Se retrouver dans le silence le plus absolu. Pas de télé, pas de musique, pas même un bruit de vent dans les arbres, ou un cri d’enfant en train de jouer. Rien. Le silence.
Dans bien des cas, l’individu va très rapidement se sentir mal. Une sensation d’oppression qui peut vite tourner à la crise d’angoisse. Putain, mais il se passe quoi ?
Seule solution, du bruit ! Allumer la télé ou la radio et vite, pour faire baisser l’anxiété et retrouver un peu de paix et de calme en soi.
Il se passe quoi face au calme ?
En réalité, ce n’est pas le calme le problème. C’est l’individu en lui-même, et plus précisément, ce qui se passe en lui.
Lorsque le calme se fait, lorsqu’il n’est plus rien pour attirer l’esprit en dehors du corps, ce dernier se concentre sur ce qu’il reste : le monde intérieur.
Et dans la majorité des cas, notre individu va faire face, sans le savoir, à toutes ses émotions « oubliées ». Du moins, il les croyaient oubliées, il n’y pensait plus. Mais elles sont là, elles n’ont pas été traitées.
Saloperies d’émotions !
Et forcément, elles reviennent, mais notre individu ne sait pas ce que c’est ! Pour une simple et bonne raison. Question émotions, il a appris et pris la mauvaise habitude de ne pas s’en occuper dans un grand « c’est bon, ça va passer ».
Il n’observe pas ses émotions, il ne les regarde pas, il ne les écoute pas, il ne les nomme pas. Parce qu’on lui a appris à ne pas le faire. Vous comprenez, les émotions, c’est pour les faibles, pour ceux qui se plaignent. Et notre individu, lui, il est fort, il est costaud ! Bref, il n’apprend rien de ses émotions.
La preuve, mettez dans le calme le plus absolu, il va nous péter une pile dans les minutes qui suivent. Parce qu’être face à soi, c’est pas donné à tout le monde. Aligner ce que l’on croit être et ce que l’on est vraiment, c’est du boulot.
Le révélateur du calme
Vous souhaitez savoir un peu mieux où vous en êtes avec vous-même ? Posez-vous dans votre salon. Sans un bruit. Fenêtre fermée. Sans musique, sans télé, sans rien d’autre que vous. Et alors, que se passe-t-il ?
Un peu de tension, mais c’est supportable ? Bien ! Vous avez encore quelques efforts à faire sur la gestion quotidienne de vos émotions, mais vous êtes déjà plus en avance sur le sujet que la plupart des Occidentaux.
Ça devient très vite pénible, inconfortable, le cœur qui s’accélère, qui frappe dans les tympans, le oreilles, une sensation désagréable sur la poitrine, peut-être un peu de transpiration. Aïe, allumez donc la radio ou télé, buvez lentement un grand verre d’eau fraiche. Vous avez du boulot !
Le calme va vous permettre de mieux savoir comment vous êtes avec vous-même. Un peu comme le soir au moment du coucher. Seulement, le soir, avec la fatigue, c’est autre chose, vous pouvez vous concentrer sur votre besoin de dormir.
En pleine journée, c’est bien plus compliqué d’échapper à vos émotions et à tout ce que vous refoulez sans cesse.
Mais c’est quoi ce merdier à l’intérieur ?
Ho ! Ce peut être plein de choses. Peut-être un problème relationnel avec un proche, ou un collègue, ou votre patron. Un souci dans le couple, ou dans la famille.
Ce peut être un problème matériel qui vous pollue, comme un manque d’argent par exemple.
Ou, quelque chose qui vient du passé et que vous n’avez absolument pas réglé et qui remonte, qui demande votre attention. Vous savez, cet évènement très difficile que vous avez relégué au fond de vous, après tout, le passé, c’est le passé, inutile d’en parler, aujourd’hui ça va. Vraiment ?
Vous savez, le passé, tant que ce n’est pas réglé pour de bon, ça va revenir vous prendre la tête.
Difficile de vous dire ce qu’il en est pour vous, mais il y a un truc qui pousse.
Comment savoir ce qui me hante ?
Il n’existe pas 36 solutions, et surtout pas de solution miracle, malheureusement. J’en vois trois. La première, parler avec un proche pour commencer à creuser.
La seconde, papier et crayon. L’idée reste la même : creuser, chercher dans les évènements récents ou plus lointains ce qui vous tenaille.
Dans les deux cas, vous le sentirez. Il va se passer quelque chose en vous au moment où vous allez toucher le sujet. Ça se passe généralement dans le ventre et la tête. Et là, c’est un « c’est ça ! » qui vous vient à l’esprit.
Troisième solution, un coach digne de ce nom ou un thérapeute avec qui vous allez chercher en vous. Et parfois, cela peut prendre du temps, parce que certaines émotions, même si elle remontre, sont encore loin de votre conscient.
Elles sont souvent sous d’autres émotions, enfouies, parce qu’à l’époque des faits, c’était bien trop douloureux pour votre esprit que d’affronter la réalité. Alors, votre inconscient s’est emparé des faits et les a mis loin de vous. Pour vous protéger.
Et si cela remonte, c’est que vous commencez à être prêts à faire face.
Oui, ça fait peur, oui, c’est délicat, douloureux, effrayant, pas agréable. Seulement, c’est votre chemin vers une vie vraiment plus agréable, plus légère, plus épanouie.
Une fois ce chemin fait, vous pourrez alors apprécier toutes les vertus du calme. Je vous promets que ça fait du bien. En ce qui me concerne, j’arrive peu à peu à apprécier d’être simplement avec moi, sans aucune distraction. Ce n’est pas toujours évident, mais ça vient.
Et au fait ! Le calme, ce n’est pas l’ennui. C’est simplement le calme.
Alors, vous devriez vous aussi vous en sortir. Parce que chacun a en lui les ressources pour traverser ce qui doit l’être et faire son propre chemin. Personne ne dit que cela sera facile, mais vous avez les ressources nécessaires en vous. C’est une certitude et un fait établi depuis longtemps en psychologie.