Le poids émotionnel de nos erreurs : apprendre à ne plus crouler dessous
T’as fait une connerie. Une vraie. Pas un petit écart qu’on oublie en deux jours. Non, une de celles qui te hantent la nuit, qui reviennent en boucle quand tu fixes le plafond, qui s’insinuent dans tes silences, dans ta manière de douter de toi.
Tu vis avec, tu t’en veux. Et parfois, tu t’effondres.
Mais voilà la vérité : ce n’est pas l’erreur qui te détruit. C’est ce que tu en fais. Ou plutôt, ce que tu t’empêches d’en faire.
Alors si tu veux reprendre le pouvoir sur ta vie, il est temps d’alléger le fardeau. On va parler de culpabilité, responsabilité, et de cette foutue manie qu’on a à s’auto-écraser dès qu’on dérape.
Accepter, ce n’est pas excuser
😶🌫️ L’erreur n’est pas une condamnation
On l’oublie trop souvent : faire une erreur, c’est humain. Même les plus brillants se plantent. Et ceux qui prétendent le contraire mentent, ou n’osent simplement rien.
Le problème, c’est la confusion qu’on fait entre culpabilité et responsabilité. La culpabilité te cloue au sol. Elle te fait ruminer. Elle t’empêche d’avancer.
La responsabilité, elle, t’invite à regarder ce que tu peux faire maintenant. Pas pour t’absoudre. Pas pour te justifier. Mais pour devenir quelqu’un de plus solide.
Le psychologue Carl Rogers écrivait : “Le curieux paradoxe, c’est que quand je m’accepte tel que je suis, alors je peux changer.”
Accepter n’est pas cautionner. C’est reconnaître que tu as foiré, mais que tu refuses d’en faire une identité.
Pourquoi ça pèse si lourd ?
🧠 Parce que ton cerveau veut te protéger… à sa façon
Une étude publiée dans Emotion (Université du Michigan, 2014) montre que ruminer ses erreurs active les mêmes zones cérébrales que la douleur physique. Voilà pourquoi tu as mal. Ce n’est pas “dans ta tête”, c’est dans ton corps aussi.
Mais ton cerveau ne te punit pas. Il tente de t’enseigner. Il te balance cette douleur émotionnelle pour que tu retiennes la leçon. Sauf que s’il n’y a pas de digestion émotionnelle, il recommence en boucle.
Ce qui pèse, ce n’est pas l’erreur. C’est le non-traitement de l’émotion qui l’accompagne.
Comment ça se traduit ?
- Tu évites les sujets qui piquent
- Tu rejettes la faute (sur les autres, sur le passé)
- Tu te racontes des histoires pour avoir “raison”
- Tu t’interdis de réussir, par peur de ne pas “mériter”
Se libérer, un choix conscient
🪨 Faire la paix avec toi-même, ce n’est pas de la magie. C’est du taf.
Accepter ses erreurs, ce n’est pas “se pardonner et basta”. C’est un processus. Brutal, parfois. Mais tellement libérateur.
Voici 3 clés pour arrêter de te laisser écraser par tes erreurs :
1. Regarde l’erreur en face
Pas avec haine. Avec lucidité.
- Qu’est-ce que tu as fait ?
- Pourquoi tu l’as fait ?
- Qu’est-ce que tu peux en tirer objectivement ?
“Regarder son erreur avec vérité, c’est commencer à la transformer” – Brené Brown
2. Remets de la nuance
Tu n’es pas ton erreur. T’as foiré, ok. Mais est-ce que ça définit toute ta personne ? Non.
- On peut se tromper sans être une merde.
- On peut blesser sans être un monstre.
- On peut rater sans être condamné.
Fais preuve de l’humanité que tu donnes aux autres. Offres-toi cette même clémence.
3. Transforme la chute en levier
Chaque erreur cache un enseignement. Mais il faut aller le chercher. Ce n’est pas automatique.
Demande-toi :
- Qu’est-ce que je ferai différemment la prochaine fois ?
- Quel pan de moi-même ai-je découvert dans ce crash ?
- Qu’est-ce que je peux construire à partir de là ?
Pour ceux qui veulent encore avancer malgré tout
🛠️ Voici ce que tu peux faire, maintenant :
- Écris ta plus grosse erreur. Pas pour t’y enchaîner. Pour la sortir de ton corps.
- Exprime ce que tu ressens. Honte ? Peur ? Tristesse ? Note tout. Sans filtre.
- Écris une lettre à la personne que tu étais au moment de l’erreur. Dis-lui ce que tu sais maintenant.
- Brûle cette lettre. Ou range-la. Mais libère-la de ton système.
Comme le dit le psy Alfred Adler : “Ce qui importe, ce n’est pas ce qu’on a fait, mais ce qu’on fait maintenant avec ce qu’on a vécu.”
En conclusion : L’erreur ne t’écrase que si tu lui tends le dos
Ce n’est pas ton erreur qui te définit. C’est ce que tu choisis de bâtir dessus.
Tu peux continuer de t’auto-flageller, de jouer à la victime, de t’enfermer dans ta cage de honte… ou tu peux décider de t’en servir. Comme d’un tremplin. Comme d’un révélateur.
T’as mal ? Normal.
Mais t’es encore là. Et ça, c’est pas rien.
Alors prends ta douleur. Prends tes regrets. Et fais-en du mouvement. C’est là que ça commence.