tu ne peux pas résoudre un problème de croyances avec une solution de capacités.
Mener l’enquête sur tes capacités : les questions à te poser
Voilà comment on procède.
On ne suppose rien. On observe. On creuse.
Indice n°1 : est-ce que tu as vraiment cette capacité ?
Parfois, le blocage est vraiment au niveau des capacités. Tu ne sais tout simplement pas comment faire.
Exemples :
- Tu veux créer un site web, mais tu ne sais pas coder
- Tu veux parler en public, mais tu n’as jamais appris les techniques
- Tu veux gérer une équipe, mais personne ne t’a jamais formé
Dans ces cas-là, la solution est simple : tu dois développer la capacité.
Tu apprends. Tu te formes. Tu pratiques.
Ce qu’on cherche : est-ce que c’est un vrai manque de compétence, ou est-ce que tu sais déjà comment faire ?
Je pense à Claire. Elle voulait se lancer dans l’écriture. Elle se disait qu’elle ne savait pas écrire.
En creusant, on a découvert qu’elle écrivait depuis l’adolescence. Des journaux intimes. Des poèmes. Des histoires.
Elle avait la capacité. Mais elle ne se croyait pas légitime.
Son blocage n’était pas au niveau des capacités. Il était au niveau de l’identité : “Je ne suis pas une écrivaine.”
Indice n°2 : est-ce que tu utilises cette capacité ?
Parfois, tu as la capacité. Tu sais comment faire.
Mais tu ne le fais pas.
Exemples :
- Tu sais dire non, mais tu dis toujours oui
- Tu sais t’organiser, mais tu restes désorganisé
- Tu sais gérer ton stress, mais tu es toujours stressé
Ce qu’on cherche : pourquoi tu n’utilises pas une capacité que tu possèdes ?
Je me souviens de Marc. Il savait comment s’affirmer. Il avait lu les livres. Il connaissait les techniques.
Mais il ne s’affirmait jamais.
En enquêtant, on a compris que c’était une croyance qui bloquait : “Si je m’affirme, on va me rejeter.”
Sa capacité était là. Mais ses croyances l’empêchaient de l’utiliser.
Indice n°3 : est-ce que cette capacité est alignée avec tes croyances et ton identité ?
C’est la question la plus importante.
Tu peux développer toutes les capacités du monde. Si elles ne sont pas alignées avec tes croyances et ton identité, tu ne les utiliseras jamais pleinement.
Exemple concret :
Tu veux développer ta capacité à “networker”. À créer du lien professionnel.
Tu apprends les techniques. Tu sais comment faire.
Mais au fond, tu as cette croyance : “Le networking, c’est de la manipulation.”
Tant que cette croyance est là, tu ne pourras jamais utiliser cette capacité avec fluidité.
Parce qu’à chaque fois que tu essaieras, une part de toi va saboter.
Le paradoxe des personnes bloquées : elles savent, mais elles ne font pas
C’est ça, le drame de Claire, de ton persona.
Elle a la théorie. Elle sait qu’on peut changer. Elle croit au growth mindset.
Mais elle est bloquée.
Pourquoi ?
Parce qu’elle a confondu savoir et incarner.
Elle a développé des capacités intellectuelles. Elle a lu. Elle a compris.
Mais elle n’a pas transformé ces capacités en actions.
Parce que ses croyances et son identité n’ont pas suivi.
Je pense à Sophie. Elle savait comment prendre soin d’elle. Elle connaissait toutes les techniques de gestion du stress.
Mais elle ne prenait jamais soin d’elle.
Parce qu’au niveau des croyances, elle pensait qu’elle ne méritait pas de se reposer.
Tu peux avoir toutes les capacités du monde. Si tu ne crois pas que tu as le droit de les utiliser, tu ne les utiliseras pas.
Quand développer une nouvelle capacité résout vraiment le problème
Il y a des moments où développer une capacité change tout.
Exemples :
- Tu ne sais pas gérer ton budget → tu apprends → ta vie financière s’améliore
- Tu ne sais pas cuisiner → tu apprends → tu manges mieux, tu économises
- Tu ne sais pas communiquer → tu apprends → tes relations s’améliorent
Dans ces cas-là, le blocage est vraiment au niveau des capacités.
Tu ne sais pas comment faire. Tu apprends. Ça change tout.
Je me souviens de Thomas. Il était désorganisé. Vraiment. Ce n’était pas une stratégie d’évitement.
Il ne savait juste pas comment s’organiser. Personne ne lui avait jamais appris.
On a bossé ensemble sur des méthodes concrètes. Des outils simples. Des routines.
Et ça a marché.
Parce que son blocage était vraiment au niveau des capacités.
Mais attention.
Ce n’est pas toujours le cas. Souvent, le problème est plus profond.
Quand développer une nouvelle capacité ne change rien
Il y a d’autres moments où tu développes une capacité… et rien ne change.
Tu apprends. Tu pratiques. Tu maîtrises.
Et pourtant, tu ne l’utilises pas. Ou tu l’utilises mal. Ou tu t’épuises à l’utiliser.
Pourquoi ?
Parce que le blocage est au niveau supérieur.
Je pense à Émilie. Elle avait développé une capacité impressionnante : la gestion de projet. Elle savait tout faire. Planning, coordination, suivi.
Mais elle s’épuisait. À chaque projet.
Parce que son blocage n’était pas au niveau des capacités.
Il était au niveau des croyances : “Si je ne contrôle pas tout, ça va échouer.”
Elle avait la capacité de déléguer. Mais sa croyance l’empêchait de l’utiliser.
Les trois types de capacités à observer
Quand on mène l’enquête, on observe trois types de capacités :
1. Les capacités techniques
Ce sont les compétences concrètes, mesurables.
Exemples :
- Savoir coder
- Savoir cuisiner
- Savoir conduire
- Savoir écrire
Ces capacités s’apprennent. Elles se développent. Elles se mesurent.
2. Les capacités relationnelles
Ce sont les compétences liées aux relations.
Exemples :
- Savoir écouter
- Savoir s’affirmer
- Savoir gérer les conflits
- Savoir créer du lien
Ces capacités sont plus subtiles. Elles demandent souvent de travailler sur les croyances et l’identité.
3. Les capacités émotionnelles
Ce sont les compétences liées à la gestion de soi.
Exemples :
- Savoir gérer son stress
- Savoir identifier ses émotions
- Savoir se motiver
- Savoir se reposer
Ces capacités sont les plus complexes. Parce qu’elles touchent directement aux croyances et à l’identité.
L’intelligence ne suffit pas : le drame de savoir sans faire
Voilà ce qu’il faut que tu comprennes.
Tu n’es pas stupide. Tu n’es pas ignorant. Tu n’es pas incompétent. Tu sais probablement déjà comment faire ce que tu veux faire. Mais tu ne le fais pas.
Pas parce que tu manques de capacités. Mais parce que quelque chose, au niveau supérieur, bloque.
Une croyance qui sabote.
Une identité qui n’est pas alignée.
Un sens qui manque.
C’est pour ça qu’on mène l’enquête.
On regarde si le blocage est vraiment au niveau des capacités. Si tu as besoin d’apprendre quelque chose de nouveau.
Ou si le blocage est ailleurs. Plus profond. Plus subtil.
Ce que tu peux faire maintenant
Tu ne vas pas résoudre toute l’enquête en lisant cet article.
Mais tu peux commencer à observer tes capacités avec lucidité.
Pose-toi ces questions :
- Est-ce que je sais vraiment comment faire ce que je veux faire ?
- Si oui, pourquoi je ne le fais pas ?
- Qu’est-ce qui m’empêche d’utiliser cette capacité que je possède ?
- Est-ce que je développe des capacités pour éviter de regarder le vrai problème ?
- Est-ce que cette capacité est alignée avec mes croyances et mon identité ?
Si tu ne sais vraiment pas comment faire, développe la capacité. Apprends. Forme-toi. Pratique.
Mais si tu sais déjà comment faire, et que tu ne le fais pas…
Alors le blocage est ailleurs. Au niveau des croyances, de l’identité, ou du sens.
Et c’est là qu’on va enquêter dans les prochains articles.
Dans les prochains épisodes de cette enquête, on va explorer :
- Tes croyances : les phrases héritées qui te sabotent
- Ton identité : qui tu crois être vraiment
- Ton sens : ce qui te donne envie de te lever le matin
En attendant, observe tes capacités. Avec honnêteté.
Tu as probablement déjà tout ce qu’il te faut. Ce qui te manque, c’est peut-être juste la permission de l’utiliser.
Prêt à aller plus loin ?
→ Passe le Bilan Perso pour identifier où tu en es
→ Découvre L’Enquête : 4 semaines pour démêler ce qui se passe vraiment en toi



