Fausse modestie : le nouveau filtre beauté émotionnel

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Comment repérer la fausse modestie (en vrai et sur les réseaux)

Il y a ceux qui doutent en silence. Et puis, il y a ceux qui brandissent leurs failles comme un badge de vertu. Pas pour avancer, pas pour s’ouvrir, mais pour mieux séduire. La fausse modestie, c’est l’art subtil de paraître humble… tout en tirant la couverture à soi.

Elle n’est pas de la pudeur, elle est une stratégie. Un masque. Et sur les réseaux, elle se transforme en vitrine bien polie pour vendre de l’authenticité low-cost. Et on appelle cela « être authentique », c’est bien d’être authentique, c’est vendeur.

Alors comment faire la différence entre humilité sincère et parade déguisée ? Voici comment ne plus te faire avoir.

1. Dans la vraie vie : l’humilité n’a rien à prouver

🎭 Les signes qui sonnent faux

Une personne réellement humble n’a aucun besoin de te convaincre qu’elle l’est. Elle minimise ses réussites, certes, mais avec un détachement sincère, pas une mise en scène.

Voici ce qui trahit souvent la fausse modestie :

  • Des compliments systématiquement esquivés… tout en jetant un œil pour voir si on insiste.
  • Des phrases comme « oh tu sais, je fais de mon mieux » dites avec un soupir calibré.
  • Une tendance à toujours rappeler ses échecs passés, surtout quand elle vient d’avoir une réussite.

💡 Ce que dit Albert Bandura, psychologue renommé spécialiste du comportement social :

« L’estime de soi ne s’exprime pas toujours dans la fierté bruyante, elle peut aussi s’infiltrer dans les silences habiles. »

🎯 Ce que tu peux faire immédiatement :

  • Observe la cohérence entre les paroles et les actes.
  • Pose-toi cette question : pourquoi cette personne me raconte-t-elle ça, maintenant ?
  • Ne te fie pas à la forme. Regarde le fond.

2. Sur les réseaux : la modestie devient storytelling

🤳 Le piège du faux “je doute de moi”

Sur Instagram, LinkedIn ou TikTok, la fausse modestie a trouvé un décor idéal. On y voit :

  • Des posts où la personne raconte sa “galère”… juste avant d’annoncer un “joli succès”.
  • Des “leçons d’échecs” qui finissent toujours par une auto-célébration.
  • Des contenus où l’humilité devient un outil de branding : « Regarde comme je suis accessible, moi ».
Lire :  Tes parents sont-ils tes ennemis?

C’est ce que la chercheuse Erving Goffman appelle une « mise en scène de soi » :

« Chacun joue un rôle social, mais certains apprennent à jouer la vulnérabilité pour renforcer leur pouvoir. »

📌 Concrètement, que repérer ?

  • Les expressions répétitives : « Je ne sais pas pourquoi je vous partage ça… mais » (spoiler : si, elle sait très bien).
  • Les contrastes suspects : une photo léchée + un texte qui dit “je doute tellement”.
  • Le besoin de likes, de validation émotionnelle déguisée en introspection : “Je me sens nulle parfois… vous aussi ?”

3. Pourquoi c’est toxique pour toi (même si tu t’en rends pas compte)

🧠 Un miroir déformant de ta propre légitimité

Quand tu regardes ça à répétition, tu finis par croire que l’authenticité doit être sexy, bien mise en scène, validée par 200 likes. Tu ne te compares plus à la réussite des autres, tu te compares à leur doute sublimé. C’est pernicieux. C’est culpabilisant. Et surtout, c’est faux.

Tu te dis :

  • “Moi aussi je devrais montrer mes fragilités…” → Non, tu n’as rien à montrer si tu n’es pas prêt.e à les partager.
  • “Pourquoi je n’arrive pas à parler de moi avec autant d’aisance ?” → Parce qu’ils ne parlent pas d’eux. Ils vendent un produit.

Selon une étude menée par Kristen Neff, spécialiste de la compassion envers soi-même :

« La fausse vulnérabilité, en ligne, augmente l’autocritique des personnes exposées et réduit leur capacité d’acceptation de soi. »

4. Ce que tu peux faire pour ne plus tomber dans le piège

💡 5 réflexes à adopter :

  • Fais pause avant de liker ou commenter. Pourquoi ce post te touche ? Est-ce sincère ou juste bien ficelé ?
  • Ne te force pas à exposer tes failles. Ce n’est pas ça, la vraie vulnérabilité. La vraie vulnérabilité, elle se vit, elle ne se poste pas.
  • Entoure-toi de personnes qui doutent en silence. Celles qui n’ont pas besoin de prouver quoi que ce soit.
  • Apprends à reconnaître le ton juste : celui qui ne cherche ni pitié, ni validation.
  • Sois honnête avec toi-même : parfois, on joue aussi ce jeu sans s’en rendre compte. Le reconnaître, c’est déjà s’en libérer.
Lire :  L’empathie, développe ton pouvoir en 5 étapes

5. Pourquoi tu dois t’en détacher (et vite)

🧯 L’humilité n’est pas un costume

Elle ne sert pas à paraître. Elle te sert à grandir sans bruit, à te construire sans projecteurs. Ce n’est pas un outil marketing. C’est un chemin personnel. Et si tu veux avancer, Vicky, fais-le pour toi, pas pour nourrir un feed.

Et si tu veux te reconnecter à ton vrai besoin de reconnaissance (celui qui ne cherche pas de likes mais du lien), commence ici :
écris pour toi, pas pour les autres.

Pour aller plus loin

📚 Lectures utiles :

  • S’affirmer sans écraser les autres – Patrice Ras
  • Le pouvoir des discrets – Susan Cain
  • S’aimer enfin ! – Christophe André et François Lelord

📌 Études citées :

  • Bandura, A. (1986). Social Foundations of Thought and Action.
  • Neff, K. (2020). Self-Compassion and Authenticity in Digital Interactions.

Tu veux avancer ? Apprends à reconnaître ceux qui parlent vrai.
Et surtout, ose parler vrai pour toi. Même si personne ne like. Même si personne ne voit.
Toi, tu sauras.

Les informations publiées sur WhyIsLife.fr ne se substituent en aucun cas à la relation entre le patient et son psychologue ou tout autre professionnel de la santé mentale. WhyisLife.fr ne fait l’apologie d’aucun traitement spécifique, produit commercial ou service. Cet article ne remplace en aucun cas un avis professionnel.

A propos de l’auteur

Je suis Stéphane Briot, auteur de cet article, coach depuis 2018, fondateur du WhyIsLife.

Et mon vrai terrain de formation, c’est pas une école, c’est la vie. Mon cadre de référence n’est pas académique, il est existentiel.

J’ai traversé 30 ans de chaos, de remises en question, d’obsession pour ce qui fait tenir un être humain debout quand tout s’effondre.
Mon vécu est ma matière première. Jung, Adler, Sinek : ce sont les outils qui m’ont permis de mettre des mots sur le feu intérieur.

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Mon rôle ? T’accompagner dans ta démarche, sur ton chemin, et t’aider à faire émerger les réponses qui sont en toi.

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