Oublier son passé

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Le piège de l’oubli volontaire : pourquoi tes blessures reviennent toujours

Oublier volontairement, c’est comme pousser un ballon sous l’eau : il finit toujours par remonter. Tu peux fuir, détourner le regard, remplir ton agenda de projets… mais les blessures trouvent leur chemin.

Les neurosciences l’appellent effet rebond. Freud y voyait le retour du refoulé. Toi, tu le ressens quand un mot, une odeur ou une fatigue réveillent ce que tu croyais avoir enterré.

Spinoza le disait déjà : « Rien n’est bon ou mauvais en soi, c’est l’esprit qui le décide ». Le problème, ce n’est pas le souvenir. C’est l’énergie que tu dépenses à le repousser. Et plus tu luttes, plus tu nourris ce que tu veux oublier.

L’illusion de l’oubli volontaire

🐻 L’ours blanc de Wegner

Un psychologue américain, Daniel Wegner, a mené une expérience célèbre : il demandait aux participants de ne pas penser à un ours blanc. Résultat : impossible. Plus tu t’interdis une pensée, plus elle revient. C’est exactement ce qui se passe avec tes blessures.

Oublier volontairement, c’est t’obliger à surveiller ce que tu penses. Et ce contrôle permanent devient une prison. Tu crois avancer, mais tu restes coincé·e dans la vigilance.

🚨 Le piège du déni

Un trauma n’a pas besoin d’être ravivé par des souvenirs précis. Le corps garde la trace. La psychiatre Bessel van der Kolk parle de « mémoire somatique » : la douleur reste inscrite dans les muscles, la respiration, la posture. Tant que tu veux oublier, tu refuses d’écouter ce langage muet. Et lui, il crie de plus en plus fort.

Pourquoi ça revient toujours

🔄 Le cycle du ressassement

Tu crois tourner la page, mais une émotion non digérée revient comme un écho. Le cerveau cherche la clôture, la fin d’une histoire. Tant qu’elle n’est pas écrite, il ressasse. C’est ce que les neurosciences appellent la « boucle mnésique inachevée ».

😶‍🌫️ Le trauma n’a pas d’horloge

Ton passé n’est pas derrière toi. Il vit en toi. Chaque blessure est comme une cicatrice ouverte : tant que tu n’y mets pas de mots, elle s’infecte. C’est ce qu’a vécu Séverine : en voulant fuir ses angoisses, elle a seulement prolongé leur emprise. Ce n’est que lorsqu’elle a accepté d’aller doucement, d’écrire, d’apprivoiser son histoire, qu’elle a pu respirer à nouveau.

🌀 Spinoza et l’esprit

Spinoza nous avertit : ce n’est pas l’événement qui fait souffrir, mais la manière dont notre esprit le colore. Tant que tu juges tes blessures comme des « erreurs », des « hontes », elles pèsent. Le jour où tu les vois comme des faits de ton histoire, elles cessent d’avoir le même pouvoir.

Comment transformer au lieu d’oublier

✍️ Nommer ce qui pèse

L’écriture est un premier pas puissant. Non pas pour raconter une belle histoire, mais pour poser les mots crus : « J’ai mal », « J’ai honte », « J’ai peur ». C’est ce qu’a fait Charlène : écrire à sa mère non pas pour régler, mais pour dire enfin sa vérité.

🧩 Accepter le fragmentaire

Nietzsche disait : « Deviens qui tu es ». Mais pour devenir, il faut d’abord reconnaître les morceaux cassés. Tu n’es pas obligé·e de tout recoller. Tu peux avancer avec des fractures, tant qu’elles sont vues et honorées.

🌱 Transformer la mémoire

Chaque souvenir peut devenir ressource. Viktor Frankl l’a prouvé dans les camps : « Celui qui a un pourquoi peut endurer presque n’importe quel comment ». Tes blessures, si tu les regardes en face, peuvent alimenter ton pourquoi. Elles cessent d’être un poids pour devenir un moteur.

Ce que tu peux faire dès maintenant

  • Arrête de lutter contre la pensée intrusive. Accueille-la, note-la, puis laisse-la passer.
  • Écris une page brute quand la douleur revient. Pas pour être lu·e. Pour vider.
  • Cherche le sens, pas l’oubli. Demande-toi : qu’est-ce que cette blessure veut encore me dire ?
  • Avance par micro-choix. Tu n’as pas à « guérir » d’un coup. Juste choisir de ne plus fuir.

Conclusion

L’oubli volontaire est une illusion. Ce que tu refuses de regarder revient toujours, sous une autre forme : anxiété, colère, fatigue. Mais le jour où tu oses accueillir tes blessures, elles changent de visage. Elles cessent d’être des fantômes, elles deviennent des maîtres. Et toi, tu redeviens libre.

Spinoza avait raison : rien n’est bon ou mauvais en soi. Le pouvoir est dans l’esprit qui décide. Alors, décide d’arrêter d’oublier. Et choisis d’avancer.

📚 Références :

Les informations publiées sur WhyIsLife.fr ne se substituent en aucun cas à la relation entre le patient et son psychologue ou tout autre professionnel de la santé mentale. WhyisLife.fr ne fait l’apologie d’aucun traitement spécifique, produit commercial ou service. Cet article ne remplace en aucun cas un avis professionnel.

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A propos de l’auteur

Je suis Stéphane Briot, auteur de cet article, coach depuis 2018, fondateur du WhyIsLife.

D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours une fascination pour la personne en face de moi. Qui est-elle, au-delà de ce qu’elle dit ? Que disent ses silences, quelles sont ses craintes, comment sont elle nées, quels sont ses envies, ses buts, que ressent-elle ?

Mon métier, c’est enquêter. Pour cela, il faut un intérêt sincère, un intérêt authentique, qui nait de la confiance mutuelle. Je suis là pour analyser, comprendre, interpréter, guider parfois, et ce n’est possible que dans une cadre de sincérité réciproque.

Sans être psychologue, j’ai lu Adler, Spinoza, Schopenhauer,  Nietzsche, Yalom, Sinek, et quelques autres qui m’apportent un socle, une éthique, une compréhension fine.

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